CAQ: un candidat traite les souverainistes de racistes, Legault l'expulse

Dans une de ses envolées, Kamal G. Lutfi a notamment estimé qu'un Québec indépendant deviendrait communiste.

La RUE vs la LOI



Pierre-André Normandin La Presse - Un candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) a été expulsé du parti après avoir écrit dans une longue série de messages électroniques que les souverainistes sont racistes. Kamal G. Lufti disait en avoir fait l'expérience lorsqu'il travaillait au Mouvement Desjardins où l'homme d'origine arabe a senti avoir été traité en «noir».
L'homme de 55 ans a été choisi en avril comme candidat pour défendre les couleurs de la CAQ dans la circonscription de Chomedey, à Laval. Mais ses messages publiés samedi sur Twitter ont fait dérailler ses plans. Il y écrivait avoir «travaillé chez Desjardins et, pour la première fois de ma vie, je me sentais NOIR = racisme des séparatistes». Dans sa biographie, Kamal G. Lutfi affirme avoir travaillé au sein du mouvement des Caisses populaires de 2010 à 2011.
Dans une charge contre son ancien employeur, il écrit: «Allez, montrez-moi les directeurs chez Desjardins. Combien il y a d'autres cultures? Pas gros et ça fait partie du système», a-t-il écrit.
Mais c'est contre le mouvement souverainiste qu'il se montre le plus dur dans ses messages, truffés de nombreuses fautes d'orthographe que nous avons corrigées par souci de compréhension. À un internaute issu de l'immigration, mais soutenant la souveraineté, il affirme que les séparistes entretiennent tout de même de la «haine» envers lui, en raison de son origine ethnique. Il invite ce même internaute à «continuer à chanter et à rêver pour votre Québec indifférent de toutes les cultures».
Kamal G. Lutfi indique aussi que l'indépendance du Québec pousserait les travailleurs et intellectuels à partir. «Qui va payer pour vos bénéficiaires d'aide sociale qui sont là dessus d'une génération a l'autre», questionne-t-il.
Poussant plus loin sa charge contre la souveraineté québécoise, il estime que c'est plutôt l'Alberta qui devrait quitter le Canada, «car il éponge les besoins financiers des provinces».
Legault l'expulse
Les propos principalement écrits dans la soirée de samedi ont rapidement enflammé la twittosphère. Dimanche matin, le chef de la CAQ, François Legault, a rapidement réagi en expulsant l'homme de son parti. «Les propos de Kamal Lutfi sont inacceptables et je l'ai exclu de la course électorale. Mes excuses à ceux qu'il a offensés», a écrit le chef du parti, qui a lui-même longtemps défendu la souveraineté lorsqu'il était député au sein du Parti québécois.
Kamal G. Lutfi devait représenter la CAQ dans la circonscription de Chomedey, à Laval.
Dans sa biographie de candidat de la CAQ, Kamal G. Lutfi dit oeuvrer dans le secteur de l'assurance-vie depuis trois décennies. L'homme dit avoir oeuvré chez Desjardins comme planificateur financier à la Caisse Populaire de la Vallée de Saint-Sauveur en 2010 et 2011 et avoir été directeur du Développement des Affaires Caisse Populaire Desjardins de Notre-Dame-De-Grâce d'octobre 2010 à juillet 2011.
Âgé de 55 ans, Kamal G. Lutfi dit vivre au Québec depuis 37 ans.
Le Parti a qualifié «d'irresponsables» les propos de l'homme. Pour le député péquiste de Drummond, Yves-François Blanchet, cette controverse illustre les difficultés pour la CAQ à recruter de bons candidats. «Pour un parti qui disait nager dans les c.v. de candidats potentiels, les choix ne sont pas à la hauteur de ce qu'ils ont prétendu longtemps.»
M. Blanchet déplore les propos contre le projet souverainiste de son parti, y lisant des «grossièretés qu'on n'entend plus depuis le référendum de 1980, même chez les plus ardents fédéralistes». Dans une de ses envolées, Kamal G. Lutfi a notamment estimé qu'un Québec indépendant deviendrait communiste.


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