Assemblée nationale - Bientôt la rentrée

Et la table n'est pas encore complètement mise

Le Parti libéral est celui qui, en cette rentrée parlementaire, se trouve dans la position apparemment la plus confortable, celle de la position de tête, qu’il détient depuis l’arrivée à sa tête de Philippe Couillard. Une position qu’il doit à la popularité de l’ancien ministre de la Santé du gouvernement Charest, mais aussi à l’impopularité du gouvernement Marois, qui a eu une dure première année, c’est le moins que l’on puisse dire. Aujourd’hui, les 40 % d’intentions de vote que lui reconnaît un récent sondage CROP-La Presse lui assureraient un gouvernement majoritaire.

Solide, cette première place n’est pas inébranlable. Désormais, Philippe Couillard sera soumis à davantage de pression. Il ne peut plus se tenir à l’écart du débat politique sous prétexte de réorganiser son parti et de faire des tournées en région. Cela est terminé. Il devra s’exposer, faire partie de la joute politique directe, comme il revient à un prétendant au poste de premier ministre de le faire à partir d’un siège à l’Assemblée nationale. C’est dans l’action et le débat directs qu’on pourra le mieux mesurer sa valeur et apprécier ses positions. Pauline Marois a raison de le presser de se faire élire sans tarder. Sa volonté de représenter une circonscription de sa région ne devrait pas l’empêcher d’emprunter temporairement une circonscription d’une autre région.

Dans le contexte d’une lutte à trois, 40 % est un plafond que le PLQ pourra difficilement défoncer. Il se portera à l’attaque. Attendons-nous à ce que ces prochains mois, le ton et l’agressivité montent à l’Assemblée nationale, d’autant plus que les choses vont un peu mieux pour le Parti québécois. Celui-ci a eu un bon été. Sa gestion de la catastrophe de Lac-Mégantic a été impeccable, tout particulièrement grâce à la présence de la première ministre. Les Québécois l’ont reconnu. Le taux de satisfaction envers le gouvernement remonte (34 %) et la perception des qualités de madame Marois comme première ministre se rétablit. Un des effets sera qu’elle gagnera en confiance. Son leadership au sein du mouvement souverainiste sera d’autant moins contesté.

L’ambition du gouvernement Marois sera de marquer suffisamment de points cet automne pour créer une tendance qui pourrait s’affirmer à l’hiver avec la présentation d’un budget populaire. Il n’hésiterait pas alors à provoquer un vote de non-confiance et le déclenchement d’élections. Mais si rien ne bouge, son appétit pour des élections diminuera sans doute, ce qui pourrait être aussi le cas de la Coalition avenir Québec.

À le voir en action sur le terrain depuis déjà quelques jours, le chef de la CAQ, François Legault, a visiblement pris la mesure de la situation de son parti qui stagne, voire recule. On le voit chercher à se glisser entre Pauline Marois et Philippe Couillard au titre de seul vrai défenseur de la classe moyenne, qui, comme on le sait, constitue la grande majorité de l’électorat. Le mot « équilibre » revient constamment pour définir les positions de la CAQ par rapport aux positions extrémistes du PLQ et du PQ. Il a compris qu’il n’a rien à gagner à droite.

Pour la CAQ, cette session est un peu celle de la dernière chance. S’il la rate, il ne faudrait pas se surprendre de le voir se rapprocher du gouvernement Marois et appuyer un budget péquiste, pour peu qu’on lui donne des raisons de le faire. Cela pourrait aussi faire l’affaire de Pauline Marois de gagner ainsi un peu si elle ne réussit pas sa remontée. En fait, rien n’est joué.


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