2011 - la révolution copernicienne québécoise

Ce que la Nation n'a pas pu rassembler, la République y parviendra

2011 - actualité souverainiste

Le texte qui suit est un plan de travail, un résumé des réflexions à développer dans le but d'assumer les leçons essentielles de ces résultats du 2 mai 2011.
Jusqu'à lui, on croyait que le soleil tournait autour de la terre (comme certains croient que le Québec tourne autour du Canada); Copernic a proposé l'idée contraire : la terre tourne autour du soleil. Ce fut une révolution qui libéra les énergies pour l'avancement des connaissances.
L'ampleur des résultats du 2 mai 2011 tient du même prodige. Jusqu'alors, on croyait que la question nationale était la priorité politique des Québécois. La politique tournait autour de la question nationale. Cela a duré pendant 40 ans... Puis, les électeurs se sont choqués et ont renversé l'équation: maintenant, la question nationale va tourner autour de la politique, et c'est la politique qui déterminera sa résolution. Essayons de penser le sens de cette révolution.
2 mai 2011 - une élection renversante!
-- oui il y a eu manipulations médiatiques (SRC, GESCA, etc) et des "orienteurs"
-- oui, il y a eu opportunisme du NPD (poteaux sur l'étendue du territoire québécois)
-- oui, il y a eu un comportement grégaire des électeurs québécois
Mais tout ceci ne serait pas arrivé si, au départ, il n'y avait pas eu
-- un rejet du BQ, dû à une fatigue politique à l'égard du projet souverainiste qui piétine depuis 40 ans et qui n'offre pas une sortie de l'impasse dans laquelle il s'est enferré.
-- un rejet idéologique du PCC, un parti de droite qui répugne instinctivement aux Québécois.
-- un rejet politique du PLC, parti des commandites qui s'est disqualifié à jamais au Québec
-- ne restait plus que le NPD (et l'abstention, la prochaine fois...), promu par les médias anti-souverainistes (anything but BQ), aidé par la personnalité charismatique de son chef et porté par l'orientation social-démocrate de son message.
Et tout cela est survenu avec une ampleur dont il faut approfondir la portée
-- ce qui étonne, dans ces résultats, c'est le rejet radical du BQ, de 47 à 4 sièges ...
Nous en avons donné les raisons - la fatigue du sur-place, l'impasse politique Canada-Québec, et, surtout, l'absence de toute perspective susceptible de sortir de cette impasse. Assez, c'est assez! Fini, les folies! etc...
C'est la fin d'une époque
Ce qu'il y a de positif et de révolutionnaire dans ces résultats, c'est la détermination des électeurs québécois à renoncer à des stratégies usées et inefficaces. Avec panache! Sans lésiner! 58 sièges sur 75! Un tsunami! Un raz-de-marée imprévisible! Une grande leçon d'histoire. Les Québécois sont capables de hardiesse. Ils ont du caractère! Un chapitre de 20 ans vient de se refermer.
Pour la commodité de la réflexion, nous posons l'hypothèse que, "si la tendance se maintient", le PQ subira le même sort à la prochaine élection. Pour les mêmes raisons - fatigue et piétinement sont devenus, après 40 ans et sans perspectives nouvelles, insupportables pour les électeurs québécois.
***
Les résultats de cette élection fédérale ouvrent donc un nouveau chapitre dans l'histoire politique du Québec.
Ottawa - la subordination s'accomplit
- Du côté d'Ottawa, la subordination du Québec dans un Canada uni se poursuivra, NPD ou pas. Le seul intérêt : faire la preuve pour ceux qui n'y ont pas encore consenti que le fédéralisme canadian a résolu, depuis 1982 et pour toujours, de traiter le Québec comme une minorité et non comme une nation. L'intérêt canadian passera toujours avant l'intérêt québécois. La subordination sera la règle éternelle! Avec, à la clef, la disparition de la nation, sa louisianisation, sa folklorisation, perte de sa culture, de sa langue, de son âme! Il n'y a pas d'alternative, pas de réforme du fédéralisme canadian. C'est la Conquête achevée! FIN de l'Histoire de l'Amérique française!
Tout cela est écrit d'avance!
Québec - le commencement d'une nouvelle époque
