Lettre ouverte

Une élection inutile

Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne

La ministre des Finances a reporté à mardi son exposé économique. Déjà, cependant, on se félicite d'avoir accumulé des réserves qui nous éviteront un déficit.
On remarque que le système bancaire canadien est plus solide que les autres, on note que jusqu'ici la récession américaine a eu peu d'effet sur le Québec, mais que pour faire face à ce qui devrait finir par nous atteindre, il nous faut donner au gouvernement actuel sa majorité qui le rendrait efficace.
L'atmosphère est étrange. Alors que les dirigeants se congratulent en se comparant à ce qui se passe ailleurs et cherchent dans la politique le salut de demain, la Bourse s'est écrasée, et tous ceux qui ont des REER (les travailleurs autonomes entre autres), ceux qui regardent leur fonds de pension fondre, l'épargnant qui pensait qu'il gérait correctement son pécule, sont effrayés par ce qui se passe. Et les médias ne cessent de souligner les dangers pour les entreprises de la restriction du crédit bancaire.
Un peu partout les gouvernements s'activent, se sentent forcés de poser des gestes qu'il y a quelques semaines à peine, ils auraient considérés comme contre nature.
Au Canada, parce que la situation est moins grave, les interventions sont moins spectaculaires, les cinq milliards d'aide de la Banque du Canada aux entreprises, par exemple.
Au Québec, enfin, on se sent désarmé parce qu'un député de l'opposition a menacé de «défaire» le gouvernement. Le salut possible passe-t-il donc par une élection ?
UTILISER LES BONS INSTRUMENTS
Pourtant, même pour un gouvernement «provincial», il y aurait des choses à faire qui n'exigent pas de changement dans les lois (peut-être à une exception près), dans les structures ou dans les politiques, mais qui exige simplement un bon usage des instruments dont le Québec s'est doté.
Ainsi, quand le maire de Québec annonce que, à cause de la baisse des valeurs de placement des fonds de retraite des employés municipaux, il faudra augmenter les taxes foncières de 9 %, il met le doigt sur une question importante.
Pour respecter les règles de capitalisation des fonds de retraite, il ne faudrait pas augmenter les taux de cotisation et à plus forte raison les taxes au moment où une récession menace. Si au bout de douze ou de dix-huit mois, la récession commence à s'estomper et que les défauts de capitalisation ne se résorbent pas, alors on pourra agir. Doit-on pour cela changer des règlements, amender la loi des régimes complémentaires de retraite ? La réponse est à la Régie des rentes, pas dans les urnes du comté de Sherbrooke.
INVESTISSEMENT QUÉBEC
La crise financière a réduit dans beaucoup de pays la propension des banques à faire crédit aux entreprises. Cela menace l'emploi, l'investissement et la croissance. On a cherché à corriger la situation par toutes espèces de moyens et à toutes espèces de conditions. Les expériences vont se poursuivre encore longtemps.
Ici, au Québec, on dispose d'un instrument bien rodé, efficace, qui est Investissement Québec. Son principal moyen d'intervention est la garantie de prêts, c'est-à-dire exactement ce qu'il faut. Cependant, Investissement Québec est assujetti par le gouvernement (ce qui est normal) à des normes d'autofinancement. Il serait très utile de relâcher ces normes pendant une période déterminée (par exemple, deux ans). Cela ne demande pas un vote unanime de l'Assemblée nationale. Une lettre au président d'Investissement Québec signée par le ministre responsable suffira.
ENTREPRISES MENACÉES
Enfin, la chute de la Bourse rend très vulnérable à une prise de contrôle certaines des meilleures entreprises québécoises. Lorsque SNC-Lavalin, la première des entreprises des infrastructures, dotée d'un carnet de commandes de plusieurs milliards de dollars, voit ses actions tomber de 52 $ à 28 $ en quelques semaines, on ne peut s'empêcher de regarder du côté de la demi-douzaine d'entreprises américaines ou européennes qui seraient tentées.
De telles entreprises ne sauraient être vendues à l'occasion d'une crise boursière grave mais temporaire. Les sièges sociaux -les vrais -, les centres de décisions économiques, ne peuvent être laissés à la merci d'un accident boursier ou à l'appétit de détenteurs d'options.
Il semblerait que soient faux les bruits selon lesquels le siège social d'Alcan à Montréal se viderait graduellement après les cadeaux somptueux que le gouvernement libéral lui a offerts avant que Rio Tinto n'absorbe cette superbe entreprise.
Mais quand, pour annoncer le report à plus tard d'investissements au Saguenay, les communiqués viennent de Londres, on peut être inquiet.
Il est important -en fait essentiel - que le premier ministre et la ministre des Finances reportent leur campagne électorale, ne fût-ce que pendant une demi-journée, pour s'assurer avec la direction de la Caisse de dépôt que les moyens seront pris d'ici à ce que la situation redevienne normale, pour qu'il n'y ait pas de vente de feu ou de contrôle des grandes entreprises québécoises.
Si les plus grands pays capitalistes du monde peuvent prendre le contrôle de leurs grandes institutions financières ou les nationaliser, j'imagine qu'au Québec, le premier ministre et le président de la Caisse de dépôt peuvent se parler.

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Jacques Parizeau21 articles

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En 1994, Parizeau mène le Parti québécois à la victoire électorale, formant un gouvernement majoritaire convaincant et devenant premier ministre du Québec. Parizeau promet de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec dans la première année de son mandat, et malgré des objections de toutes parts, il respecte sa promesse. Il fixe la date du référendum pour le 30 octobre 1995. Au début, l'appui à la souveraineté se situait à environ 40 % dans les sondages d'opinion. À mesure que la campagne avance, toutefois, les appuis à l'option du « Oui » se mettent à monter. Malgré cela, l'option souverainiste plafonne, et Parizeau fait l'objet de pressions pour s'adjoidre les services de Lucien Bouchard, le chef extrêmement populaire du Bloc québécois, perçu comme plus modéré et plus pragmatique, en le nommant "négociateur en chef" advenant la victoire du "Oui". Pour le succès de la cause, Parizeau accepte ainsi de jouer un second rôle pour la suite de la campagne.

{[Wikipedia->http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Parizeau]}





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