Un vent de changement

Québec 2007 - Sondages


Il y a encore quelques jours, la question que tout le monde se posait à propos de cette campagne électorale était : Est-ce que la victoire des libéraux est inévitable? Aujourd’hui, ce serait plutôt : Qui pourra arrêter Mario Dumont?
Avec des chiffres comme ceux du dernier sondage CROP que nous publions aujourd’hui, plus aucune option ne peut être exclue. Ni la réélection du gouvernement Charest, ni une pluralité de sièges à l’Action démocratique, ni même le Parti québécois qui se faufilerait entre les deux.
Mais ce qui ressort le plus nettement de ce sondage, c’est un rejet du gouvernement Charest et l’existence d’une forte volonté de changement.
Le recul des libéraux est notable sur tous les tableaux. Autant pour les intentions de vote que de la satisfaction envers le gouvernement, le PLQ est revenu – après quelques mois d’embellie – au niveau de la fin août dernier. Précisément le sondage qui avait cassé leur élan et les avait convaincus d’attendre avant de déclencher des élections.
Dans l’électorat francophone – là où l’on retrouve les deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale – le parti de Jean Charest est maintenant troisième avec 24 %, huit points derrière le PQ et l’ADQ avec, respectivement 32 et 31 %. Or, avec moins du quart des voix des francophones, on ne peut pas former un gouvernement majoritaire au Québec.
De même, il n’y a plus que 39 % des Québécois –seulement 35 % des francophones – qui sont satisfaits du gouvernement Charest. Des chiffres qui, normalement, laisseraient présager la défaite du gouvernement, même si, dans une situation de lutte à trois, tout reste possible.
Par ailleurs, le bilan du gouvernement Charest est jugé sévèrement par les Québécois. Seulement 15 % des répondants estiment que l’accès au système de santé est meilleur qu’il y a quatre ans, alors que 56 % n’ont pas vu d’amélioration. Pour un parti qui veut se faire réélire sur la continuité après avoir fait de la santé sa «première priorité», c’est dévastateur.
Pour le PQ et son chef, il y a peu de signes encourageants dans ce sondage. La souveraineté, mesurée à partir de la question référendaire de 1995, recule de quatre points au cours du dernier mois. Le PQ n’est plus en tête que dans la grande banlieue de Montréal et il est désormais au second rang hors de la grande région de Montréal, là où il recueillait autrefois la majorité de ses appuis.
La seule consolation, c’est que si M. Boisclair ne semble plus être dans la course dans le «combat des chefs», le PQ, lui, reste compétitif. Ce parti a des racines plus fortes que celles de son chef et c’est là-dessus qu’il devra compter d’ici la fin de la campagne.
C’est l’ADQ qui est en nette progression depuis le début de la campagne électorale, se retrouvant à égalité virtuelle avec le PQ au premier rang chez les francophones et, ce qui est encore plus significatif en nombre de sièges à l’Assemblée nationale, nettement au premier rang en dehors de la grande région de Montréal.
M. Dumont progresse nettement, jusqu’à une égalité statistique avec M. Charest, comme le chef le plus apte à gouverner. Mais son équipe est considérée, et de loin, comme la plus faible et, sur la principale promesse de sa campagne – le 100$ par semaine pour les enfants qui ne sont pas en garderie subventionnée – il n’y a que 26 % d’appuis contre 50 % qui croient qu’on doit créer des places en garderies à 7$. Mais c’est tout de même M. Dumont qui monte et qui profite le plus de l’impopularité des libéraux.
Ce que ce sondage nous montre, pour l’essentiel, c’est celui d’une forte volonté de changement. Pas d’accord avec ce que proposent les partis d’opposition? Qu’importe, pourvu qu’on change de gouvernement, semblent répondre les électeurs québécois.


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