Un pied sur le frein

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Rien ne va plus pour Trudeau

Mis face à des controverses et contradictions, le gouvernement Trudeau a dû corriger le tir à plusieurs reprises la semaine dernière.


L’exercice a dû être pénible, mais on voit mal comment il aurait pu en être autrement.


Par exemple, Justin Trudeau a ordonné au ministère de la Justice de rectifier la situation après que CTV News eut rapporté que les avocats du gouvernement s’opposent en cour à des victimes militaires de harcèlement. Ce qui est évidemment en pleine contradiction avec le discours libéral.


Le même jour, Ottawa s’est ravisé quant au contrat de vente d’hélicoptères canadiens aux Philippines, pour en demander le réexamen par l’appareil fédéral qui lui avait déjà donné son aval. Plusieurs tiraient la sonnette d’alarme, s’inquiétant des allégations de violation des droits de l’homme par le gouvernement de Rodrigo Duterte (qui a ensuite annulé le contrat).


Et c’est sans compter le mea culpa de Justin Trudeau dans la foulée de la controverse du « peoplekind », lui qui promet de cesser de faire de « mauvaises blagues ».




Jody Wilson-Raybould


Pas un mot du discours de la ministre de la Justice lors de la cérémonie d’accueil du nouveau juge en chef de la Cour suprême, le Québécois Richard Wagner, n’a été prononcé en français.


Pas un mot, sauf « bonjour ». Pourtant, l’arrivée du Montréalais à la tête du plus haut tribunal du pays a été soulignée en grande pompe, la ministre Jody Wilson-Raybould insistant elle-même sur l’importance du moment.


Tous les partis d’opposition ont unanimement dénoncé ce qu’ils considèrent comme un manque de respect. Quelqu’un aurait bien pu écrire une ligne ou deux en français pour la ministre et les lui faire pratiquer, non ?




Les sénateurs indépendants


Ce n’est pas tous les jours qu’on peut écrire de telles choses. Le groupe de sénateurs indépendants a dit « non merci » à une hausse de 400 000 $ de son budget de recherche et de bureau, nous a appris Ipolitics.ca cette semaine.


« Nous avions tous l’impression qu’il aurait été irresponsable [d’accepter] parce que ça aurait été prendre de l’argent simplement parce qu’il est là », a dit le sénateur Yuen Pau Woo (photo) qui agit à titre de représentant du GSI. Alors que le groupe ne cesse de grandir, on lui a offert de hausser son budget afin qu’il représente mieux la proportion des sièges occupés au Sénat. Nul besoin, l’actuel budget de 1,2 M$ est amplement suffisant, a expliqué M. Woo, invitant les conservateurs du sénat à diminuer le leur.



S’il n’est pas le seul à s’être mis le pied dans la bouche cette semaine, le nouveau chien de garde de l’éthique à Ottawa se mérite néanmoins la palme. Témoignant devant un comité de la chambre des Communes, le commissaire à l’éthique et aux conflits d’intérêts, Mario Dion, a suggéré qu’on pourrait lui donner l’autorité de rendre certains dossiers confidentiels. Ce qui interdirait aux parlementaires de discuter publiquement d’une plainte ou d’une enquête, et aux journalistes de les rapporter au public.


Pour la transparence et la compréhension du droit des citoyens à l’information, on repassera.