Bon. C'est fait. Les plaques tectoniques viennent de bouger à Montréal. Très officiellement!
Donc, le 1er novembre prochain:
1- Ou, Gérald Tremblay gagnera parce que les Montréalais auront décidé de le garder comme maire, non parce qu'ils n'auront pas eu le choix. Mais parce qu'ils auront pu le comparer à une adversaire de taille.
2- Ou, les Montréalais se donneront une nouvelle mairesse parce qu'ils auront eu ce choix et auront jugé qu'elle serait à mieux de rétablir ce que Louise Harel appelle «la confiance et la fierté» d'être Montréalais. Les deux étant drôlement amochées par les temps qui courent.
Bref, la dynamique politique de la métropole du Québec vient de basculer.
Reste à voir si Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, acceptera ou non l'invitation de Louise Harel d'ouvrir un «dialogue» pouvant mener soit à une plateforme commune, soit à une alliance.
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Lors de la conférence de presse, une journaliste a précédé sa question à Mme Harel de l'affirmation suivante: «vous avez plusieurs handicaps dans cette course: vous ne parlez pas très bien l'anglais, vous êtes souverainiste et vous avez fait les fusions.». Ce qui reprend ce qu'on entend dire de manière assez mécanique.
Mais s'il est vrai que le «souvenir» des fusions peut constituer un handicap politique dans certains coins de la grande ville, l'anglais, c'est autre chose.
En fait, le sien semble s'être amélioré. Et si un Lucien Bouchard a pu apprendre à maîtriser l'anglais en arrivant à Ottawa (alors que nombre d'élus fédéraux anglophones, d'hier à aujourd'hui, n'ont jamais daigné apprendre le français), disons que ce supposé «handicap» est exagéré.
Et pour ce qui est d'être souverainiste, serait-ce devenu ici un «handicap»? En Alberta ou en Ontario, sûrement. Mais au Québec? Quelqu'un, quelque part, aurait-il décrété que 40 à 42% de la population serait politiquement handicapée?..
Pourtant, personne, et avec raison, n'avait considéré les convictions fédéralistes de Gérald Tremblay, ou le fait d'avoir été un ministre libéral, comme un «handicap» lorsqu'il s'était présenté à la mairie?
Aurait-on ENCORE besoin en 2009 de répéter ce qui est pourtant évident? À savoir qu'à l'extérieur de l'arène, partisane par définition, de l'Assemblée nationale (*), souverainistes et fédéralistes travaillent ensemble partout à travers le Québec, autant en politique municipale que dans pas mal toutes les sphères d'activité.
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Louise Harel est néanmoins face à des défis de taille, dont:
1) Réussir à faire des Montrélais des «Montréalistes», comme elle le disait aujourd'hui;
2) Réussir à incarner un certain renouveau malgré sa longue feuille de route en politique active.
Grosse commande.
Mais en politique, le contexte, les circonstances, ça compte aussi pour beaucoup. Ce qu'on appelle en anglais le timing.
Il n'est donc pas exclu que Mme Harel puisse bénéficier de la chute en popularité de Gérald Tremblay depuis que les «scandales» s'alignent à l'Hôtel de Ville.
Bref, au-delà des problèmes de structures et d'organisation dans cette ville, vous pouvez être sûrs que ces mêmes questions d'intégrité et d'éthique, non seulement du candidat ou de la candidate à la mairie, mais également de son équipe, seront au coeur de la campagne pour diriger la métropole du Québec!
Mme Harel dit souhaiter un taux de participation record à l'élection du 1er novembre.
Eh bien. Si M. Tremblay se réveille et que Mme Harel présente des idées audacieuses et une équipe intègre et nouvelle, cela pourrait fort bien arriver.
Et quel qu'en sera le résultat final, cela aura sûrement fait le plus grand bien à la démocratie montréalaise!
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(*) En passant, même à l'Assemblée nationale, les rapports entre élus, quelle que soit leur option constitutionnelle, sont habituellement courtois et respectueux...
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