Sept Québécois sur 10 en ont assez du gouvernement Couillard.
L’écarter du pouvoir est devenu un enjeu de santé publique.
Logiquement, si vous voulez y contribuer en vous engageant politiquement, vous ciblez une circonscription représentée par un député libéral et vous essayez de le déboulonner.
À Montréal, vous avez l’embarras du choix, c’est le moins qu’on puisse dire.
Priorités
C’est pourtant dans Rosemont, l’une des quatre seules circonscriptions montréalaises détenues par le PQ, que se présentera Vincent Marissal, qui portera les couleurs de Québec solidaire.
Voilà qui indique clairement les vraies priorités de QS.
Pour QS, l’ennemi à abattre, c’est le PQ.
QS n’existe pas à l’extérieur de l’île de Montréal.
À Montréal, hormis Laurier-Dorion, où QS avait obtenu un robuste 27 % en 2014, c’est dans Rosemont et dans Hochelaga-Maisonneuve que la formation d’extrême gauche a les meilleures chances.
Indiscutablement, la candidature de M. Marissal, un homme de qualité, est une très belle prise pour QS.
On ne pourra pas l’accuser d’aller, par pur opportunisme, se chercher une limousine ministérielle, comme l’ont fait Gaétan Barrette et Dominique Anglade, en passant au PLQ après avoir porté les couleurs de la CAQ auparavant.
Cela dit, c’est une candidature pour le moins étonnante.
Si vous m’aviez demandé : « Devine avec quel parti Vincent Marissal fait le saut », j’aurais répondu : « Avec la CAQ. »
J’ai longuement conversé avec M. Marissal pendant les années où nous participions tous les deux à l’émission Bazzo.tv.
J’ai du mal à réconcilier son pragmatisme et son réalisme avec le programme de QS, qu’on ne peut que qualifier de délirant si on se donne la peine de le lire.
Mais il est vrai que le programme d’un parti qui n’aspire pas à prendre le pouvoir est d’une importance très relative.
Un homme a aussi parfaitement le droit de cheminer dans sa vision des choses.
Pacte ?
Ici et là, je lis qu’il est étrange qu’un homme qu’on n’a jamais senti très sympathique à l’endroit de la souveraineté se joigne à un parti officiellement souverainiste.
Cela n’a rien d’étrange si on comprend que le souverainisme de QS est purement cosmétique, et qu’une bonne partie de ses membres et de son électorat est fédéraliste.
Plus étrange sera de voir M. Marissal aux côtés d’un Haroun Bouazzi et d’une Dalida Awada.
Le premier dit prôner la laïcité, mais a des vues sur la question religieuse pour le moins discutables et bien mises en lumière par ma collègue Lise Ravary.
La seconde a dit que le PQ portait en lui les deux « bêtes » du néolibéralisme et du racisme. Rien de moins.
Je demeure abasourdi de voir que le PQ et nombre de souverainistes intelligents ont pu penser qu’une alliance avec ces gens était possible.
Le PLQ, lui, rigole.