Arrestation de Frank Zampino

Tempête à l’hôtel de ville de Montréal

Louise Harel croit au contraire que M. Tremblay doit demeurer en poste pour faire face à ses responsabilités.

Corruption à la ville de Montréal


Jeanne Corriveau - L’arrestation d’anciens membres de la garde rapprochée du maire Gérald Tremblay a soulevé une nouvelle tempête à l’hôtel de ville de Montréal hier. Même si l’enquête policière a révélé l’existence d’un stratagème qu’aurait dirigé son ancien bras droit, Frank Zampino, et dont aurait bénéficié son parti, le maire Tremblay affirme que sa formation politique n’a rien à se reprocher et que les règles de financement prescrites par la loi ont toujours été respectées.
Parmi neuf personnes épinglées hier matin par les enquêteurs de l’escouade Marteau figuraient Frank Zampino, ex-président du comité exécutif de la Ville, Bernard Trépanier, responsable du financement d’Union Montréal, et Martial Fillion, ancien directeur général de la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) et ex-chef de cabinet du maire. Toutes les arrestations sont liées au projet du Faubourg Contrecoeur impliquant la SHDM.
« Ce sont des arrestations qui sont très graves, a indiqué le maire. Et j’espère que toute la lumière sera faite le plus rapidement possible. Les événements datent de plusieurs années. Mon administration a mis en place une foule de mesures pour contrer la collusion, la corruption et les conflits d’intérêts. Maintenant, il faut laisser le processus judiciaire suivre son cours. »
Malgré la présence de Bernard Trépanier parmi les accusés, le maire Tremblay prétend que la réputation de son parti n’est pas entachée. « Il y a eu des vérifications à plusieurs reprises et il n’y a jamais eu d’accusations de quelque nature que ce soit portées par le Directeur général des élections », a-t-il dit.
« La fin d’un régime »
Les partis d’opposition à l’Hôtel de Ville ne voient pas la situation du même oeil : « C’est le début de la fin d’un régime, d’un régime corrompu, a souligné la chef de l’opposition, Louise Harel. L’arrestation de M. Trépanier, directeur du financement d’Union Montréal, est certainement significative des liens qui existaient entre le financement du parti du maire et l’administration des contrats à la Ville. »
« Il [le maire] ne peut pas plaider l’ignorance. Les Montréalais n’en peuvent plus. Ils ne peuvent pas faire confiance à un maire qui ne sait rien. »
Les partis d’opposition n’ont pas manqué de souligner que d’autres enquêtes touchant la Ville de Montréal étaient en cours, dont celle portant sur le contrat des compteurs d’eau. « On est loin d’avoir fini. Il y en a encore plein à sortir », a rappelé Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal, qui croit à l’existence d’une stratégie de partage de contrats entre Catania, qui a décroché celui du Faubourg Contrecoeur, et Simard-Beaudry, une entreprise de Tony Accurso impliquée dans l’affaire des compteurs d’eau.
Les accusations portées contre d’anciens membres de l’entourage du maire mettent celui-ci dans une position très inconfortable, estime M. Bergeron. « Si Gérald Tremblay est vraiment innocent, il est innocent dans tous les sens du terme, incluant celui du langage populaire québécois », a-t-il ajouté en réclamant sa démission.
Louise Harel croit au contraire que M. Tremblay doit demeurer en poste pour faire face à ses responsabilités.


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