- Du côté du Québec, c'est la renaissance, le redressement, la relance de la conquête de soi! Résilience! Grâce à une sortie de l'impasse souverainiste, apparemment sur un constat d'échec, apparemment seulement...
Un nouveau chapitre sur le plan démocratique et à propos de la question nationale.
Une révolution démocratique
Au lieu de placer les électeurs devant l'offre politique des différents partis, on pourrait penser à une sorte d'Agora, d'espace public où les citoyens pourraient formuler des propositions sur des sujets qui leur tiennent à coeur.
Présenter ces propositions aux différents partis politiques
Choisir les partis et les candidats qui répondent favorablement à ces propositions.
La "demande" politique remplace "l'offre" politique.
Révolution copernicienne. Fini, le cynisme politique parce que fini les stratégies politiciennes d'esquive, de mensonges, de flagornerie, etc. Le cynisme n'a plus de raison d'être. Le rapport électeurs-élus est renversé.
EXEMPLE
Sur l'Agora est débattue la question des pertes de la CDPQ. 40 milliards $, cela vaut la peine d'y revenir!
Les propositions:
-- exiger une enquête publique sur ce qui s'est passé en 2009. Pourquoi la CDPQ a-t-elle acheté des titres toxiques plus que toute autre institution financière au Canada? Qui est responsable de ces décisions? Pousser dans les câbles le jovialisme de HP Rousseau, et critiquer la béate approbation de Lucien Bouchard. La "tempête parfaite" doit trouver son éclaircissement.
-- dans le même sillage, imposer à la CDPQ la supervision du Vérificateur général. Il est inconséquent de laisser la gestion de nos épargnes milliardaires, fonds de retraite public, et moteur de développement économique québécois, à des acteurs sans surveillance. Indécent après ce qui s'est passé. On connaît la réticence des milieux d'affaires à cet effet. Faisons-leur connaître notre réticence à les laisser tripoter nos épargnes sans imputabilité et sans surveillance! Sans quoi, il est fort à parier qu'on nous fera le coup une seconde fois - la montagne d'argent attire les cupides et les criminels. Et ces criminels n'ont pas d'état d'âme, ils convoitent le bien d'autrui, s'en emparent et salut, bonjour! Il nous faut protéger cette masse de fonds par des mesures qui imposent le respect de nos avoirs et qui dissuadent les malfrats.
-- autre exemple: le cas des F-35 et des milliards que le gouvernement Harper promet de dépenser dans le cadre de sa politique de militarisation outrancière. Cette politique, imposée par des lobbies de profiteurs, dépasse notre capacité financière et nos valeurs pacifistes à propos de nos rapport avec l'OTAN conçu comme vecteur des offensives impériales. Nous devrions alors élaborer une proposition qui unirait notre pacifisme et notre dépendance canadian. Échec assuré, mais échec explicité, donc prise de conscience des effets nocifs de la tutelle canadian.
-- même type de démarches dans le cas de la corruption des gouvernements québécois et montréalais. Nous exigeons une enquête publique.
-- ainsi de suite - immigration, laïcité, santé, éducation, etc.
L'Agora est un espace public où s'élaboreront les "demandes" politiques adressées aux partis. Leurs réponses orienteront le choix des électeurs.
Sur ce point, il faut absolument prendre en considération la médiation rendue possible par l'internet. Cet outil d'échange rend les électeurs indépendants des médias dominants et permet les échanges susceptibles de produire des appropriations citoyennes de la vie publique. La preuve en est faite actuellement dans le monde arabe, aux USA, etc.
Fini les grandes messes partisanes, les congrès en plâtre, la presse manipulatrice et la TV complice du pouvoir.
La question nationale repensée
-- Le résultat le plus retentissant et le plus éblouissant de cette élection, c'est d'avoir fermé la question nationale une bonne fois pour toutes. Cette question a usé nos forces sans résultat. 20 ans pour le BQ, 40 ans pour le PQ, Une génération a tenté d'affranchir le Québec de la tutelle canadian sans succès.
Cette démarche n'a pas été inutile, bien au contraire. Les Québécois ont appris sur eux-mêmes, sur les menaces à leur identité et sur les possibilités de protéger et de développer cette identité.
Mais ils ont jusqu'ici été fragilisés par le refus canadian, fermé à toute négociation, à toute autonomie nationale québécoise à l'intérieur de la fédération canadian. Ils ont été injustement traités dans l'opinion canadian, soumis à la calomnie, au Quebec bashing, accusés de nationalisme ethnique, tribalisme, xénophobie, nazisme, racisme et de tous les "ismes" marqueurs d'opprobe.
Les élites souverainistes en ont été marquées, peut-être jusqu'à l'impuissance.
Les réactions d'autodéfense ont été maladroites et inefficaces. Nation civique, nation politique, minorités nationales, etc. Inutilement. Rien n'y fait. La société québécoise est profondément divisée, sa réputation internationale gravement compromise, sur la base de ces paramètres contaminés par le discours canadian. Il faut se libérer de ces entraves.
De la Nation à la République
Ce que la Nation n'a pas pu rassembler, la République y parviendra.
Car la République, c'est la liberté de se développer comme société, avec son identité, sa culture, ses valeurs.
Car la République, c'est l'égalité dans nos rapports avec l'État, dans les domaines de la Justice, de l'Éducation, etc. L'égalité des groupes sociaux, ce qui permet de baliser les avantages liés au statut des autochtones, des immigrants, etc. Ce qui favorise l'unité du corps socio-politique, contrairement au multiculturalisme qui met l'emphase sur sa division, son communautarisme de dispersion, de rivalité, voire de confrontation,
Car la République, c'est la fraternité, la solidarité, la social-démocratie tant appréciée des Québécois. Ce qui, entre autres, pose les bases d'une fiscalité plus juste, plus progressive.
Dans cette nouvelle perspective qui s'ouvre, il devient possible de développer un nouveau langage, une nouvelle rhétorique, une politique neuve.
-- promotion de la République. Ce qui signifie le rejet de la monarchie et de ses valeurs oligarchiques et méprisantes à l'égard des peuples.
-- protection de la République contre toute tentative de canadianisation, en particulier le multiculturalisme qui instaure la division socio-politique au profit des oligarchies.
-- développement de la République - c'est ici que s'opère la suture historique de notre combat national. La République est en droit de s'émanciper de toute contrainte malveillante, imposée de l'extérieur, qui nuirait à son développement, voire à son existence même. Et ce devoir incomberait à tous les citoyens puisqu'il est essentiellement un devoir de protection de la République rassembleuse.
Conclusion - des idées à travailler
L'élection du 2 mai 2001 n'est pas un drame. Loin s'en faut.
Bien au contraire, elle nous permet de sortir d'une impasse politique (à la fois démocratique et national) et de rénover notre espace public en posant les bases d'un régime républicain rassembleur et progressiste, un régime qui permet le renversement des rapports électeurs-élus, qui autorise l'initiative citoyenne et sa responsabilisation, qui garantit l'égalité de tous, la protection des droits et la solidarité entre tous les membres du corps social.
Ce régime n'a pas à justifier son existence en fonction des origines, en fonction d'une appartenance ethnique. Il existe en fonction d'une adhésion commune à des valeurs partagées, incarnées dans des institutions respectables.
Ce régime permettrait aux Québécois de sortir des ornières souverainistes et d'associer leur combat pour l'indépendance aux valeurs républicaines.
Bref, le Québec saurait très bien s'adapter au cadre du fédéralisme canadian si ses valeurs républicaines étaient respectées. Il saurait très bien sortir de cette fédération dans le cas contraire. Car, dans un cas ou dans l'autre, le critère de décision renverrait à des valeurs communes, partagées, et fondatrices d'un Québec républicain! Ce qui nous épargnerait les blocages "ethniques" alimentés par des adversaires peu soucieux de leur intégrité...
En un mot, la République québécoise serait l'ultime réponse susceptible de trancher dans le différend canado-québécois et de souder les groupes sociaux dans l'espace politique québécois, indépendamment des origines.

