– Pourriez-vous nous dire pourquoi Jody Wilson-Raybould a démissionné?
– Euh..., oui, comme vous savez, notre gouvernement, euh, fait la croissance économique pour la moyenne de la classe et, euh, oui, espère les Canadiens dans la priorité...
– ...
Au chant des sauterelles, les médias n’ont pas ajouté, tous semblant plus ou moins pressés de quitter Sudbury où passait le leader le plus original de l'histoire du Canada.
Son papa, PET adoré des anglos et prié par les hallos, n’a pas fait mieux, sauf avec l’armée...
Mais derrière cette hésitation pathétique, il y a les sales draps dans lesquels s’est emmêlé le plus Grand Penseur Vivant...
Heureusement pour lui que le débosselage du vocabulaire permet une certaine maîtrise de la situation politique, du moins dans les journaux. Les vidéos sont plus cruelles, peu importe la générosité des monteurs...
Au fait, Mélanie Joly n’avait pas besoin de s’énerver à l’antenne de son ancien employeur : on a tous compris que le cabinet du premier ministre du Canada, ce carrousel de têtes chercheuses, rigodon de futurs ambassadeurs, caniches de Gerald Butts, on sait bien qu’il a demandé à l’ex-ministre de la Justice de ne pas traîner SNC-Lavalin devant les tribunaux.
Parce qu’après toutes les magouilles dans laquelle cette entreprise a trempé, elle risque bel et bien de finir elle-même emportée par la tourmente. Dans une sorte de grandiose chasse d’eau où petits et grands du génie civil québécois joueront le rôle que vous devinez...
L’Incarnation de l’Esprit Canadien l’a raconté à la télé, tout bonnement, l’autre jour : «Je lui ai dit que c’était sa décision à elle»... Pourquoi a-t-il senti le besoin de le lui dire? Mystère et boule de gomme féministe fédérale/provinciale...
Le Confédérateur Officiel a aussi confié qu’il avait dit à la dame de la Justice et à ses adjoints de «faire attention aux conséquences négatives» d’une décision qui serait sans doute fondée sur des règles de droit...
Qu’est-ce qu’il faut de plus, me direz-vous?
Rien. Personnellement, j’ai compris. J’ai compris que cette histoire est finie et qu’on n’entendra pas Jody...
Elle a beau être une femme, une femme autochtone, une fois larguée par le pouvoir, elle sera comme les autres, bénéficiaire d’une discrète largesse, moyennant silence...
Et puis quoi? Quand on a, coup sur coup, Justin Trudeau et Mélanie Joly, le damoiseau et la statue qui jouent de subtilité et qui débossellent la syntaxe à coups de dents, de gencives et de luette, il est impossible de ne pas saisir l’essentiel.
Alors quoi? Qu’est-ce qu’on attend pour conclure? Et qui, surtout, attend-on?
Que la Cour suprême disent aux brebis et aux moutons des deux océans que le Lampadaire du Parti libéral a erré comme un cave?
Le gland peut-il punir le chêne?
L’ingénieur peut-il s’en tirer encore, encore et encore, avec une sentence à domicile et/ou 24 soupers spaghetti pour les sans-abris?
Au Canada, à ces deux dernières questions, la réponse est plus simple qu’un rapport d’impôt...
Le Petit Père du Pipeline a quasiment tout avoué, il y a quelques jours. Comme l’éléphant chez Birk’s, il a dit que, si quelqu’un avait pensé que son gouvernement avait dépassé les bornes, personne ne lui en avait parlé...
C'est quasiment drôle, tant de candeur. Si l'hiver n'était pas si rude, le pays aurait un parfum de banane...