Rappel historique
Au cours de la guerre de Conquête, les armées britanniques du jeune major général James Wolfe assiégèrent Québec et taillèrent en pièces les troupes franco-canadiennes du général Montcalm (un Français), lors de la bataille des Plaines d'Abraham du 13 septembre 1759. Pourtant, lors de cette bataille ultime, Montcalm pouvait disposer de 10 000 hommes contre les 4800 de Wolfe; il avait la possibilité d'anéantir l'armée britannique. Mais les forces franco-canadiennes étaient commandées par deux chefs (Vaudreuil et Montcalm) aux vues diamétralement opposées. Le général Montcalm, qui contrôlait l'armée française, accumula erreur sur erreur: non seulement il n'attendit pas les renforts de Vaudreuil et de Lévis pour coincer les Britanniques entre ses deux armées, mais il imposa à la milice canadienne une bataille rangée à l'européenne, ce qui l'extermina en moins de quinze minutes. Dans la nuit du 13 au 14, juste avant de mourir, Montcalm exprima ses regrets à Vaudreuil et lui recommanda de reprendre la bataille avec l'armée française qui était encore intacte, n'ayant pas participé à la bataille. Mais Vaudreuil n'eut aucune influence sur les officiers français, qui refusèrent de suivre le gouverneur canadien, un «colonial». Celui-ci n'eut d'autre choix que d'ordonner la retraite de l'armée française.
Mars 2011
252 ans plus tard, la bataille des Plaines se poursuit. Non contents d’avoir perdu la guerre aux mains des Britanniques, les descendants de Montcalm et de Vaudreuil continuent à ne pas s’entendre sur la stratégie à adopter pour sauver le peu qui leur reste. Et, tandis que les héritiers de Wolf sont sur le point de leur faire la peau, ils polémiquent encore. Wolf n’en démord pas : la meilleure manière de gagner la bataille est de ne pas la livrer. Vaudreuil est d’avis contraire et presse Montcalm de se secouer les puces. Mais, Montcalm aime les puces. Elles sont faciles à écraser.
Pendants qu’ils se déchirent, leurs troupes en font autant. Elles n’en finissent plus de se défaire et se refaire, chacune soupçonnant l’autre d’abriter des espions. Chacune ayant de meilleures idées que l’autre. Ceux qui rêvent de gloire et de galons, changent de camp.
Conclusion
Ce n’est pas parce qu’on fait semblant de porter des culottes, qu’on a des couilles. Au lieu d’affronter leurs véritables ennemis, les Québécois s’acharnent à rejouer la scène des Plaines en s’attribuant le rôle de Montcalm. Ce sont tous de grands généraux. Ils sont tous très importants. Qu’importe s’ils n’ont pas de soldat. Qu’importe s’ils commettent erreur après erreur. Ils mourront en exprimant leurs regrets.
Il n’y a, bien sûr, plus d’opposition. Elle est occupée à organiser des méchouis et des soupers spaghetti.
Après avoir, dans l’enthousiasme, réclamé la tête qui les gouverne par le biais d’Internet, les Québécois ont déposé les armes. Ils se sont biens battus. Il faut bien qu’ils se reposent. Après tout, ne sont-ils pas entre bonnes mains ?