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Bernard Frappier57 articles

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Fondateur, directeur et animateur de Vigile.net de 1996 à 2012.

Récipiendaire de la médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal, 2012.

« Bernard Frappier a réalisé une oeuvre d’une importance capitale dans le destin du Québec. Contre ceux qui voudraient effacer la mémoire de la nation, il a créé Vigile, grand phare et lieu de débat incomparable. » - Bernard Desgagné





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10 commentaires

  • Geneviève Châtigny Répondre

    10 mai 2011

    Une république québécoise est très compatible avec le fédéralisme canadien/canadian. Daniel Johnson, père, en 1966-1967, du temps où il était premier ministre du Québec, avait dans ses cartons un projet de système présidentiel pour le Québec. Il est mort prématurément et le projet avec lui.
    Une république du Québec, dans un Canada-Uni, n'est pas incompatible, et n'a pas à être mise en opposition, avec le travail pour faire avancer l'idée d'indépendance au Québec.
    Et pourquoi pas un régime présidentiel.
    Salutations,
    JM

  • Pierre Schneider Répondre

    10 mai 2011

    Je suis tout à fait en accord avec le texte de Monsieur Frappier. Il est temps de
    cesser de jouer à l'autruche et d'appeler les choses par leur nom. Si les partis traditionnels ont toujours eu peur de promouvoir la République du Québec, c'est ce qui nous amène à un triste constat d'échec du mouvement autonomiste québécois qui n'a jamais osé aller au bout de sa pensée.
    Il n'est cependant jamais trop tard pour reprendre le discours sous des bases plus positives.
    Puissiez vous être lu et entendu par les élus "souverainistes" avant qu'il ne soit trop tard et qu'ils ne frappent le mur de l'indifférence d'une population bernée, abusée et lasse des mascarades parlementaires de type britannique.
    Vive la République ! , tel devrait être le nouveau cri de ralliement de tous les Québécois.

