Hausse d'impôt

Un juste retour des choses

De deux maux, choisir le moindre!

Chronique de Louis Lapointe

Le Parti Québécois sera probablement incapable de remplir dès cette année sa promesse d’abolir la taxe santé de 200$ par contribuable, une mesure qui touche 5 millions de Québécois et rapporte 1 milliard$ au trésor public.
Une taxe régressive que le gouvernement de Jean Charest a dû instituer en raison de son manque à gagner rendu inévitable parce qu’il a transformé le remboursement du déficit fiscal du gouvernement fédéral en baisse d’impôt en 2008. Des baisses d’impôts historiques
Même si l’ADQ et le PQ s’étaient fermement opposés à cette réduction d'impôt, ils avaient tout de même dû se résoudre à ne pas défaire le gouvernement minoritaire de Jean Charest à l’occasion de l’adoption de cette mesure en 2007.
Les Québécois étaient alors majoritairement défavorables à cette baisse et auraient préféré que le remboursement du déficit fiscal serve à améliorer le système de santé plutôt qu’à une réduction des impôts dont les plus riches ont été les premiers bénéficiaires.
Si ce sont les riches qui écopent le plus lors de hausses d’impôt, ce sont par contre eux qui bénéficient le plus des baisses, cela va de soi.
Alors que dans le présent débat plusieurs commentateurs s’élèvent contre l’adoption de mesures fiscales rétroactives dans le but d’abolir une taxe régressive, peu, sinon aucun parmi eux, n’évoque cette diminution d’impôt de 2008 qui a surtout favorisé les plus riches et qui n’aurait jamais dû être accordé par les libéraux.
Or, la basse classe moyenne est celle qui a le plus subi les effets des taxes régressives imposées par les libéraux depuis 2003.
C’est donc un juste retour des choses que le gouvernement de Pauline Marois veuille réparer cette injustice commise par les libéraux alors qu'ils étaient au pouvoir.
Une question d'équité fiscale!
***
Dans cette perspective, quelle est la mesure la plus inique ?
- Baisser les impôts des plus riches, sachant d'avance qu’on devra hausser les taxes des plus pauvres pour équilibrer les comptes publics.
- Ou imposer rétroactivement des contribuables mieux nantis qui ont davantage bénéficié d’une baisse d’impôt financée par une taxe régressive imposée aux moins nantis.
Quelle est la mesure la plus équitable?
- Baisser les impôts des plus riches pour la remplacer par une taxe régressive de 200$ par contribuable, comme l'ont fait les libéraux en 2008.
- Ou abolir une taxe régressive en imposant rétroactivement ceux qui ont le plus bénéficié de cette baisse depuis 2008, comme souhaite le faire le gouvernement du Parti québécois.
***
À moins que la première ou la deuxième opposition ne change d’avis - les libéraux et la CAQ - il se pourrait bien que les contribuables moins fortunés du Québec doivent continuer à payer pour cette baisse d’impôt injustement accordée par les libéraux aux plus riches à même le remboursement du déficit fiscal en 2008, alors que ces sommes auraient normalement dû échoir au système de santé au bénéfice de l’ensemble de la population, pas dans la poche des mieux nantis.
De deux maux, il faut choisir le moindre!
***
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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    26 septembre 2012

    Merci de nous éclairer à ce sujet.
    Pourquoi le ministre Marceau n'a pas expliqué comme vous venez de le faire...j'imagine qu'il est au courant.Pourquoi le peuple n'a t-il jamais droit aux explications claires et précises ? Pourquoi lorsqu'un journaliste ou un animateur pose une question à une personne du P.Q., n'en profite-t-elle pour gagner des points pour son parti, pour clore le bec le plus possible à l'opposition, de dire clairement ce qui en est?
    Le ministre Marceau n'a pas su dire que le mot rétroactif n'était même pas approprié. Nous n'en sommes pas encore rendus à faire notre déclaration 2012 que je sache?
    Je ne comprends pas.