Ceci n'est pas un budget libéral

Budget Bachand 2012


Que nous sommes loin de la réingénierie de l'État promise par les libéraux à leur arrivée au pouvoir en 2003!
Le budget déposé hier par le ministre des Finances, Raymond Bachand, accroît considérablement la participation de l'État québécois à l'exploration et à l'exploitation des ressources naturelles. Cette stratégie ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de Bernard Landry et de Claude Blanchet pour la Société générale de financement, sous le gouvernement du Parti québécois. À l'époque, les libéraux avaient dénoncé sur tous les tons ces investissements publics dans divers projets privés, les considérant trop risqués. Or, voici que le gouvernement Charest prévoit investir plus d'un milliard dans le secteur le plus risqué de tous, les ressources naturelles.
«On ne jouera pas aux dés avec l'argent des Québécois», assure M. Bachand. N'empêche, le gouvernement du Québec crée Ressources Québec, une filiale d'Investissement Québec. Aux 500 millions déjà prévus pour des participations du gouvernement dans des projets de ressources naturelles du Plan Nord, Québec ajoute 500 millions pour investir dans d'autres projets miniers, pétroliers et gaziers partout dans la province. À cela s'ajoutent 50 millions pour que la SOQUEM fasse de l'exploration minière. Et la SOQUIP renaîtra de ses cendres.
Tout cela dans un domaine où, de l'aveu même du ministre, le risque est «très grand». Les décisions d'investissement seront prises par des fonctionnaires et des politiciens, qui sont rarement de bons juges en ces matières.
Ce virage à 180 degrés du PLQ nous semble être dicté par des considérations politiques plutôt qu'économiques. Les libéraux veulent contrer l'argumentaire de l'opposition selon lequel le développement des ressources naturelles, sous leur gouverne, profite davantage aux entreprises privées qu'à la collectivité. Cette tactique pourrait se révéler fort coûteuse pour le trésor québécois le jour où les prix des matières baisseront.
Cette partie du budget Bachand n'a donc rien de libérale, du moins suivant la philosophie des libéraux depuis que Jean Charest les dirige. Pour ce qui est du contrôle des dépenses et du retour à l'équilibre budgétaire, le gouvernement est plus fidèle à son approche traditionnelle. Outre le budget de la Santé (+4,7%), de l'Éducation (+2,2%) et de la Famille (+1,6%), les autres dépenses du gouvernement sont à toutes fins pratiques gelées.
Dans un tel contexte, la revendication des étudiants de rétablir le gel des droits de scolarité universitaires paraît carrément surréaliste. Leurs manifestations, aussi spectaculaires et nuisibles soient-elles, ne changeront rien à la réalité budgétaire du Québec.
D'ailleurs, malgré le contrôle des dépenses de programme, les nombreux investissements du gouvernement, auxquels s'ajouteront ceux dans les ressources naturelles, continuent de gonfler la dette de l'État. Cette année, la dette brute du gouvernement du Québec atteindra 191,7 milliards, 28,4 milliards de plus qu'il y a trois ans. Le coût du service de la dette ne cesse d'augmenter, de 7 milliards à 8,2 milliards en deux ans. Une évolution franchement étonnante sous un gouvernement qui devait recentrer l'État québécois sur ses missions fondamentales.

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André Pratte878 articles

  • 308 193

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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