Un entrepreneur qui a financé la construction du château d’un ancien directeur du CUSM Yanai Elbaz a récemment été reconnu coupable de fausse facturation.
Maurice O’Hana et sa compagnie Groupe Inhova ont été condamnés à des amendes totalisant près de 400 000 $ en décembre dernier.
L’homme d’affaires a défrayé la chronique en 2013 lorsque notre Bureau d’enquête a révélé qu’une de ses sociétés à numéro avait octroyé une hypothèque de plus d’un demi-million de dollars sur la propriété d’un ex-cadre du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Yanai Elbaz.
L’hypothèque visait à éponger une dette sur la construction de la luxueuse résidence située dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. Parallèlement, l’entreprise d’O’Hana a décroché des contrats de rénovation à l’hôpital valant plusieurs millions de dollars.
Encore l’Hôpital juif
C’est toutefois pour de la fausse facturation à un autre établissement, l’Hôpital général juif à Montréal, qu’il a été accusé.
L’entrepreneur a reconnu sa culpabilité le 5 décembre dernier, quelques semaines avant le début prévu du procès en janvier. Il devra rembourser 57 250 $ au fisc québécois et 22 500 $ à Revenu Canada.
Son entreprise a, quant à elle, été condamnée à payer environ 320 000 $ aux deux paliers de gouvernement. Comme elle a déclaré faillite en 2016, les sommes risquent de ne jamais être récupérées.
L’entreprise basée à Côte-Saint-Luc avait des dettes de 336 000 $.
D’autres coupables
Groupe Inhova a déclaré faillite dans les semaines suivant la mise en accusation au criminel. Maurice O’Hana et son entreprise ne sont toutefois pas les seuls à avoir été reconnus coupables de fausse facturation à l’Hôpital général juif au cours des derniers mois.
En janvier 2018, Gilbert Leizerovici a été condamné à une peine exemplaire de 45 mois de prison pour des millions en fausse facturation. En octobre, un autre entrepreneur, Stéphan Beauvais, et sa firme Construction Manisto ont été reconnus coupables de 22 des 24 accusations portées contre eux.
En décembre, c’était au tour de Rocco Carbone d’être condamné à 18 mois de prison. Des amendes totalisant 2,7 M$ lui ont également été imposées ainsi qu’à deux de ses entreprises, pour de la fausse facturation.
Carbone utilisait des boîtes postales comme siège social pour ses entreprises qui ont décroché une série de contrats au CUSM. Il avait entre autres obtenu pour 2 M$ de contrats en travaux d’urgence via une compagnie enregistrée au nom de sa femme.