Une démonstration convaincante, mais...

L'affaire de la CDP - le cas Henri-Paul Rousseau



Tout Québec inc. était réuni hier midi dans un hôtel de Montréal pour entendre Henri-Paul Rousseau défendre sa gestion de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Professeur dans l'âme, M. Rousseau a donné un véritable cours sur la crise financière et son impact sur la Caisse. Au lieu des 20 minutes habituelles, son allocution à la chambre de commerce du Montréal métropolitain a duré trois quarts d'heure.
Ceux qui accusaient Henri-Paul Rousseau de se défiler devront se raviser. Après son discours, l'ancien pdg a répondu aux journalistes pendant plus d'une heure... jusqu'à épuisement des questions.

Ceux qui auraient souhaité qu'il fasse son acte de contrition et rembourse sa prime de départ n'ont pas été exaucés. S'il accepte la responsabilité des difficultés entraînées par les PCAA, il refuse d'être blâmé pour le gros des pertes subies par la Caisse en 2008: «Non, je ne m'excuserai pas pour la crise financière mondiale.»
De façon générale, la démonstration a été convaincante. Bien des gens voudraient trouver un coupable, découvrir une explication simple aux piètres rendements de la Caisse durant la dernière année. Malheureusement, ce qui s'est passé ne se résume pas en une phrase ou deux. L'essentiel des pertes est dû, non pas à un homme, non pas au gouvernement, mais à une crise mondiale dont l'envergure et la rapidité a pris par surprise tous les investisseurs. Même les plus importants, même les plus conservateurs.
Henri-Paul Rousseau a cherché à rétablir certains faits. Il a rappelé qu'il a quitté la Caisse de dépôt en mai, cinq mois avant l'effondrement des marchés: «Je ne suis pas parti en pleine tempête.»
Non, a-t-il souligné, la Caisse n'a pas pris de risques excessifs. Non, les politiciens ne sont pas intervenus dans la politique de placement.
Surtout, M. Rousseau a voulu dédramatiser la situation. On ferait bien de l'écouter davantage que tous ceux, politiciens et commentateurs, qui parlent comme si la Caisse était en faillite. Le financier a rappelé que des 39,8 milliards de «pertes», 22,4 milliards sont des provisions, c'est-à-dire des sommes mises de côté au cas où les actifs de la Caisse ne retrouveraient pas leur valeur d'avant la crise. La probabilité que la société récupère une bonne partie de ces sommes est élevée. Les régimes de retraite et d'assurance tiendront compte de cette probabilité avant de hausser leurs cotisations ou tarifs.
Généralement solide, la prestation de M. Rousseau souffrait de deux faiblesses. Au sujet du PCAA, on reste sur sa faim. Pourquoi les gestionnaires de la Caisse de dépôt n'ont-ils pas perçu le risque que d'autres investisseurs ont vu?
Par ailleurs, l'ancien président de la Caisse n'a pas exprimé beaucoup d'empathie pour les Québécois que les mauvais résultats de 2008 inquiètent et révoltent. Sauf quand il a parlé de ses anciens employés et de l'institution elle-même, Henri-Paul Rousseau est resté trop froid, trop... professoral.
Cela dit, l'ancien pdg s'est expliqué en long et en large, a répondu à toutes les questions et s'est dit prêt à témoigner devant les députés. Il en a donc fait davantage que la ministre des Finances, une élue, qui continue de jouer à cache-cache avec l'opposition.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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