Les intentions malhonnêtes
31 mai 2009
Ma chère Caroline,
Il me semble que tu nous aies généralement habitué à des articles et des réflexions de meilleure qualité et je crois que tu y vas un peu raide sur la gâchette avec QS.
Québec Solidaire n’est pas un parti de passage, éphémère ou de broche à foin. Nous sommes là pour rester et nous y consacrons nos énergies depuis plus de 10 ans.
La présence de Québec Solidaire dans l’arène politique québécoise n’est ni le fruit du hasard, ni un coup de tête. Il résulte au contraire d’une immense nécessité sociale, nationale, écologique et démocratique.
Je suis d’accord avec toi, que la position de Françoise David sur le voile islamique était pas mal contradictoire, sinon improvisée sans consultation ou appui de la base du Parti et à mon humble avis, Françoise David s'en mord sans doute déjà un peu les doigts...
Je me suis d’ailleurs fait récemment dire qu’il y avait pas mal de membres, et moi le premier, qui s’inscrivaient en faux avec cette position avancée par Françoise David et que j’ai publié sur le blog de Josée Legault au Journal Voir. En conséquence je crois donc que cette position fera l'objet d'une sérieuse révision lors d’un des deux prochains congrès de QS de cet été et de l'automne prochain.
Mais d'affirmer qu’Amir est un imposteur parce qu’il aurait bénéficié d’un raz-le-bol, ou encore, que Québec Solidaire n’est pas souverainiste est franchement abusif.
En effet, car c’est le rôle même des partis politiques que de se faire aussi le porteur politique et de canaliser le raz-le-bol collectif. Il n’y a aucun mal en soi d'une telle application de l'expression démocratique, si les électeurs sont d’accord pour inscrire leur appui dans un tel vote de protestation.
Et en ce qui concerne la question nationale chez QS. Il est tout aussi abusif, si ce n’est de l’ordre de la désinformation populiste, que d’affirmer que Québec Solidaire n’est pas un parti souverainiste, puisqu’une importante partie du congrès de l’automne prochain, sera bel et bien consacré à question nationale, qui plus est, est actuellement en plein chantier dans nos rangs ; et ce, à contrario de plusieurs partis actuels qui, loin d’être une position simpliste et expéditive, doit être conjuguée à une approche large de démocratie participative et arrimée à un projet société progressiste, plutôt qu’à une «indépendance coquille vide», telle que proposée par le PQ ou certains autres partis politiques.
La tâche est donc double pour Québec Solidaire, qui perçoit, et à raison, l’indépendance à la fois comme un instrument de libération nationale et d’émancipation sociale.
Je conseille donc à ceux et celles qui souhaitent obtenir un véritable son de cloche, de suivre le débat en cours d’ici cet automne sur la question nationale, et de lire la documentation sur disponible sur le site national de Québec Solidaire,
Quant à ta dernière affirmation
«La population décidera de son avenir (..) en élisant des indépendantistes indépendants»
Même si en théorie, je ne serais pas totalement contre, une telle proposition m’apparaît dans les circonstances assez irréaliste. Car faire et surtout gagner des élections, demande une organisation d’enfer, pas mal d’argent, une crédibilité médiatique et une machine électorale expérimentée et fichtrement bien huilée pour espérer réussir.
À cette proposition donc, je répondrai par ces quelques paroles de la chanson de Patrick Bruel :
«On se donne rendez-vous dans 10 ans ?»
Mais... Il sera alors peut-être trop tard...
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Christian Montmarquette
Membre et militant de Québec Solidaire depuis ses origines
Référence :
Parlons «signes» religieux (II) - Josée Legault
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