Billet — Louis Lapointe

La méprise

Chronique à propos de l'avocat Lucien Bouchard et Claude Morin


Lucien Bouchard n’est plus premier ministre depuis 10 ans. Il est l’avocat de ses clients. Lorsqu’il s’exprime publiquement, il ne peut faire abstraction de leurs intérêts, point à la ligne. Ce n’est pas un reproche, c’est une constatation. L’honnêteté n’a rien à voir là-dedans, c’est juste une question de devoir professionnel.

Longs Couteaux ou godemichés?

La nuit où le Canada est passé à l’acte sans le consentement du Québec



Ce que le commun des mortels ne peut pas faire à son conjoint sans son consentement, un premier ministre du Canada et ses neuf collègues canadiens peuvent le faire à leur homologue québécois pendant qu’il dort sur ses deux oreilles.

Les archétypes sont intemporels

Servitude



Servir c’est profiter ou perdre - On gagne une promotion - Et on perd ses illusions - On s’attire l’envie - Et on oublie les amis

Reprise d'un texte du 28 avril 2008

Qui sont les véritables caribous?



Le massage de Jack

Quand le massage devient le message



Faut-il s’étonner qu’une campagne sans messages se termine sur un massage ? La démocratie tient à si peu de choses, un événement, une personnalité, une émotion. Suffit-il de la remettre entre des mains en apparence bien intentionnées pour qu’elle offre ce qu’elle a de meilleur ?

Élections fédérales

La succursale



Il y a un réel danger que le Québec redevienne, un peu plus chaque jour, la succursale de partis fédéralistes à Ottawa pour qui les intérêts du Québec sont d’abord subordonnés aux intérêts du Canada. Le déroulement de la présente campagne électorale aura au moins eu le mérite de nous démontrer, qu'à l'image de la droite, la nouvelle gauche québécoise n'éprouvait aucun remords à devenir une succursale d'Ottawa.

Le mirage du Canada de Jack Layton

La dernière tentation d’Amir

Amir Khadir a clairement choisi son camp, celui des fédéralistes, celui du Canada, celui du NPD, celui de l’injustice envers le Québec


On se serait attendu d’un homme qui manifestait autant de zèle à combattre l’injustice dont étaient victimes les Palestiniens devant un petit commerce de chaussures de la rue St-Denis qu'il appuierait avec la même ardeur le combat des Québécois pour leur indépendance. Mais non, Amir Khadir a clairement choisi son camp, celui des fédéralistes, celui du Canada, celui du NPD, celui de l’injustice envers le Québec.

Les bons gars



En fait, Jack Layton nous présente une vision encore plus centralisatrice du Canada que celles de Michael Ignatieff et Stephen Harper, nous proposant effrontément d’augmenter nos impôts pour mieux s'ingérer dans nos propres juridictions, celles du Québec. Comment peut-on qualifier de sympathique un politicien qui prend le même chemin que Jean Chrétien et Pierre Trudeau? Suffit-il que "tout le monde en parle" pour que la fiction devienne réalité, pour qu'un opportuniste devienne un bon gars?

Le biais de François Legault



Si la gestion des ordres primaire et secondaire doit être revue, du MELS jusqu’aux conseils d’établissements en passant par les commissions scolaires, il faudra également revoir, sans complaisance, la gestion des universités. Une opération qui aurait dû être faite avant même de songer à augmenter les droits de scolarité. Un biais à l’égard des universités que François Legault partage avec de nombreux collègues et anciens collègues ministres et personnels de cabinets qui évitent de trop critiquer leur gestion, espérant probablement pouvoir y terminer leur carrière comme professeur ou administrateur.

La transgression



Il ne peut y avoir de culpabilité sans procès, pas plus qu’on ne peut condamner plus d’une fois une personne pour le même crime. Toutefois, pour le commun des mortels, comme pour certains membres et anciens membres de l’Assemblée nationale, là où il y a de la fumée, il ne peut y avoir que du feu. Voilà pourquoi l’amalgame antisémites / indépendantistes purs et durs sied si bien à la bonne société qui a la condamnation facile. Parce que nous n’acceptons pas notre rôle de perdants et que nous continuons le combat pour l’indépendance, on voudrait faire de nous des coupables...

Le véritable spectacle de la violence



Le véritable spectacle de la violence ne peut pas être sur les planches du TNM qui n'en est qu'une représentation virtuelle, mais dans la rue, sur la place publique, là où notre démocratie manifeste l'un des plus préoccupants symptômes de la maladie qui l'afflige, le pouvoir des autorités politiques de se faire justice sans égard à la règle de droit grâce à la collaboration complice des forces de l'ordre.

