Nous en avons ras-le-bol d’être un peuple vaincu !
Je suis les progrès de Vigile depuis ses tout débuts. Il y a seize ans, Bernard Frappier, indigné par la défaite référendaire de 1995, refusait de baisser les bras. Il eut la brillante idée de profiter des avantages offerts par les nouvelles technologies de communication pour lancer un site d’information consacré essentiellement à un Québec entièrement maître de son destin.
Au fil des années, Vigile a pris de la carrure et attiré de plus en plus de lecteurs et de collaborateurs. Au décès du fondateur, la question se posait de savoir si l’oeuvre de sa vie allait lui survivre : The question shall not be raised, oserais-je dire, si les lecteurs me permettent cette incartade dans la langue du conquérant…
Vigile déplaît aux enragés du fédéralisme canadien. Ne serait-ce que pour cette seule raison, il mérite de grandir et prospérer. Nous devons éviter de laisser la place libre aux trompettistes de l’affaissement de notre vie nationale et de notre soumission collective dans une province d’un état fédéré. Il est par ailleurs révélateur que le mot que je viens d’écrire en italique vient du latin pro victis, pour les vaincus. Notre peuple mérite mieux que cela.
Vigile est un lien quotidien avec l’espoir d’avoir un jour notre État souverain. Il lui faut les moyens financiers d’entretenir la flamme de cette grande espérance.

Yves Michaud
Ancien député de l’Assemblée nationale du Québec
Montréal, le 16 mai 2013