  • Michel Pilon Répondre

    9 mai 2011

    Si la dernière élection,celle du 2 mai dernier, piège à con, à surpris les initiés (politicologues, sociologues, journalistes et commentateurs éclairés) et par ce fait même fait couler beacoup d'encre, il n'en demeure par son résultat non moins surprenante à plus d'un titre. L'effrondrement du Bloc, surréaliste ? La victoire majoritaire du PCC et la déconfiture du PLC prévisible. Les gains du NPD surprenants et surréalistes. Mais, il y a derrière cette élection, un refus et du même coup une volonté soit celle de changer les choses. Une semaine plus tard et l'on voit ici et là des analyses, des textes politiques, enfin, qui annoncent que le changement est possible. Votre texte M Frappier est de ceux-là. Posez la question de la République comme modalité politique centrale rejoint l'idée de L.J Papineau. Posez cette question c'est rejoindre l'alpha et l'oméga de notre question nationale non résolue. C'est l'appel à la création d'une Assemblée Constituante. Pour la création d'une Répuplique du Québec et pour ce faire en appelez à l'Assemblée Constituante. Message reçu Monsieur Frappier.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Monsieur Frappier,
    Que votre proposition de renouveler le discours national en l'arrimant à celle de la république soit répandue aux quatre coins du Québec. Qu'au-delà du ( et malgré le ) sur-place des élites souverainistes qui persistent à maintenir l'idéal d'émancipation du peuple québécois au vain mot d'indépendance, que chaque militant-e s'empare et fasse siennes les valeurs républicaines dont vous tracer fort bien les contours.
    Et ces principes ne peuvent s'incarner que dans la future constitution du peuple rédigée dans le cadre d'une assemblée constituante élue au suffrage universel. L'indépendance, la souveraineté ne signifient pas grand-chose si elles ne s'accompagnent pas d'une Constitution populaire, donc républicaine.
    Que dès à présent, se dire républicain au Québec envoie un message clair à l'élite souverainiste-indépendantiste : la constitution de notre futur État sera la chose du peuple, la res publica. Il en revient au peuple d'établir les règles du jeu de cet État et aux politiciens de les appliquer. Point-barre !
    C'est en prenant un virage résolument républicain que nous pourrons reconnaître ceux et celles qui ont vraiment à cœur les intérêts du peuple québécois. En cela, les républicains d'aujourd'hui peuvent se reconnaître dans ce qu'André Laurendeau avait perçu de la république appliquée au Canada :
    « L'indépendance reste une idée abstraite et assez floue; elle permet aux embusqués de se cacher derrière, aux opportunistes de s'en couvrir à demi. La république fait image; c'est un idéal concret. On la veut ou on ne la veut pas; parce qu'elle présuppose une rupture, elle force les gens à une option totale. On peut être à moitié pour l'indépendance : il faut adhérer à la république ou la refuser. La lutte prend ainsi plus de relief et de dynamisme. Chacun connaît ses amis et démasque ses adversaires. »
    André Laurendeau, « L’Action nationale », octobre 1948.
    -
    Vive la République libre du Québec français !
    Danièle Fortin
    -

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Monsieur Frappier, je suis peut-être vieux jeux mais
    il n'y a rien comme le porte à porte. (D'abord Merci pour le texte formidable et instructif) La page d'une histoire est tournée une autre s'ouvre.
    Permettez je vais copier votre lettre et la faire lire à autant de gens que je peu
    Merci Merci Merci !

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    9 mai 2011

    Excellent cher webmestre !
    L'idéal républicain n'est pas une fin en soi, mais c'est une approche qui permet de prendre en compte les aspirations des éléments constitutifs d'un peuple afin de permettre aux particularismes, aux individualités, aux différences culturelles et aux talents d'émerger au sein de la cité.
    Jacques Parizeau était marié à une juive polonaise et n'a jamais renié son attachement à la cause indépendandiste.
    J'ai été marié à une Aragonaise, je parle trois langues (ce qui est peu, mais déjà un début), ne suis absolument pas xénophobe ou réactionnaire ... se réclamer d'une appartenance culturelle et d'une identité nationale ne fait pas de nous des êtres prostrés dans leurs convictions réactionnaires et faisant preuve d'un esprit de clocher.
    Les Américains, trop souvent, font preuve d'un patriotisme très discutable et chauvin, mais personne ne s'en plaint parce qu'ils nous foutent des bombes sur la gueule si nous osons protester.
    Pour moi, et tant d'autres, un Québec indépendant représenterait l'occasion d'expérimenter tellement de belles avenues sur un territoire donné, dans un contexte culturel en évolution et au sein d'une population qui sera appelée à croître dans l'unité et la diversité.
    J'ai visité CUBA une fois. Sans être pour ou contre le régime cubain, je peux affirmer une chose: l'esprit républicain règne dans ce pays.
    J'ai ressenti beaucoup moins de racisme et d'exclusion à Cuba qu'aux États-Unis, par exemple. Blancs et noirs, métis et autres (dans ce que j'ai pu entrevoir) coexistent assez bien merci là-bas !
    La république c'est la matrice qui permet à la nation d'évoluer et de prospérer, alors que les différences sont prises en compte non pas dans un esprit de communautarisme malsain, mais avec la volonté d'aplanir les différences au profit du GÉNIE DE LA NATION.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    9 mai 2011