Le livre rouge de Michael Ignatieff : matière à chicanes!



Le livre rouge de Michael Ignatieff est un miroir aux alouettes qui ne promet que plus d'impôts, d'intrusions et de centralisation, tout à fait le contraire de ce que souhaitent les Québécois qui réclament majoritairement plus d'autonomie et d'indépendance en élisant depuis vingt ans une majorité de députés du Bloc Québécois à Ottawa. Un message on ne peut plus clair!

Duo Charest / Harper

Un petit jeu dangereux

une ouverture pour le "Grand Jeu"


Ce n’est donc pas tant le choix entre le Bloc et le Parti conservateur qui est le véritable enjeu de la présente campagne électorale, mais l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire sans le Québec à laquelle les Québécois répondront probablement par l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire. Une telle éventualité serait alors perçue comme un affront suffisant pour que le Québec ressorte à nouveau la menace de l’indépendance, ce que le PLQ, l’ADQ ou un éventuel parti dirigé par François Legault ne peuvent vraisemblablement pas offrir.

Pourquoi le pont Champlain ne peut pas être un enjeu électoral



Parce qu’il s’agit d’une responsabilité constitutionnelle exclusive du gouvernement fédéral, la construction d’un nouveau pont sécuritaire ne peut pas devenir un enjeu électoral.

Les archétypes sont intemporels

Réveil



La nuée affolée - S’épanouit ainsi qu’une géométrie céleste - Et l’incertitude d’antan - devient bientôt un grand navire - Embrassant de toutes ses voiles - Les joies de la liberté retrouvée

Les archétypes sont intemporels

Picotement



Tu es ce picotement - Au gosier de mon cerveau - À la langue de mon vouloir - La vague qui déferle - Le vent qui roule et qui souffle - La nuit où s'endormit - À la clarté d’une idée - Le songe d’une vie rêvée - Liberté

Les archétypes sont intemporels

Indépendances



Déserteur de toujours - Dans l’anxiété d'une révolte - Quand le sourire de la retraite te guette - Gagne chaque jour - Une raison de plus à ta lâcheté

Les archétypes sont intemporels

Noranda



Au dessus de la ville submergée flottait un grand foulard fumant - Sous cet air vomitoire se noyaient asphyxiées une multitude d’oiseaux sédentaires - Le foulard tentaculaire les avait pris au piège - Trop longtemps ils avaient tournés en rond sans se méfier du long foulard fumant flottant

Les archétypes sont intemporels

Slush



Béton à la sueur de notre front pour épargner quelques sous - Béton à la rigueur de nos hivers pour que vive la ville et survive l’Amérique - De tous nos rêves il ne reste que la slush

Les archétypes sont intemporels

Le conformiste



J’ai vu le conformiste - Avant qu’il ne sombre dans l’aliénation - Son ancienne révolte - S’est perdue au milieu d’insipides slogans - Comme des milliers d’entre nous - J’ai cru en cet homme

Les archétypes sont intemporels

Les chevaliers de l’intransigeance



Tous ces chevaliers de l’intransigeance - Partis à la chasse aux sorcières - Lèvent leurs armes d’airain - Pour briser la gloire dans nos cœurs - De leurs langues de vipères - Ils méprisent l’espoir d’un peuple fatigué

Budget Bachand 2011

La carotte et le bâton

Un budget qui fait mal aux étudiants


Pendant que Raymond Bachand tend la carotte aux universités, il donne du bâton aux étudiants. Une décision étonnante de la part d'un ministre qui souhaitait, il y a un an à peine, un plus grand effort de rationalisation de la part de l'administration publique. D'autant plus controversée, que les universités nous ont prouvé, au cours des dernières années, qu'elles n'étaient pas les établissements publics les mieux administrés, un euphémisme!

Les locataires



François Legault et Joseph Facal sont un peu comme ce vieux couple d’amis qui hésitait à acheter sa première maison. Le premier croit qu’il peut gaspiller son énergie à changer ce qui ne peut l’être, investir dans un logement, le Canada, alors que le deuxième est prêt à attendre que le premier se décide enfin à vouloir devenir propriétaire pour qu’il puisse le devenir lui-même. Voici un couple qui risque de vieillir longtemps dans son logement, hésitant à devenir propriétaire parce que ce n’est jamais le bon temps pour acheter.

