Autochtones disparues: action collective de 600 M$ contre le fédéral et la GRC

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Ottawa poursuivi pour sa négligence

Une résidente de Regina dont la fille manque à l'appel depuis 2007 a intenté une action collective de plusieurs millions de dollars contre le gouvernement fédéral et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), les accusant d'avoir fait preuve de négligence et d'apathie dans leur approche concernant les femmes autochtones disparues et assassinées.


Diane BigEagle s'occupe des deux enfants de sa fille, Danita Faith, depuis la disparition de cette dernière il y a plus de 10 ans.


L'avocat Anthony Merchant, qui a déposé la poursuite jeudi au nom de Mme BigEagle, réclame 500 millions $ en dommages-intérêts et 100 millions $ en dommages-intérêts punitifs dans le cadre d'un effort pour modifier les attitudes et les comportements au sein des forces de l'ordre.


Selon l'action collective, la GRC s'est conduite de manière obstinée, arrogante, dure et cavalière, ce qui constitue une violation flagrante des droits de la plaignante.


En entrevue, Me Merchant a expliqué que la raison pour laquelle la poursuite avait décidé de demander des dommages-intérêts punitifs était l'espoir qu'un changement d'attitude au sein de la GRC ait un effet d'entraînement sur les services de police municipaux, qui souffrent des mêmes problèmes systémiques que la police nationale.


Scott Bardsley, un porte-parole du ministre de la Sécurité, Ralph Goodale, a refusé de commenter l'affaire puisque cette dernière est présentement devant les tribunaux. Il a toutefois souligné que la commissaire de la GRC, Brenda Lucki, s'était excusée auprès des familles durant son passage le mois dernier devant l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées à Regina.


«Elle a reconnu que, pour beaucoup de personnes, la GRC n'avait pas été le service de police dont elles avaient besoin et a promis de faire mieux», a indiqué M. Bardsley.


La poursuite soutient qu'il existe de la négligence systémique au sein de la GRC relativement aux enquêtes sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, et affirme que les proches ont été forcés de vivre dans l'angoisse parce que la police nationale n'a pas traité de façon appropriée les disparitions rapportées.


Mme BigEagle a rencontré la GRC à plus de 50 reprises au sujet de la disparition de sa fille, mais les enquêteurs n'ont pas prêté attention à ses propos ni pris de notes durant ces échanges, selon les documents soumis aux tribunaux.


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