Cartier est mort, vive Pauline !

Tribune libre - 2007

La Commission Bouchard-Taylor sillonne le Québec pour sonder notre âme
collective. Un tribunal vient à nouveau d’ébranler les fondements de la
Charte de la langue française. Et le Québec tout entier se prépare à faire
vibrer 2008 au son des célébrations du quadricentenaire de sa capitale.
Décidément, notre identité profonde est sous les feux de la rampe par les
temps qui courent. Et pourtant, le 1er septembre 2007 est étrangement en
voie de passer complètement inaperçu. C'est pourtant aujourd'hui même le
450ième anniversaire de la mort de Jacques Cartier, père de la
Nouvelle-France. Mais consolons-nous : bien malgré elle, Pauline Marois,
nouvelle défenderesse de l’identité québécoise, marche résolument sur les
traces du téméraire « découvreur » du fleuve Saint-Laurent.
Tout comme la Nouvelle-France occupa jadis les trois quarts du continent,
le Parti Québécois des meilleurs jours a déjà détenu les deux tiers des
sièges à l’Assemblée nationale. Mais après une dure traversée, des rivages
cléments semblent attendre l’équipage péquiste. Avant de commander ses
propres expéditions, Cartier aurait fait partie de celles de Verrazzano.
Pauline aussi a d’abord œuvré sous de grands chefs. Voilà comment on
apprend qu’il faut parfois choisir d’emprunter des chemins difficiles.
Ainsi, tout comme Jacques Cartier a eu besoin de l’aide des Iroquoiens de
la rivière Saint-Charles pour survivre à son premier hiver, Pauline Marois
compte aujourd’hui sur les Charlevoisiens pour en faire autant. S’il
fallait qu’il en soit autrement, le vaisseau amiral du mouvement
souverainiste risquerait fort d’être tout aussi coincé dans l’opinion
publique que les navires de Cartier le furent dans les glaces du
Saint-Laurent. Mais Pauline ne semble pas craindre de naviguer en eaux
troubles.
Appelez ça les Indes ou l’Amérique française. L’essentiel est que grâce à
Jacques Cartier, le roi de France y a été souverain. Troquez « calendrier
référendaire » pour « projet de pays » et avec des troupes loyales, Pauline
Marois convaincra les Québécois d’en faire de même. Chacun en son siècle
et sur sa terre, François 1er et le peuple du Québec auront alors vécu la
Renaissance.
Christian Gagnon

Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2007

    Il est pour le moins singulier de lire un partisan de la création d'un nouveau parti indépendantiste reprocher à Pauline Marois de refuser de parler de référendum, alors que le site internet de cet embryon de nouveau parti n'a à ce jour pour tout programme qu'une seule chose : faire la souveraineté sans référendum. Quant à savoir si les bateaux du PQ sont pris dans la glace, le plus récents sondages CROP (sur le Québec entier) et Léger Marketing (sur Charlevoix) semblent contredire pareille affirmation.
    Mais sur l'ensemble du sujet, je réfère mes deux compatriotes à mon texte en tribune libre intitulé "Pauline : courtiser avec tact et patience".

  • Frédéric Picard Répondre

    1 septembre 2007

    Avec des troupes loyales ?
    Très franchement, monsieur Gagnon, les "troupes loyales" vont mourir du scorbut avant de voir le printemps. Vous confondez loyauté avec aveuglement volontaire.
    À l'heure actuelle, Pauline Marois se refuse même de parler de référendum. C'est comme si elle voulait découvrir le Québec en restant à St-Malo.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 septembre 2007

    Bon bien, bravo à Jacques Cartier pour ses réalisations mais je ne crois pas qu'il puisse servir de modèle à Pauline parce que ses bateaux se sont pris dans les glaces du St-Laurent.