«Tout est toujours possible»

Pauline Marois maintient sa stratégie de ne pas fixer d'échéancier à la tenue d'un référendum et ne voit pas dans la déconfiture du Bloc un rejet de la souveraineté

Recomposition politique au Québec - 2011



La chef du Parti québécois, Pauline Marois, était de passage à Montréal hier pour prononcer une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir

Jeanne Corriveau - Malgré la déconfiture du Bloc québécois lors du scrutin de lundi, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, maintient le cap sur sa stratégie de ne pas fixer d'échéancier pour la tenue d'un éventuel référendum. Mme Marois a du même coup balayé les critiques formulées à son endroit par la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.
De passage à Montréal hier pour prononcer une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Mme Marois a répondu aux critiques de Mme Carbonneau qui, dans Le Devoir d'hier, tenait le PQ et le manque de clarté de sa démarche référendaire responsables de la débandade du Bloc québécois.
«C'est son point de vue à elle, a dit Mme Marois. Nous avons décidé qu'il n'y aurait pas de stratégie ouverte. C'est un programme qui a été adopté presque à l'unanimité au Parti québécois, le programme nous menant vers un gouvernement souverainiste. Quant à moi, je vais continuer dans le même sens.»
«Ce n'est pas un rejet de la souveraineté que l'on a connu lundi parce qu'il n'y avait pas cet enjeu-là à l'occasion de l'élection. Donc, pour moi, tout est toujours possible», a-t-elle ajouté.
La chef péquiste souhaite par ailleurs que les nouveaux députés néodémocrates défendent les intérêts des Québécois: «Pour moi, c'est fondamental parce qu'ils ont été élus par des Québécois et il y aura des dossiers majeurs, qu'on pense entre autres aux chutes Churchill [...] et aux chantiers Davie à Lévis.»
Selon elle, la volonté de changement manifestée par les Québécois lors de l'élection fédérale n'avantagera pas nécessairement la coalition de François Legault: «Le Parti québécois propose le plus grand changement, celui de nous mettre en route vers la souveraineté», a-t-elle soutenu.
Des promesses
Devant les gens d'affaires de la CCMM, Pauline Marois a dénoncé l'endettement du Québec. Elle a évoqué la nécessité de créer une commission d'enquête publique sur la construction pour parvenir à «faire le ménage». «Le Québec est en train d'investir des dizaines de milliards de dollars. Nous ne savons pas exactement quelle proportion de cet argent est perdue dans les affaires de collusion et de corruption. Est-ce que c'est 25 %? Est-ce que c'est 30 %? Nous avons maintenant la certitude qu'une partie de ces fonds publics nourrit le crime organisé. [...] Il faut absolument crever l'abcès», a-t-elle dit.
Mme Marois a plaidé pour le développement des transports en commun à Montréal dans une perspective de réduction de la dépendance envers le pétrole. «La congestion routière est devenue cauchemardesque. [...] Pour le Parti québécois, c'est très clair: le développement du transport collectif constitue l'enjeu prioritaire pour l'avenir de Montréal: prolongement du métro, voies réservées, navette aéroportuaire, électrification, trains de banlieue, autobus hybrides et électriques. Pas de peut-être, pas de si, pas de conditionnel. Nous allons mettre en oeuvre le plan stratégique et intégré de transport dans la grande région de Montréal», a-t-elle dit.
Le discours de la chef péquiste a semblé plaire au maire de Montréal. «Le gouvernement du Parti québécois a été le premier à signer le contrat de ville reconnaissant le statut de métropole de Montréal, nous accordant du financement supplémentaire et ouvrant la porte à une diversification de nos revenus, a commenté Gérald Tremblay. Le présent gouvernement a fait beaucoup pour Montréal, mais Mme Marois et le Parti québécois reconnaissent que Montréal a besoin de davantage d'aide pour créer la richesse.»


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