Super Hornet : y a-t-il un pilote dans l'avion ?

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Poser la question, c'est y répondre

Pourquoi faut-il, chaque fois que le gouvernement fédéral se lance dans l'acquisition de nouvel équipement militaire, que l'événement vire en psychodrame national ?
Et pourquoi faut-il qu'un enjeu vital de sécurité nationale se transforme presque toujours en lutte politique, qui nuit à la prise de décisions éclairées en la matière ?
Le remplacement des avions de chasse canadiens ne fait pourtant pas exception à la règle.
Le gouvernement libéral vient d'annoncer qu'il achètera 18 avions de type Super Hornet. Dire que les experts dans ce domaine s'expliquent mal cette décision serait un euphémisme. C'est qu'elle semble, par-dessus tout, politique. C'est regrettable.
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Il faut remonter à l'ère de Stephen Harper pour bien comprendre le contexte de cette annonce. En 2010, le gouvernement conservateur a dit vouloir faire l'acquisition de 65 avions de type F-35 pour remplacer les 77 CF-18 qui volent encore. Deux ans plus tard, le Vérificateur général lui a reproché de manquer de « rigueur et transparence » et d'avoir sous-estimé le coût de cet achat.
Repentants, les conservateurs sont revenus sur leur décision.
Puis, lors de la campagne électorale, Justin Trudeau a décidé de pourfendre ces ratés. De politiser le débat.
Il a promis de lancer un nouvel appel d'offres et, du même souffle, de rejeter automatiquement l'option du F-35. Il jurait à l'époque pouvoir faire économiser des dizaines de milliards aux contribuables canadiens.
Ça ne tenait pas debout. De toutes les promesses libérales, c'était l'une des plus démagogiques.
Pourtant, le gouvernement persiste et signe. Mardi, donc, une poignée de ministres ont annoncé l'achat provisoire de 18 avions Super Hornet. Un appel d'offres en bonne et due forme pour renouveler la totalité de la flotte sera uniquement lancé dans cinq ans.
Pour justifier cet achat, ils ont soutenu qu'il était urgent. Que le Canada n'arrive pas à respecter ses engagements à l'égard de ses alliés au sein de l'OTAN et des États-Unis dans le cadre du NORAD.
Rien, pourtant, ne vient étayer leur argumentation. En fait, Ottawa a récemment investi beaucoup d'argent pour moderniser les avions CF-18. Leur durée de vie sera prolongée jusqu'en 2025.
Et si on tenait vraiment à renouveler la flotte au grand complet à la hâte, pourquoi ne pas avoir simplement lancé plus rapidement le nouvel appel d'offres ? L'impression est que le gouvernement libéral cherchait simplement à éviter que le gagnant soit le F-35. Pour sauver la face.
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