    Monsieur Frappier, je suis content que vous sortiez de votre tannière. Cette idée de l'Agora est excellente. Créez une page Web sur le présent site pour y présenter vos besoins liés à la discussion et création de cet agora (lequel doit fournir une matrice en temps réel des besoins et des offres des forces souverainistes), et je vous promets (je vous gage un café la dessus :))que dans le temps de le dire, vous aurez galvanisé les forces souverainistes qui se cherchent présentement.
    Je suis à votre service pour toutes tâches à faire pour créer cet agora.
    Stéphane

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Merci beaucoup M. Frappier!
    Votre texte nous redonne espoir. Comme vous le dites, c'est la fin d'une époque. Votre proposition d"Agora est stimulante.
    Vive la future République du Québec!
    Lawrence Tremblay.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    La république est une proposition.
    Vigile est toujours cet Agora. Les politiciens continueront de l'ignorer, même sous une autre forme.
    Copernic n'a pas "proposé" le géocentrisme puisqu'il fut déjà proposé 300 ans avant J.C. et débattu jusqu'à Copernic.
    La révolution de Copernic est qu'il PROUVA le géocentrisme.
    Lorsqu'on démontre, les politiciens ne peuvent plus ignorer.
    Et ces démonstrations nous devons faire nous-mêmes. Demander une enquête sur la CDPQ à nos politiciens est futile. Ils ne sont pas là pour démontrer quoi que ce soit. Bien au contraire.

  • Stéphane Russell Répondre

    9 mai 2011

    Je partage vos conclusions à cet effet que de proposer à l'électorat québécois la République et les valeurs républicaines est un chemin incontournable pour redonner un souffle au mouvement indépendantiste.
    Les valeurs républicaines (rien à voir avec le Parti Républicain américain, ou presque) sont internationales et ont des racines très profondes. Je trouve qu'on a isolé notre mouvement souverainiste et qu'on l'a privé de racines en reléguant les patriotes au rang de folklore national. Ceux-ci sont bien plus qu'un folklore, ils étaient profondément imprégnés des valeurs républicaines et à bien des égard, leur mouvement était plus universel et moderne que le nôtre. Si je ne me trompe pas, même leur drapeau trois couleurs faisaient référence à cette orientation.
    Certains pourraient croire que 1837, ça date un peu. Mais la constitution américaine est plus vieille encore, et un bon nombre d'éléments de la constitution françaises le sont également. Plus encore, les racines de la République originent d'aussi loin que celles de la Grèce antique. La puissante (et cruelle admettons-le) Rome était aussi une République et avait un sénat, comme chacun le sait. Les grands maîtres de la pensée républicaine s'étalent jusque dans l'antiquité, tels que Socrate et Platon. De quoi trouver un argumentaire à l'infini contre la monarchie constitutionnelle; la République a la force des idées, alors que le monarchisme est un système hiérarchique consanguin, où un gueux reste un gueux.
    On ne peut combiner les deux sans tomber dans le ridicule. La monarchie est incompatible avec les valeurs modernes d'égalité en dépit des origines, elle ne peut donc pas être «l'étoile qui éclaire la démocratie» comme le déclare la monarchie britannique. Ce sont deux systèmes ennemis, car la monarchie par définition s'oppose au principe du mérite. Pour ma part, dans un système démocratique moderne, ces gens ne sont rien d'autre que des assistés sociaux de luxe qui cherchent à consolider leur privilège au dépend des autres.
    Mon seul bémol à votre texte concerne la social démocratie, qui bien qu'elle puisse être combinée à la République, n'en est pas un fondement. La Suède que vous mentionnez est d'ailleurs une monarchie. Je respecte profondément le choix des québécois de privilégier la social-démocratie à la française, mais un choix démocratique avisé demande de laisser parler ceux qui proposent des alternatives afin de faire un choix éclairé. Au pire, le Québec en ressortirait plus sûr de son choix initial. Pour ma part, la social-démocratie souffre de deux vices, soit la lourdeur de ses gouvernements et une étiquette souvent plus décorative que concrète. Mais ceci est un autre débat.
    Bien à vous.