BUDGET BACHAND

Aussant regrette le manque de vision

Budget Bachand 2012


Le député de Nicolet-Yamaska et chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, a participé aujourd’hui au huis clos du troisième budget déposé par le ministre des finances, Raymond Bachand. Selon lui, les budgets devraient être des occasions d’annoncer des projets prometteurs et rassembleurs pour le Québec, plutôt qu’un simple exercice de hausse de taxes ou de relations publiques préélectorales. « Contrairement à ce que diront les partis d’opposition traditionnellement partisans, je ne vois pas que du mauvais dans ce budget, mais c’est une autre occasion ratée de prendre les bonnes décisions pour l’avenir du Québec, tant sur le plan économique que social », a déploré Aussant.
Finances publiques et création de richesse
Le député de Nicolet-Yamaska considère qu’il y a déjà suffisamment d’argent dans le système pour offrir les services auxquels la population est en droit de s’attendre. « C’est une question de choix politiques. Par exemple, nous sommes les seuls à avoir deux rapports d’impôt à faire au lieu d’un. Le simple fait d’instaurer un rapport d’impôt unique au Québec permettrait au gouvernement d’épargner 500 millions de dollars annuellement, ce qui couvrirait davantage que la hausse des frais de scolarité qu’il veut imposer aux étudiants qui sont actuellement dans la rue! », a illustré Aussant.
La création d’une société d’État qui gérerait de façon centrale les achats de médicaments au Québec permettrait également de faire des milliards d’économies à terme, tel que l’a démontré l’exemple néo-zélandais. « Pourquoi ce gouvernement écoute-t-il davantage le lobby pharmaceutique que les intérêts de sa population? », s’est questionné le député centriquois.
Sur le plan de la création de la richesse, Jean-Martin Aussant a rappelé que tout développement passait nécessairement par l’éducation et que le gouvernement faisait complètement fausse route à ce sujet en augmentant de 75% les frais de scolarité. « Le meilleur investissement à faire pour le Québec, c’est l’inverse. Il faudrait instaurer la gratuité scolaire balisée. Il ne s’agit pas d’une dépense, mais bien d’un investissement payant, à la fois économiquement et socialement. Les pays du monde qui l’ont fait ne l’ont pas regretté et figurent pour la plupart en tête de tous les classements de développement et de richesse, a-t-il insisté. Et la formation de la main-d’oeuvre, qui fait partie de l’éducation au sens large, ne pourra jamais se faire efficacement tant que les responsabilités et les coûts seront à Québec pendant que l’argent de la caisse d’assurance-emploi est contrôlé par Ottawa, qui s’en sert allègrement », a dénoncé le député, non sans souligner qu’il s’agissait d’un autre argument en faveur de la souveraineté du Québec qui lui permettrait de contrôler pleinement son développement socio-économique.
Ressources naturelles et développement durable
Le budget Bachand prévoit un milliard pour des prises de participation de l’État dans des projets miniers, ce qui parait bien maigre au député Aussant relativement aux dizaines, voire aux centaines de milliards de ressources qui seront potentiellement exploitées sur le territoire québécois. « La politique optimale en matière de développement des ressources naturelles au Québec, c’est de suivre l’exemple de René Lévesque et Jean Lesage avec Hydro-Québec, et de faire en sorte que l’État en soit maître d’œuvre, tout en collaborant avec le secteur privé pour l’exploitation de ces ressources. Ceux qui s’opposent à une telle mesure ne voient pas le ridicule de la situation actuelle, qui fait que des compagnies nationalisées étrangères viennent faire chez nous ce que nous n’osons pas faire nous-mêmes! », a ironisé Aussant.
L’annonce d’un projet de bourse du carbone a plu au député de Nicolet-Yamaska sur le principe. Mais il a utilisé cet exemple pour illustrer encore une fois les avantages pour le Québec d’être un pays souverain plutôt qu’une simple province d’un État pollueur comme l’est le Canada. « Comme pays souverain, le Québec ferait beaucoup d’argent avec les crédits de carbone puisqu’il est relativement avancé sur le plan environnemental. Mais comme simple province du Canada qui, lui, est un pays pollueur avec ses sables bitumineux, les contribuables québécois devront payer une partie de la pollution canadienne à travers les impôts et les taxes qu’ils envoient au gouvernement fédéral ».
Député d’un comté agricole, Jean-Martin Aussant regrette de ne pas voir dans ce budget de mesures significatives pour venir en aide au secteur agroalimentaire dans son ensemble. « Le problème du manque de relève dans le secteur demeure préoccupant et ce budget ne s’y attarde pas. Le secteur agroalimentaire compte 500 000 emplois au Québec mais force est de constater que le gouvernement ne s’en soucie pas outre mesure, a-t-il soulevé. Pour les régions en général, des mesures de 165 millions de dollars sur 5 ans me paraissent bien peu. La seule façon de redonner aux régions de véritables moyens de développement, c’est d’y décentraliser plusieurs responsabilités et de les laisser gérer leur développement elles-mêmes. Ça passe encore ici par la souveraineté, qui permettra de redistribuer les 50 milliards que l’on envoie au fédéral vers les régions et les municipalités, entre autres », a mentionné le député d’Option nationale.
Jean-Martin Aussant a rappelé que si le Québec semble s’être mieux tiré d’affaires que ses voisins ces dernières années, il s’est aussi endetté rapidement sur la même période. « Ce gouvernement a pris l’habitude de ne montrer que le côté brillant de la médaille, mais une croissance qu’on finance à crédit devra être remboursée éventuellement, a-t-il indiqué. Et il faudrait arrêter de dire que le gouvernement fait la plus grande part de l’effort en vue d’assainir les finances publiques. En bout de ligne, que ce soit à travers des hausses de taxes ou à travers des coupures de services, ce sont toujours les contribuables qui subiront 100% des méthodes choisies », a conclu Aussant.


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