Langue

Une incompréhension profonde

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

On sait ce qu'est devenu le "devoir d'ingérence" dans le monde de l'OTAN: un prétexte pour atteindre des cibles inavouables. Comme le pillage des ressources naturelles. Dans le monde canadian, le "devoir d'assistance", défini par la langue, joue les mêmes règles hypocrites et impériales: atteindre des cibles inavouables, comme le pillage culturel ou le génocide micro-gradué. Alors, Fraser, ferme ta grande gueule, cesse de jouer au cabochon! Va répandre ailleurs tes effluves colonisatrices puantes. (Soyons aussi méprisants qu'ils sont arrogants). Ce n'est pas vrai qu'à force d'être répété, le discours mensonger va se substituer à la réalité. La politique n'est pas qu'affaire de perception; elle est aussi débat, et surtout, affaire de Raison. - Vigile
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Il existe une différence fondamentale entre montée de l’anglais, langue internationale utilisée dans le commerce, et les besoins très réels des communautés anglophones du Québec.
J'ai été déçu de voir la réaction de plusieurs politiciens provinciaux et fédéraux à l’annonce des subventions appuyant des projets des communautés anglophones du Québec et de relever la prémisse selon laquelle ces groupes sont voués à la promotion de l’anglais aux dépens du français. À mon avis, cette réaction découle d’un malentendu et semble démontrer une incompréhension profonde de la réalité des communautés minoritaires anglophones du Québec.
Il existe une différence fondamentale entre la montée incontestable de l’anglais, langue internationale de communication utilisée par l’industrie, le commerce, les chercheurs et les touristes, et les besoins très réels des gens faisant partie des communautés anglophones du Québec. En effet, il n’est pas rare d’entendre les leaders de ces communautés souligner que l’anglais n’est pas menacé au Québec, mais que les communautés anglophones le sont.
Il y a trente ans, le regretté Gérald Godin avait bien compris cette distinction. Alors qu’il présidait une commission parlementaire de l’Assemblée nationale chargée de faire une revue quinquennale de la Charte de la langue française, il a clairement indiqué que la communauté anglophone, déjà très minoritaire, ne représentait aucune menace pour le français. Selon lui, la pression venait d’ailleurs. Après trois décennies, l’impact de la mondialisation démontre à quel point il avait raison.
Au milieu des années 1960, il était de bon ton au Québec de dire que la communauté anglophone n’avait pas besoin d’une représentation communautaire, car elle pouvait compter sur ses défenseurs, soit la Banque de Montréal, Sun Life, The Montreal Star et d’autres institutions issues du milieu des affaires. Or, la Banque de Montréal est devenue BMO pour mieux faire affaire aux États-Unis, Sun Life a déménagé à Toronto et The Montreal Star s’est éteint en 1979.
Image figée dans le temps
Depuis cette époque, la communauté anglophone s’est transformée et, tout comme le Québec, elle s’est diversifiée. Elle est devenue bilingue à 60 % ; une proportion équivalente à celle des francophones bilingues du Québec. Les jeunes âgés de 18 et 34 ans sont bilingues à 80 %. Par contre, je constate que l’image qu’ont les francophones de leurs concitoyens anglophones est figée dans le temps et que les gains de la communauté anglophone sont trop souvent perçus comme une perte pour le français au Québec.
Près 600 000 anglophones résident sur l’île de Montréal. Le réseau d’institutions mis sur pied il y a plus d’un siècle par la communauté anglophone de la métropole aide ses membres à relever des défis d’actualité. Parmi ceux-ci figure le vieillissement de sa population. Mais les 300 000 anglophones habitant les autres régions du Québec font face à une situation semblable qui, à de nombreux égards, s’apparente à celle des francophones hors Québec.
Par exemple, en Gaspésie, à Québec et Sherbrooke, il est difficile d’avoir accès à des services de santé en anglais, malgré les principes énoncés dans la Charte de la langue française, les garanties législatives du Québec, les efforts déployés par le gouvernement québécois et la bonne volonté des préposés dans les hôpitaux. Et les défis s’étendent bien au-delà des soins de santé.
Cette semaine, les fonds accordés à certains groupes pour le développement de leur communauté ont suscité l’ire de certains. Toutefois, ces groupes oeuvrent presque tous à l’extérieur de la métropole. Le Quebec Community Groups Network a beau avoir son bureau à Montréal, il s’agit d’un réseau d’organisations communautaires réparties à travers le Québec qui inclut notamment des groupes travaillant dans le secteur de la santé.
Quelle menace ce réseau représente-t-il pour le français ? Croit-on vraiment que l’English Language Arts Network, le Youth Employment Services Foundation, le Quebec Community Newspapers Association, le Quebec Drama Federation, la Quebec Farmers’ Association et l’African Canadian Development and Prevention Network sont des organisations antifrancophones qui militent en faveur de la suprématie de l’anglais dans la société québécoise ?
Au contraire, ce sont des organisations qui travaillent pour le bien-être de leur communauté et pour le bien-être du Québec par le fait même. Plusieurs d’entre elles ont réussi à tisser des liens de collaboration et à établir des ponts avec la population francophone et les organismes poursuivant des objectifs communs. Elles méritent respect et appui.


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