Le blogue d'Yves Michaud

La science économique n’est pas une science exacte

L'affaire de la CDPQ — le scandale


La reine Élisabeth II a récemment rencontré un groupe d’experts, venus lui expliquer les tenants, causes et aboutissants de la crise financière et économique mondiale. Cette rencontre faisait suite à une visite antérieure de la souveraine à la réputée London School of Economics, centrée sur le même sujet. Après avoir écouté les exposés avec une politesse et un flegme rigoureusement britannique, Sa Majesté eut cette réflexion toute pleine de sagesse qui déculotta les savants exégètes du fonctionnement des marchés financiers : « Mais si tous ces problèmes étaient si gros, comme se fait-il que personne ne les ait vus venir ? Et vlan ! Nos économistes patentés restèrent sur-le-champ muets comme des carpes, la bouche en cul-de-poule et les cordes vocales paralysées.
Quelque temps plus tard, la Reine recevait une lettre de trois pages rédigées par un historien et un économiste tous les deux de grande réputation, membres du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre. En résumé, les diafoirus* de la Fière Albion ne purent avancer comme brillante exégèse de la déconfiture économique, l’explication suivante : « On croyait que les sorciers de la finance avaient découvert des façons nouvelles et astucieuses de gérer le risque, avec un mélange d’aveuglement et de prétention d’une ampleur sans pareille ».
À une échelle plus réduite il y a quelque mois, les Québécois en ont entendu des vertes et des pas mûres à peu près de la même farine sur les 40 milliards de nos économies perdus par les hauts responsables de la Caisse de dépôt et placement. Ils ont reçu comme toute réponse de la part des responsables, des âneries du même genre que celles reçues par le chef de l’État canadien.
En conclusion, retenons que la soi-disant science économique n’est pas une science exacte du simple fait qu’elle repose sur le comportement humain, variable, imprévisible, sujet à l’émotion, à l’égoïsme et à l’égarement. Garons-nous des faux savants, des charlatans et des bonimenteurs qui en font la critique et l’explication pour mieux nous berner et nous rouler dans la farine.
*Personne orgueilleuse et vantarde, médecin du Malade imaginaire de Molière.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé