«C’est une mesure qui ne passe pas», reconnaît Leitao

Le gouvernement Couillard recule sur le crédit d’impôt pour les aînés

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Le gouvernement Couillard recule sur la hausse de l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt pour aînés en raison des pressions populaires





Le gouvernement Couillard recule sur la réforme du crédit d’impôt pour aînés en raison des pressions populaires des citoyens mécontents: tous ceux qui ont 65 ans et plus y auront finalement droit.


«Je pensais encore, peut-être naïvement, que j’étais capable d’expliquer cela. De toute évidence, ça n’a pas été le cas. Je l’annule parce que je me rends compte que dans la vraie vie politique de tous les jours c’est une mesure qui ne passe pas», a candidement avoué le ministre des Finances Carlos Leitao lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.


La décision de rehausser l’âge d’admissibilité du «crédit d’impôt en raison de l’âge» de 65 à 70 ans devenait un véritable boulet pour M. Leitao, qui a annoncé mardi une baisse d’impôt pour les riches dirigeants d'entreprises, très mal reçue dans le contexte. Après une chronique-choc de Michel Girard publiée dans Le Journal, les partis d’oppositions ont rongé l’os pendant plus d’une semaine. Les groupes de défense des droits des aînés ont même menacé le parti libéral de conséquences politiques.


Avec la réforme, les Québécois nés après 1951 auraient dû attendre à 70 ans pour obtenir ce cadeau fiscal qui peut atteindre 500 $ cette année. «Ça a généré beaucoup d’inquiétude. Malheureusement, cette inquiétude n’était pas fondée sur des faits, mais l’inquiétude était réelle», a dit M. Leitao.


La situation a occupé la majeure partie des discussions lors du caucus matinal du PLQ. «Toute la semaine passée, en fin de semaine, tous les députés du parti libéral, les aînés ont communiqué avec leurs députés. Moi aussi, des citoyens de mon comté m’ont interpellé directement à mon bureau vendredi. Il y avait beaucoup d’inquiétude et de désinformation», a-t-il reconnu. Sa collègue ministre des aînés Francine Charbonneau s’est aussi plainte: «l’information a été divulguée de façon cavalière», a-t-elle déplorée en ajoutant que «la décision a été prise il y a deux ans, on alors qu’on était en problématique financière».


Cette compression finançait un nouveau crédit d’impôt pour inciter les personnes de plus de 62 ans à rester au travail, qui ne sera pas aboli. Le ministère des Finances se retrouve ainsi avec un manque à gagner de 273 M$ sur quatre ans. Cette année, le coût du crédit sera de 18 M$, mais avec le vieillissement de la population, il coûtera de plus en plus cher. «On doit maintenant analyser comment on peut compenser le reste des 200 quelques millions», a laissé tombé M. Leitao. Il y a «toute une panoplie de crédits d'impôt» qui seront sous sa loupe.


La semaine dernière M. Leitao et le premier ministre Couillard défendaient toujours la mesure. Jeudi, ils avaient jeté du lest en promettant des ajustements. Mardi, M. Leitao s’engageait à protéger les aînés à faible revenu et mercredi, il a reculé tout simplement.


Ce qu’ils ont dit


«C'est un gros fiasco, c'est une erreur du gouvernement, une erreur qu'il a fini par admettre après avoir essayé de prétendre le contraire pendant une semaine»


– François Legault











Le ministre des Finances Carlos Leitao.




Photo Simon Clark





«Il y a rien à expliquer. C’est voulez vous les appauvrir ou ne pas les appauvrir. Bien ils voulaient les appauvrir pour mettre l’argent ailleurs»


– Jean-François Lisée











Le chef du Parti québécois, Jean Francois Lisée, a traversé la chambre pour saluer le recul du ministre des Finances, Carlos Leitao.




Photo Simon Clark


Le chef du Parti québécois, Jean Francois Lisée, a traversé la chambre pour saluer le recul du ministre des Finances, Carlos Leitao.







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