Selon Jacques Parizeau

Un «gros travail» attend le prochain pdg de la Caisse

L'affaire de la CDPQ — le scandale


L’ancien premier ministre et bâtisseur de l’économie québécoise moderne croit que le successeur de Richard Guay devra être un leader fort ayant de la perspective en ce qui a trait aux marchés financiers.
Martin Bisaillon - Le Journal de Montréal - Le prochain patron de la Caisse de dépôt devrait être nommé le plus tôt possible, être un leader fort et être prêt à faire face à la crise, d’après les experts.
« Il y a un sérieux redressement à envisager à la Caisse. Ce ne sera pas de la gestion à la petite semaine. Ce sera un gros travail », analyse Jacques Parizeau. L’ancien premier ministre et bâtisseur de l’économie québécoise moderne croit que le successeur de Richard Guay devra être un leader fort ayant de la perspective en ce qui a trait aux marchés financiers.
« Cela prendra quelqu’un qui n’est pas fasciné par le néolibéralisme. Une personne qui porte un regard critique sur la finance contemporaine », ajoute Bernard Landry. Celui qui a gouverné le Québec de 2001 à 2003 estime que la future direction de la Caisse devra s’occuper davantage de l’économie du Québec en cette période de crise et atténuer par le fait même sa recherche de rendements.
« La Caisse a toujours eu deux mandats qui ne sont pas contradictoires, soit de rechercher un rendement optimal tout en assurant notre développement économique. Je ne crois pas qu’il faudrait en changer », tempère Michel Nadeau, ancien vice-président de la Caisse, aujourd’hui à la tête de l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques.
Au plus vite
Les trois hommes s’entendent pour dire que le prochain dirigeant devrait être nommé le plus tôt possible, avant l’expiration de la transition prévue le 7 juillet. Ils soulignent l’importance de nommer un « capitaine » en raison des défis immédiats et urgents auxquels la Caisse est confrontée, notamment la crise économique.
« Il y a suffisamment de gestionnaires compétents au Québec pour agir dès maintenant », observe M. Landry. « Il y aura un débat important sur les orientations de la Caisse quand on connaîtra sa performance en 2008. Il est par conséquent fondamental que le successeur de M. Guay soit nommé au plus tôt pour y participer », ajoute M. Parizeau.
Ce dernier fait remarquer que la courte présidence de M. Guay s’apparente en elle-même à une période de transition qui aura duré en tout, si elle se termine à l’échéance imposée par Québec, plus d’un an.
De l’extérieur
Enfin messieurs Parizeau, Landry et Nadeau pensent que le nouveau patron du « bas de laine des Québécois » devra provenir de l’extérieur de l’organisation. « De cette manière, il ne sera pas obligé de se défendre des actions passées de la Caisse. Il pourra aussi réparer les dégâts et préparer l’avenir », dit M. Landry.
« Je ne pense pas qu’il y ait de gens à l’interne qui ont la capacité de prendre cette charge. Je n’en vois pas actuellement », laisse tomber Michel Nadeau.
mbisaillon@journalmtl.com
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Parizeau et Landry ne s’y opposent pas
Un pdg anglophone à la Caisse?
7 janvier 2009


Martin Bisaillon - Le Journal de Montréal
Un premier président de la Caisse de dépôt et placement anglophone : est-ce possible ? Why not ? répondent les ex-premiers ministres souverainistes Jacques Parizeau et Bernard Landry.
« Tout ce qui compte, c’est qu’il soit attaché au Québec et qu’il parle notre langue officielle. Il ne faut surtout pas faire de profilage ethnique, mais plutôt un profilage de compétence et d’attachement au Québec », soumet M. Landry.
« Pourquoi pas ? [La langue maternelle] n’est pas ce qu’il y a de plus important. Ce qui est fondamental est que le futur président reflète les intérêts du Québec. Il faudra tout de même qu’il parle français, c’est le sens commun qui s’applique », dit M. Parizeau.
Nadeau pas d’accord
Si les deux anciens politiciens ne voient aucun inconvénient à ce qu’un anglophone prenne les rennes de la sacro-sainte institution, il n’en va pas de même pour Michel Nadeau, son ancien vice-président.
« Pour un poste aussi visible, je ne crois pas que ce soit possible, même s’il y a des anglophones à la Caisse. mbisaillon@journalmtl.com


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