Un revirement financier historique Québec-Ontario

Une nouvelle qui vaut son pesant d'or

Depuis que des données sont disponibles, en 1966, jamais le Québec n'a eu une meilleure cote de crédit que l'Ontario. Jamais jusqu'au revirement historique de la semaine dernière.
Il aura donc fallu attendre 50 ans avant que le Québec, à travers son parcours politico-économique sinueux, atteigne une situation financière jugée plus saine que celle de son illustre voisin. L'événement est majeur et mérite d'être souligné.
Pour être plus précis, les deux provinces conservent une cote de crédit identique de A+ sur leur dette à long terme, selon Standard & Poor's, qui a publié ses cotes révisées mercredi dernier. Toutefois, l'agence de crédit vient d'ajouter à la cote du Québec une perspective positive, alors que celle de l'Ontario demeure stable.
Cette perspective positive est le signe d'un redressement probable de la cote du Québec à moyen terme (elle passerait alors de A+ à AA-). L'écart entre les deux provinces est très mince, mais tout de même, il est historique.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Parce qu'une meilleure cote rassurera les prêteurs sur la solidité financière du Québec et sur sa capacité de rembourser les intérêts et le capital. Dans un tel cas, le taux d'intérêt exigé diminue.
Déjà, les effets ont commencé à se faire sentir. Historiquement, le Québec a presque toujours payé plus cher que l'Ontario pour emprunter. Or, l'écart est de plus en plus petit.
Pour l'instant, il est encore favorable à l'Ontario, puisque Standard & Poor's est la seule des quatre principales agences qui accorde une cote plus favorable au Québec. Toutefois, une inversion en faveur du Québec n'est pas improbable, à moyen terme.
Ainsi, entre 2009 et 2014, le taux d'intérêt moyen exigé sur les marchés pour prêter au Québec sur 10 ans était de 3,58 %, soit 13 points de base de plus que pour l'Ontario (3,45 %). Or, depuis trois ans, cet écart a progressivement reculé, si bien que vendredi dernier, il n'était plus que de 2 points de base, soit 11 points de moins.
176 MILLIONS D'ÉCONOMIES
Cette différence de 11 points paraît petite, mais son impact est très important, puisque les sommes en jeu sont énormes. Chaque année, le Québec doit emprunter ou renouveler environ 16 milliards de dollars de dette, à diverses échéances.
En supposant que le gouvernement emprunte tout cet argent sur 10 ans à 11 points de moins, l'économie équivaut à environ 17,6 millions par année ou 176 millions sur 10 ans. Et c'est ainsi chaque année !
Imaginez, le Québec économise pratiquement autant, par rapport à l'Ontario, que la hausse de tarifs demandée aux parents pour les garderies l'an dernier. Dit autrement, la rigueur budgétaire exige de lourds sacrifices, mais elle finit par être payante.
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