La course au PQ

Ce sera un vrai affrontement

PQ - succession de Boisclair

La course au leadership du Parti québécois a pris la tournure d'un affrontement en bonne et due forme entre Gilles Duceppe et Pauline Marois, hier, lorsque celui-ci a pris de court sa vis-à-vis en annonçant sa candidature plus tôt que prévu.
Contre toute attente, le chef bloquiste a annoncé hier midi qu'il se présentait à la chefferie du PQ, indiquant la tenue d'une conférence de presse à Québec lundi.
Moins d'une heure plus tard, Pauline Marois annonçait elle aussi sa volonté d'être sur les rangs en demandant à ses collaborateurs de faire des appels dans les médias.
Dans son communiqué, Gilles Duceppe précise que «l'intense réflexion» amorcée lundi est maintenant complétée et qu'il est temps «de mettre fin au suspense» après avoir mené «de larges consultations» dans le mouvement souverainiste.
Pour sa part, Pauline Marois a indiqué dans une entrevue télévisée que «la passion est toujours là».
Un leurre
Selon ce qu'a appris le Journal, les deux candidats avaient convenu de s'entretenir aujourd'hui à la résidence de Mme Marois à l'Île-Bizard, à la demande de Gilles Duceppe, avant d'annoncer quoi que ce soit.
Cette rencontre, qui n'aura pas lieu compte tenu du lancement précipité de la course, avait comme objectif de «faire passer l'intérêt supérieur du mouvement souverainiste» avant les ambitions personnelles de chacun.
Déjà cette semaine, plusieurs députés bloquistes passaient ce message, après leur caucus de mercredi à Ottawa.
«Ce n'est pas dans l'intérêt du mouvement souverainiste de mettre deux leaders de la stature de Gilles Duceppe et de Pauline Marois dans une course l'un contre l'autre», avait dit le député Yvon Lévesque.
Après avoir accepté l'entretien, Pauline Marois a changé d'avis lorsqu'elle a appris jeudi que Gilles Duceppe avait déjà organisé une conférence de presse lundi à Québec pour annoncer officiellement sa candidature. Selon des proches de Mme Marois, celle-ci a très mal pris la manoeuvre du chef bloquiste, qui lui est alors apparue comme «un leurre» pour l'écarter de la course.
L'annonce des deux candidatures a donné un choc hier aux députés péquistes, qui semblaient se ranger significativement derrière leur ancienne collègue.
Plusieurs députés, dont Bernard Drainville, Jacques Côté et Marie Malavoy, sont rapidement sortis pour donner leur appui à Pauline Marois. Pour sa part, Gilles Duceppe a déjà reçu l'appui de Maxime Arseneau et Sylvain Simard.
Manipulés
Selon nos sources, beaucoup d'entre eux ont maintenant l'impression d'avoir été manipulés depuis quelques semaines pour pousser André Boisclair vers la sortie et ouvrir la voie à Gilles Duceppe.
«Le Parti québécois est aujourd'hui à la croisée des chemins», dit l'un d'eux.
«L'élection de Gilles Duceppe signifierait une radicalisation avec un parti plus proche du mouvement syndical et des groupes lobbyistes de gauche, alors que Pauline Marois manoeuvrerait beaucoup plus vers le centre.»
Gilles Duceppe

Âge: 59 ans

Expérience: Député de Laurier-Sainte-Marie depuis 1990. Chef du Bloc québécois depuis 1997.
Pauline Marois

Âge: 58 ans

Expérience: Députée péquiste de 1981 à 2005. Ex-ministre de l'Éducation, des Finances et de la Santé, notamment.
ychartrand@journalmtl.com


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