Archives du Devoir, le 15 mars 1977

Le mal le plus grave

Le Devoir (opinion)*


Le texte que voici a été écrit en mars 1977, il y a 34 ans. Ma première opinion publiée dans le Devoir, j’avais alors 19 ans. Toujours d’actualité ? (...) À long terme, nous formerons une jeunesse incapable d’exprimer une idée ou une opinion parce qu’incapable d’organiser sa pensée dans sa langue. Une jeunesse incapable de former des choix parce qu’habituée à choisir parmi des idées définies à l’avance. J’irai encore plus loin ; incapacité à porter un jugement objectif, résorption de l’imagination, dépendance intellectuelle...

Parlez-vous français ?



Si nous pensons et innovons grâce à notre langue maternelle, nos référents sont d’abord culturels et historiques. Sans langue commune pour transmettre les connaissances, sans les apprentissages, il est difficile de développer des habiletés dans l’une ou l’autre des disciplines enseignées à l’école. Tous les savoirs enrichissent lorsqu’on se donne la peine d’y mettre les efforts nécessaires pour les acquérir. L’anglais n’y échappe pas lui non plus. Comme pour les autres matières, un enseignement normal devrait suffire. Le problème avec ces présumées classes d’immersion, c’est qu’elles n’en sont pas.

Bâtonnier (2005)

Une rencontre avec le Cardinal

ou les insolences d’un Bâtonnier


Nos membres voulaient-ils de ce projet dont on ne leur disait presque rien ? Voulaient-ils être mondialisés ? Et le public souhaitait-il une justice continentale ? Était-il prêt à délaisser le Code civil, une des institutions qui marquait notre spécificité, au nom de cette nouvelle religion qui était le marché et dont le dieu était l’argent ? Ces questions demandaient un débat public que le Barreau ne pouvait tenir avec lui-même ; il avait le devoir de protéger le public, mais lors de débats importants, il glissait les questions du public sous le tapis.

Bâtonnier (2005)

Entrevue avec un Bâtonnier

ou l’art de la rhétorique


"Qu’est-ce que vous répondez à vos détracteurs qui dénoncent votre duplicité ?" - "Comme je l’ai dit tout à l’heure, les avocats n’aiment pas les débats au sujet de leur ordre. Les campagnes au Bâtonnat ne sont pas des occasions de débats d’idées, mais des concours de popularité. C’est peut-être malheureux, mais c’est comme ça. Comme je voulais gagner l’élection, j’ai fait ce qu’il fallait. Par ailleurs, si la durée du mandat du Bâtonnier passe d’un an à quatre ans, nous n’aurons pas le choix de faire des débats, sinon nous risquons de trouver le temps long avec un Bâtonnier qui n’aura pas la prestance nécessaire.

Tout ça pour ça !



J'ai terminé la semaine avec le sentiment mitigé que Jean Charest avait obtenu une copie du manifeste de François Legault et que Lucien Bouchard s'était inspiré d'éléments du discours inaugural de Jean Charest portant sur les gaz de schiste. Mon épouse m’a suggéré qu’il y avait probablement une explication logique. La même firme aurait écrit les principales lignes de leurs allocutions respectives. Mieux, comme toutes ces personnes fréquentent le même monde, les mêmes soirées, les mêmes cocktails... Là, j'ai pensé à Sagard!

La justice mise à mal

L’insouciance du Bâtonnier

Trop peu, trop tard!


Pourquoi voudriez-vous que le gouvernement du Québec accorde la moindre importance au discours d'un bâtonnier qui a préféré se taire devant la bêtise qui se déroulait devant ses yeux – la commission Bastarache – et qui intervient publiquement pour appuyer ses collègues de la couronne après que le mal est déjà fait? Comment ne pas dès lors conclure que le Bâtonnier a attendu que le loup mange toutes les brebis avant de crier au loup!

N’importe qui et n’importe quoi!

L’histoire du Canada est remplie de ces trahisons des élus que le Québec envoie à Ottawa


Si Maxime Bernier est la preuve vivante qu’on peut élire n’importe qui à la fonction de député, Christian Paradis est quant à lui la preuve que n’importe qui à la fonction de ministre peut faire n’importe quoi sans trop se poser de questions. Ce dernier a récemment déménagé ses pénates en Ontario pour que ses enfants puissent aller à l’école anglaise. Mais il y a plus. Christian Paradis est le ministre canadien des Ressources naturelles qui minimise les risques associés au transport de déchets nucléaires ontariens sur le fleuve Saint-Laurent (...)