Pauline Marois a fait un arrêt à Mascouche hier avant de rentrer dans son comté de La Malbaie. Photo La Presse canadienne
Yves Chartrand - À 24 heures d'un scrutin qui pourrait décider de son avenir politique, Pauline Marois s'est dite «estomaquée» que Jean Charest puisse croire que les souverainistes «vont voter pour Capitaine Canada».
Se disant sereine et «tout à fait bien dans ma peau», la chef du Parti québécois estime que son adversaire a fait une erreur en appelant les souverainistes à l'appuyer pour lui donner un mandat fort pour lutter contre la crise économique qui se dessine.
Contradictions
«Jean Charest a perdu le nord. Il est craintif pour demain (aujourd'hui) car il se promène comme moi sur le terrain et il voit qu'il y a une adhésion pour notre parti politique», a-t-elle soutenu hier soir à La Malbaie, dans son comté de Charlevoix, où elle a terminé sa campagne électorale.
Depuis 24 heures, le chef libéral s'est empêtré dans les contradictions, dit-elle.
«Hier, il nous disait qu'il n'y aurait pas de tempête économique et qu'un plan d'urgence n'était pas nécessaire. Là, tout d'un coup, il découvre qu'il y en aura peut-être une. Il a un problème Jean Charest actuellement. Il dit une chose et son contraire. Est-ce qu'il sent le tapis lui glisser sous les pieds pour faire ce type d'appel absolument incompréhensible ? C'est assez inquiétant pour lui.»
Capitaine Canada
Selon Marois, ce genre d'impair de dernière minute «va stimuler les souverainistes à aller voter pour le Parti québécois, le seul parti qui va faire avancer le Québec. J'ai de la difficulté à imaginer que les souverainistes vont voter pour Capitaine Canada.»
Pour sa part, la chef péquiste estime qu'il y a «un très grand risque de tempête économique» qui menace le Québec. La crise a d'ailleurs déjà commencé dans le secteur manufacturier, qui a perdu 130 000 emplois depuis 18 mois, sans compter la crise de l'industrie forestière, souligne-t-elle.
Selon elle, un vrai chef d'État doit avoir un plan d'urgence pour la tempérer. «Nous, on a un plan à court terme et un à long terme pour nous assurer que notre économie peut rapidement profiter de la relance une fois qu'on sera passé à travers cette crise.»
Faire sortir le vote
Hier matin, en tournée dans les Basses-Laurentides où le PQ compte ramener au bercail nombre de comtés passés à l'ADQ en mars 2007, Pauline Marois a refusé de parler de son avenir politique, advenant une vague libérale, comme les derniers sondages le laissent pressentir.
«Demain, je vais mettre tous les efforts pour faire sortir le vote et que les Québécois luttent contre le cynisme provoqué par Jean Charest. Ce que je veux, c'est être leur premier ministre demain soir.»
# En 2007, contre Jean Charest et Mario Dumont, le Parti québécois avait récolté son plus bas taux d'adhésion depuis l'élection de 1973 avec 28,3 % des suffrages exprimés et 36 députés. Leur chef André Boisclair avait démissionné quelques semaines plus tard.
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