Aussant ne démord pas de son idée de nouveau parti

C'est, dit-il, à la fin du mois d'août, alors qu'il aura complété ses rencontres, qu'il saura si son projet est réaliste.

Option nationale - Jean-Martin Aussant




Louise Plante Le Nouvelliste (Trois-Rivières) Jean-Martin Aussant n'en démord pas: les Québécois ont besoin d'un nouveau parti souverainiste à l'option claire pour accéder à l'indépendance.
Le député péquiste démissionnaire de Nicolet-Yamaska se fait fort, avec un livre qu'il souhaite publier en décembre, de leur démontrer qu'économiquement la souveraineté est à portée de main.
Conscient que bien des arguments économiques ont été déjà présentés au cours des dernières décennies par les Lévesque, Parizeau et Landry, pour ne nommer que ceux-là, il soutient que de nouveaux éléments sont apparus dans le paysage comme la question économico-environnementale avec les crédits de carbone, les guerres, la propriété de l'eau, etc.
Mais surtout, ajoute-il, les jeunes qui n'étaient pas là dans les années 80 et 90 ont besoin de se faire expliquer les choses. Ce qu'on n'aurait pas fait depuis longtemps à son avis.
Il s'y appliquera donc avec son livre ou peut-être un simple document PDF lancé sur Internet et très certainement via un blogue qu'il se propose d'alimenter régulièrement. Le député admet être au fait que les Québécois sont parmi les Canadiens qui lisent le moins.
«J'ai bien l'intention d'utiliser les médias sociaux, un one pager avec des arguments en rafale sur les avantages d'être souverains et de répandre mes idées à outrance sur Internet. Au moins, tout le monde pourra connaître les réalités économiques d'un Québec souverain. Si ensuite ils n'en veulent pas, ça s'appelle la démocratie et je vais faire autre chose de ma vie. Mais on peut avoir de belles surprises, je pense.»
La famille
Cela dit, le député indépendant, qui est aussi le père de jeunes jumeaux, est déchiré entre son intention de consacrer beaucoup de temps à sa famille (il répète souvent qu'il ne veut pas rater la petite enfance de ses bébés) et la disponibilité «infernale» qu'exigera la mise sur pied d'un nouveau parti. «C'est une tâche de fou qui exigera une équipe de fous», reconnaît-il.
En fait, si Aussant recule un jour devant son projet, ce sera uniquement pour cette raison. À moins... à moins que Pauline Marois se retire ET qu'elle soit remplacée par un chef qui partage son impatience d'accéder à la souveraineté. Il faudra, insiste-t-il, les deux conditions pour regagner le giron péquiste, ce qu'il n'exclut pas encore totalement.

Diviser le vote

À ceux, nombreux, qui lui reprochent de se préparer à diviser le vote souverainiste dans un contexte où souverainistes et fédéralistes sont au coude à coude, autant lors d'élections que de référendums, le député indépendant de Nicolet-Yamaska réplique que s'il forme son parti, ce dernier sera le seul à proposer clairement un pays.
Aux prochaines élections, explique-t-il, il y aura deux (sic) peut-être la souveraineté avec le Parti québécois et Québec solidaire et trois (sic) non à la souveraineté avec le Parti libéral, l'Action démocratique du Québec et la Coalition pour l'avenir du Québec (s'il n'y a pas de fusion de ces deux derniers partis).
Seul son parti, qu'il veut créer à temps pour le prochain rendez-vous électoral, sera très clair: maintenant la souveraineté avec rapatriement des impôts, lois et traités, suivi d'un référendum qui porterait uniquement sur le type de constitution que les Québécois veulent se donner.
Quand on lui fait remarquer que par le passé, plus l'option proposée était claire plus les Québécois se montraient frileux, Jean-Martin Aussant revient à sa première idée: c'est parce que les avantages n'avaient pas été bien expliqués et que les fédéralistes avaient propagé des «mythes économiques».
«C'est pas que les Québécois ne comprennent pas, c'est qu'on ne leur en parle pas», martèle-t-il.
Écrire
En attendant, le député tente actuellement de terminer un chapitre d'une oeuvre collective (il assume la partie économie-souveraineté) qu'il a promis de livrer rapidement, avant de reprendre la rédaction de son propre ouvrage qui, admet-il, n'avance pas aussi rapidement qu'il le souhaite... enfants obligent.
«Quand le temps me le permet, j'ajoute un mot», a-t-il confié tout en laissant entendre que son brouillon comptait tout de même une centaine de pages et qu'il s'agira donc bel et bien d'un livre et non d'une brochure.
Un député courtisé
Bien que retiré avec sa famille à Québec, le temps des vacances, Jean-Martin Aussant continue d'alimenter l'actualité, alors qu'il est courtisé par le Parti indépendantiste, qu'il refuse de joindre à cause de sa position sur l'immigration, et par des péquistes qui aimeraient le voir revenir à la maison, ce qu'il refuse de faire compte tenu du choix du PQ de courtiser un électorat plus large au détriment de la souveraineté.
On a aussi appris cet été que le SPQ libre, soit la faction la plus pure et dure du PQ, plutôt proche idéologiquement de Aussant, n'était pas intéressé par l'idée d'un nouveau parti souverainiste.
Enfin, au moins un des députés péquistes démissionnaires pourrait ne pas se représenter. Bref, Jean-Martin Aussant semble encore bien seul pour l'instant. C'est, dit-il, à la fin du mois d'août, alors qu'il aura complété ses rencontres, qu'il saura si son projet est réaliste.


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