André Pratte, dans un article paternaliste et méprisant, comme d'habitude, se demande pourquoi 75% des Québécois sont contre la burka.
Au début de l'article, Pratte se demande aussi pourquoi les Québécois sont intolérants face aux écoles juives. Pourtant, ces 75 % de Québécois «affirment que le gouvernement du Québec est «trop accommodant» relativement aux demandes d'accommodements liés à des motifs religieux», pas* pas strictement au sujet des écoles juives, alors pourquoi cette sortie bec et ongles à la défense de la communauté juive?. Ainsi, Pratte a décidé de spéculer:
Il faudrait cependant mieux comprendre ce qu’il y a derrière ce 75%. Quand les Québécois disent que le gouvernement est trop accommodant, quels accommodements ont-ils en tête? Les écoles privées juives? Pourquoi serait-il interdit à une école privée de donner des cours de religion si elle respecte par ailleurs toutes les exigences du ministère de l’Éducation? En quoi cela pose-t-il un problème à la majorité?
Donc, il n'y a pas de problème, selon Pratte, à ce que la religion soit enseignée à l'école, ce qui veut aussi dire que Pratte serait d'accord avec l'idée d'avoir des écoles islamiques, en autant qu'elles respectent les critères du ministère de l'Éducation. Moi aussi, je vais me donner le droit de spéculer, Monsieur Pratte.
Pourtant, dans le même article, Pratte demande au Québécois d'être accommodants face aux filles et femmes qui portent la burka. La Presse a vraiment le tour de faire passer les Québécois en de simplistes intolérants: selon l’enquête Angus Reid publiée samedi par La Presse, 7 Québécois sur 10 souhaitent que Québec interdise la burka dans les lieux publics. L'argument principal de Pratte, pour demander à la population d'être accommodante face au port de la burka est ceci:
Il serait plus intelligent, à mon avis, de faire confiance au temps… et aux filles de ces femmes. Celles-ci fréquenteront l’école de la majorité. Petit à petit, elles seront plus influencées par leurs amis que par leurs parents. Et elles délaisseront la burka.
De un, Pratte demande aux Québécois de laisser les différentes communautés religieuses faire son "endoctrinement" religieux à l'école, et en même temps ils demandent aux Québécois de faire confiance «aux filles de ces femmes.» Monsieur Pratte, comment voulez-vous que les filles de ces femmes puissent avec assurance fréquenter «l’école de la majorité», comme vous le dites, et éventuellement être influencées par leurs amis en milieu scolaire, si vous-même êtes d'accord à ce que les écoles juives, donc aussi islamiques, enseignent la religion à l'école, et par le fait même fassent la promotion, par exemple, du port de la burka et du voile à l'école?
Voyez-vous, je crois qu'il est facile de faire passer les Québécois pour des intolérants, avec des sondages bidons. Pour ma part, la question n'est même si oui ou non l'on doit interdire la burka, mais s'assurer à ce que les filles de ces femmes puissent aller à l'école laïque, l'école de la majorité finalement. C'est ça qui m'intéresse. Je suis donc d'accord avec votre argument, mais le problème est que vous n'êtes pas conséquent avec votre propre argument. Pour être conséquent, il faudrait que vous soyez contre l'enseignement de la religion à l'école. Par la suite, le reste de l'espace publique aurait beaucoup plus de chance de se laïciser.
Plutôt que d'être conséquent, Pratte préfère la subjectivité et le parti pris pour la communauté juive et en profite au passage pour mépriser la nation québécoise, ce 75% de Québécois qui sont écœurés de passer après tout le monde, de se faire dire qu'ils se radicalisent, qu'ils sont intolérants, et parmi eux, de se faire dire que la souveraineté n'est qu'un rêve irréalisable. Ce 75% du Québec, en a souper des Pratte et cie qui veulent faire entrer le multiculturalisme canadian par la porte d'en arrière tout en se faisant mépriser et paternaliser.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 février 2010Ne me dites pas que ça vous étonne de André Pratte ?
André Pratte, dénigreur de la nation québécoise en chef, est prêt à n'importe quelle bassesse ayant pour objectif de diluer, diminuer et amoindrir les forces vives francophones du Québec. Il ne faut donc pas se surprendre qu'il écrira n'importe quelle sophisme et idées insidieuses ayant un tel objectif clair ou occulté.
Normand Perry
Jean-François-le-Québécois Répondre
22 février 2010@ Sylvain Racine:
«Pourquoi serait-il interdit à une école privée de donner des cours de religion si elle respecte par ailleurs toutes les exigences du ministère de l’Éducation ?»
Mais justement, c'est qu'à la base, les écoles privées juives dont il est question, ne se conforment pas aux programmes du ministère concerné. Avant même de se demander si une école privée devrait devenir, presque, comme une sorte de synagogue scolaire, il y a problème au niveau de la nature de ce qui est enseigné. Et comment, dans quelle structure.
Cela semble être l'une des techniques qu'on trouve dans la rhétorique de Pratte, d'ainsi omettre des choses, en prémisse, qui font pourtant toute la différence.
Archives de Vigile Répondre
22 février 2010Messieurs,
Je l'ai dit souvent: il y a des gens de gauche pour la laïcité, d'autres pour la laïcité "ouverte" (sic); des gens qualifiés de droite, sont pour la laïcité, d'autres sont pour le multiculturalisme. Pour ma part, je suis du courant de la gauche laïque, et Facal - un digne représentant de la droite économique - est tout autant que moi pro laïque. Le débat actuel se résume à deux camps (je simplifie au maximum): le républicanisme versus l'idéologie libérale anglo-saxonne (parce que nous sommes au Québec, en Amérique du Nord).
Je suis républicain, monsieur Charbonneau aussi, Facal s'affiche comme tel, André Drouin de Hérouxville itou. On peut être de droite ou de gauche et adhérer pleinement au républicanisme (des nuances s'imposent, mais je simplifie toujours). Françoise David (gauche) et André Pratte (droite)? Idéologie libérale sur cette question, point à la ligne.Taylor, Bouchard et frères? Conservatisme traditionnel amalgamé à l'idéologie libérale.
Il était plus que temps que l'on amorce cet inévitable débat sur l'identité et le républicanisme. L'idée de république ne peut que rallier l'essentiel de la nation. La république comme projet, pour unifier et créer cette convergence nationale qui nous fait si cruellement défaut.
Serge Charbonneau Répondre
22 février 2010Nous vivons un phénomène étrange. André Pratte défend les positions de Québec Solidaire.
Il tient pratiquement le même langage que Benoit Renaud, secrétaire général de QS ainsi que Françoise David.
Un étrange phénomène vertueux unit les opposants:
« La défense de l’identité québécoise, aussi légitime soit-elle, est parfois le prétexte, ces temps-ci, pour masquer une intolérance grandissante face à l’autre. »
QS, Françoise David
« L’orientation présentée… conduirait la gauche à un accommodement totalement inacceptable avec le racisme ordinaire qui afflige présentement les Québécoises et les Québécois d’origine arabe »
QS, Benoit Renaud
« Il se peut que des citoyens soient choqués par la vision d'un agent de l'État affichant son appartenance religieuse… Mais comment s'explique cette réaction? Est-il possible que, dans bien des cas, elle provienne d'une intolérance ? »
Charles Taylor
« Souhaitons-nous qu’il n’y ait jamais d’accommodement pour des motifs religieux? Ce serait faire preuve d’une profonde intolérance. »
André Pratte
« Lucien Bouchard s'oppose à l'interdiction de la burqa dans les lieux publics et à l'introduction d'une «police du voile». Il dit:" Le PQ a l'air de vouloir remplacer l'Action démocratique du Québec dans la «niche de radicalisme».»
Monsieur Pratte nous explique notre intolérance.
Françoise David nous explique le danger de notre intolérance.
Benoit Renaud nous expliquait notre racisme, notre islamophobie.
Charles Taylor, le plus grand philosophe vivant, nous a expliqué notre xénophobie.
Lucien Bouchard nous explique notre "radicalisme".
Tous ces gens sont pour la vertu et un sondage dit que nous sommes 75% pour l'intolérance.
Sommes-nous intolérants?
Est-ce que respecter ses principes c'est faire preuve d'intolérance ?
Voyons, quel est donc ce discours et cette vertu soudaine si intense ?
Ces accusations continuelles de racisme, de xénophobie, de repli identitaire, d'intolérance… quel est le but de cet élan vertueux.
Comment se fait-il que nos néolibéralistes soient portés par la même vertu tolérante que la gogauche ?
Vise-t-on le communautarisme, une solution à trop de nationalisme ?
Favoriser une société faite de multiples communautés distinctes toujours au bord de l'affrontement plutôt qu'un Québec unit par des valeurs communes ?
En tout cas, la vertu a frappé de plein fouet, à l'instar de plusieurs autres, Monsieur André Pratte.
Serge Charbonneau
Québec