Cégep Édouard-Montpetit: les programmes en anglais reportés en 2008

PQ et bilinguisme

Marie Allard - Faute d’inscriptions en nombre suffisant, le cégep Édouard-Montpetit n’offrira pas le programme de maintenance d’aéronefs en anglais à la rentrée. Le projet est remis en 2008, selon une proposition qui sera débattue ce soir au conseil d’administration du collège longueuillois.


Au total, Édouard-Montpetit projette d’offrir quatre diplômes en anglais, ce qui l’obligerait à donner des cours de philosophie, d’éducation physique, de maths, etc. dans la langue de Shakespeare, tel que révélé par La Presse en mars. Cette « bilinguisation » a été dénoncée hier par des organisations syndicales et de défense du français.
« C’est totalement inacceptable », a dit Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français. « On doit protéger l’intégrité de nos institutions d’enseignement supérieur de langue française », faute de quoi on glissera « vers l’anglicisation du Québec », a-t-il ajouté.
Alors qu’en 1990, les allophones diplômés de l’école française n’étaient que 27 % à choisir un cégep anglophone, ce taux a grimpé à 40 % ces dernières années, ont fait valoir les opposants. « Oui, mais en chiffres réels, ce n’est pas très significatif », a nuancé Caroline Tessier, porte-parole de la Fédération des cégeps.
Jusqu’à cette année, le cégep anglophone John Abbott offrait le DEC en maintenance d’aéronefs en collaboration avec l’École nationale d’aérotechnique (ENA), liée au cégep Édouard-Montpetit. Le retrait de John Abbott fait que les anglophones ne peuvent plus se former dans ce domaine en pénurie de main-d’œuvre.
Cela inquiète le ministère de l’Éducation, qui s’apprête à donner son aval au projet d’Édouard-Montpetit. « Ça augure de façon positive, a confirmé hier Jean-Pascal Bernier, attaché de presse de la ministre Courchesne. Le ministère est préoccupé par l’accès au programme pour les étudiants anglophones. Il ne faudrait pas qu’ils soient obligés d’aller à l’extérieur. »
L’ENA n’accueille que 500 élèves, alors que sa capacité est de 1300, a fait valoir Serge Brasset, directeur général d’Édouard-Montpetit. « Nous avons l’espace et les ressources nécessaires pour accueillir les étudiants anglophones, puisque des professeurs se sont portés volontaires pour leur enseigner », a-t-il indiqué.
M. Brasset refuse de parler de bilinguisation de son institution. « Je pense que nous avons une culture assez solide pour accueillir les anglophones dans le collège sans crier à l’assimilation massive », a-t-il dit. Faute de publicité, seuls neuf candidats se sont inscrits au programme de maintenance d’aéronefs en anglais cette année, ce qui a été jugé insuffisant, a-t-il précisé. Six d’entre eux ont finalement choisi de suivre le cours en français.
Il est à noter que l’Université du Québec en Outaouais (l’UQO) a décidé, en avril, d’abolir ses programmes en anglais pour les remplacer par des programmes multilingues.


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