Identité québécoise

B'nai Brith - On a la conscience qu'on peut

Tribune libre - 2007

Depuis que le sujet de l'indépendance est sorti des limbes, voilà presque
50 ans, le B'nai Brith ne rate pas une occasion de crier à la xénophobie,
au racisme, au fascisme, voire au nazisme à l'encontre de tout groupe
indépendantiste. Les dernières propositions du Parti québécois n'y
échappent pas. Je ne reprendrai pas ici les accusations particulières
contre ces propositions: il en va de l'évidence qu'elles ne justifient en
aucun cas les accusations dont elles sont l'objet.
La question que je
pose: pourquoi ces attaques sous de faux prétextes? En quoi la nation
québécoise-française, lorsqu'elle veut s'appartenir ou à tout le moins se
reconnaître chez elle, nuit-elle aux Canadiens juifs et aux Québécois juifs
davantage que peut leur nuire le Canada souverain? En quoi ce qui est
considéré normal lorsqu'il vient d'Ottawa ou de Toronto doit-il être
combattu lorsqu'il vient de Québec ou de Montréal? En quoi ce qui parle
français atteint-il les juifs alors que ce qui parle anglais est considéré
normal? En reprenant à son compte, d'une manière encore plus mensongère et
avilissante, les attaques des fédéralistes patentés contre le Québec, quel
but vise cette organisation?
Le fait-elle pour remercier le Québec et le Parti québécois d'avoir commis
l'erreur politique de faire du Québec l'un des seuls endroits au monde à
reconnaître les écoles rabbiniques d'intérêt public? En veut-elle au Parti
québécois d'avoir accepté de considérer la communauté juive de Tash (à
Boisbriand), à toutes fins utiles, comme une municipalité dans la
municipalité, en ignorant volontairement l'entente non écrite qui fait du
domaine rabbinique un territoire fermé?
Si le B'nai Brith tient à tout prix à défendre une communauté menacée,
expulsée, dépecée, privée d'État, de liberté, de paix, de pain, de travail,
torturée, pleurant tous les jours de nouveaux morts et de nouveaux blessés
civils, une communauté privée de territoire depuis 60 ans, que ne s'en
prend-elle au responsable du sort des Palestiniens, soit l'État d'Israël?
Voilà au moins une situation où la bonne conscience pourrait agir sans
hypocrisie et sans mauvaise foi, où les accusations de xénophobie, de
discrimination, de haine, de nettoyage ethnique pourraient être justifiées.
Mais, pour le B'nai Brith, parler français au Québec est un crime et
achever la nation palestinienne, un "détail" négligeable.
On a la conscience qu'on peut.
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2007

    Faudrait bien que les leaders juifs du Québec dénoncent les dernières déclarations du B’nai Brith. Autrement, on va penser que nos juifs pensent comme cette organisation juive.
    On attend. J'espère qu'on n'attendra pas trop longtemps.