Bachand est dans le champ

Combien de décennies de déclin faudra-t-il à Montréal pour qu’on en revienne finalement à la réforme Harel de 2001 ?

Tribune libre - 2007

Selon le ministre Raymond Bachand, le maire Tremblay « charrie » et sa « crise de boutons » à propos du projet de secrétariat d’agglomération est « injustifiée », puisque « tous les Parlements démocratiques au monde ont un objectif, c’est de protéger la minorité ». Ah oui ? Et de quelle minorité le député d’Outremont parle-t-il donc ? De la minorité anglophone ? Certainement pas puisque le gouvernement Charest a toujours nié catégoriquement que la défusion de quatorze municipalités de l’Ouest-de-l’île ait causé le moindre clivage linguistique à Montréal, s’accrochant démagogiquement à l’exception de Montréal-Est.
En régime démocratique, on n’accorde pas des budgets de recherche à une portion du territoire à administrer mais plutôt aux partis d’opposition dont le rôle est de critiquer le parti formant le gouvernement en vue d’éventuellement lui succéder. Les arguments de M. Bachand montrent bien qu’il a parfaitement fait sienne la mentalité d’assiégés des maires des banlieues de l’Ouest-de-l’île, pour qui Montréal est l’ennemi à abattre. Les municipalités défusionnées ont elles-mêmes choisi de s’exclure de l’Hôtel-de-ville de Montréal. Voilà qu’il faudrait maintenant les plaindre d’être minoritaires au Conseil d’agglomération, au point de consacrer leur rôle de mouches du coche de la métropole dans une structure de plus. Plutôt que de se crêper le chignon avec Westmount, Beaconsfield ou Baie-d’Urfé, Montréal devrait pourtant se coordonner avec les couronnes nord et sud.
Et dire qu’en 2003, Jean Charest disait vouloir « le succès des nouvelles villes ». À grands coups d’électoralisme à courte vue, le dossier de la gouvernance métropolitaine est en train de devenir au Parti libéral du Québec ce que l’aéroport de Mirabel a été au Parti libéral du Canada. Alors que les autres grandes villes-centres du continent se développent à plein régime, combien de décennies de déclin faudra-t-il à Montréal pour qu’on en revienne finalement à la réforme Harel de 2001 ?
Christian Gagnon

Montréal

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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