Ville de Laval - L’ombre des vautours

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La Mafia, pour l'appeler par son nom

Gilles Vaillancourt l’a fait plus d’une fois lorsqu’il était maire de Laval. Deux ex-députés, Serge Ménard et Vincent Auclair, ont déjà témoigné de ses propositions de financement illégal de leur campagne électorale. Cette fois, c’est la candidate à la mairie Claire Le Bel qui est l’objet de ses attentions. Elle a bien compris qu’il cherchait à acheter sa complaisance pour l’avenir. Elle a refusé tout net. Elle a bien fait.


Il faut savoir tirer les enseignements de cet incident, le premier étant que le « Far West » de la politique qu’était la Ville de Laval sous le règne de Gilles Vaillancourt n’est pas encore totalement pacifié bien que le « gang » de l’ancien maire soit sous le coup de multiples accusations qui pourront valoir à ses membres de nombreuses années de prison. On ne se résout pas, après avoir profité pendant des années d’un système qui leur assurait pouvoir et argent, à rompre avec le passé.

Est-ce uniquement le maire déchu, un « intoxiqué » de la politique selon les mots de Claire Le Bel, qui n’arrive pas à renoncer à sa drogue, ou assistons-nous à un réveil de la bête ? Sa tentative avortée soulève de sérieuses interrogations, surtout lorsqu’on l’entend expliquer à la candidate à la mairie sur un ton paternaliste que « là, la réalité, c’est qu’il y a déjà un autre système ». Et que dire de cette agression dont le chef de cabinet de Mme Le Bel a été l’objet dans les heures qui ont suivi la publication d’informations par Radio-Canada sur la visite rendue par M. Vaillancourt à la candidate Le Bel au mois d’août. Drôle de coïncidence. Ce n’est pas le premier acte d’intimidation à survenir dans cette ville dont le développement a reposé pour une très large part sur une spéculation foncière outrancière.

La dénonciation immédiate de la proposition de financement illégal que lui faisait Gilles Vaillancourt était la chose à faire. Mme Le Bel ne pouvait garder pour elle cette affaire. Ne pas agir l’aurait rendue susceptible de chantage plus tard. Tout finissant par se savoir, on aurait douté des raisons de son silence. Heureusement, elle avait des preuves à présenter à la police et à la presse, contrairement à Serge Ménard, à qui on a reproché d’avoir gardé le silence durant des années sur la tentative de corruption dont il avait été l’objet de la part du maire. Puis, en dévoilant cette affaire, elle met hors de combat Gilles Vaillancourt, rendant ainsi un grand service à ses concitoyens lavallois.

On dira que cette affaire sert bien la candidate Le Bel au plan électoral. Elle acquiert un peu de la notoriété qui lui manque en ce début de campagne électorale, laquelle fait d’ailleurs défaut à tous les autres candidats à la mairie. Une caractéristique de la campagne électorale à Laval est la pléthore de partis qui se sont constitués pour tenter de conquérir le pouvoir. Cela est on ne peut plus sain sur le plan de la démocratie, mais il faut bien voir que la qualité et l’expérience n’y sont pas toujours. Pensons à ce candidat à la mairie qui doit 40 000 $ à l’aide sociale et à cet autre dont on conteste la validité de la candidature en ce qui a trait au critère du lieu de résidence.

Le prochain conseil municipal de Laval sera très disparate et peu expérimenté. C’est là une raison de plus d’apprécier la présence de la tutelle nommée par Québec pour assurer une saine transition. Celle-ci est en train de mettre en place une équipe de gestionnaires choisie en dehors de l’influence des politiciens. Il faut la laisser poursuivre son travail aussi longtemps que nécessaire. Cela rendra la tâche plus difficile aux vautours qui tournent au-dessus de l’hôtel de ville, qu’ils s’appellent Vaillancourt ou autrement.


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