M. Jean Charest a déplacé habilement quelques ministres pour assurer la continuité. Il a été réélu pour un troisième mandat le 8 décembre 2008 et son parti politique est bien installé au pouvoir et il a les deux mains sur le volent. Plusieurs parlent d'une fin de mandat ou d'un régime usé qui n'a pas d'avenir. Malgré la grogne généralisée, le Parti libéral navigue librement. On a beau reprocher à ce gouvernement sa mauvaise gestion de la santé et de l'éducation, son retard dans la construction des centres hospitaliers de Montréal, son refus d'une commission d'enquête sur la corruption dans la construction, etcétéra, rien ne semble le troubler.
Comment expliquer cela ? Lors de la dernière élection générale, M. Jean Charest a fait de l' sa priorité. Il n'a pas proposé de nouvelles idées ou de grands projets aux Québécois. Présentement les Québécois ne peuvent pas lui reprocher une mauvaise gestion de l'économie, car il a su gérer la crise économique et le Québec s'en sort bien et même mieux que le reste du Canada. Le taux de chômage est plus bas que dans plusieurs provinces canadiennes. Malgré cela, comment comprendre que la majorité des Québécois se désintéressent de la chose politique ? Ils se contentent de vivre dans un certain confort et l'indifférence.
Il y a plus de quarante ans, le Parti québécois et plus tard le Parti bloquiste n'ont pas su présenter la « souveraineté » comme une « corvée » où tout le monde doit se retrousser les manches et travailler fort pour y arriver au prix de grands sacrifices. On leur a présenté la souveraineté comme un grand projet politique louable. L'État a pris tellement de place que cela a eu comme conséquence de déresponsabiliser les Québécois et d'affaiblir en eux leur fierté nationale et leur goût de la liberté. L'État de la bonne gouvernance a enveloppé les Québécois dans de la ouate en leur négociant des conventions collectives mur à mur qui les protégeaient et leur garantissaient un avenir prometteur. Je ne remets pas en cause l'apport immense des grandes lois syndicales. Tout le contraire ! Mais prenons par exemple : la loi 101. Elle avait pour but de protéger notre langue française et de freiner l'anglicisation. Cette loi a eu un revers : les Québécois ont descendu leur garde et leur
niveau de vigilance en croyant que la loi 101 était là pour assurer indéfiniment leur sécurité. Ils se sont peu à peu déresponsabilisés. Les jeunes d'aujourd'hui de la troisième génération d'immigration ne ressentent plus cette menace envers la langue française, car ils aiment parler deux ou trois langues au nom de leur liberté.
Tant et aussi longtemps que le Parti libéral demeurera fort au Québec, la souveraineté ne se réalisera pas. Premièrement les libéraux ont plus de 40 contés ralliés à leur cause. Comme on n'a pas pu convaincre l'immigration de première et de deuxième génération de voter pour la souveraineté lors des référendums, je pense que ceux de la troisième génération ne voteront pas non plus pour la souveraineté. À moins d'un miracle inattendu ! Deuxièmement le Parti libéral est bien en selle, car il est le parti le plus riche, tous partis confondus. Le 40% de souverainistes n'est pas suffisant pour faire l'indépendance, et si rien n'est fait dans un avenir rapproché, ce pourcentage va aller en diminuant. Je sais que la majorité d'entre nous est convaincue que la souveraineté est ce qui pourrait arriver de mieux au Québec, mais saperlipopette, qui peut enflammer chez les Québécois le désir de l'autonomie et de la liberté ? Pour le moment rien ne semble émerger.
Marius MORIN
Un remaniement ministériel pour prolonger la continuité
Tribune libre 2010
Marius Morin130 articles
Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
Laval
interpellé par l'actualité socio-politique
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 août 2010Le jeu de Charest.
« Un jour le ou la ministre est élevé au rang d'expert en environnement,en petits vieux ou en asphalte. Le lendemain le, ou la, voilà spécialiste en éducation, en finances ou en amérindiens.
Dans aucun milieu professionnel cela est crédible.
Changer les ministres de place,comme on bouge des bibelots sur une étagère,est la preuve flagrante de leur incompétence ».
Source ; Pascal Henrard,Branchez-Vous Matin,13 août 2010
Archives de Vigile Répondre
13 août 2010Le remaniement ministériel de Charest,été 2010
Ça pue encore pareil après le remaniement au cabinet du gouvernement libéral Charest,été 2010.
http://www.ruefrontenac.com/images/stories/caricatures/11aout2010.jpg
http://www.ledevoir.com/images_galerie/1_65380/le-changement-selon-jean-charest-7-ans.jpg
http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=051_8255_200349.jpg
http://mediamanager.oc3.generationflash.com/client_utils/_resize_picture_portal.php?member=cp&w=581&h=392&img=051_8255_200332.jpg
« L’opération met en évidence deux faiblesses majeures des libéraux: la relève et la fragilité électorale. Un peu comme une équipe de hockey en difficulté qui se contente, à la date limite des transactions, de remanier ses trios. » par Vincent Marissal,La Presse,12 août 2010