Nouvelles de Propagande Canada

Stéphane Dion et la clarté

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Le 19 février 2011, La Presse publiait une lettre de M. Stéphane Dion, « Un projet irresponsable », dans laquelle il vantait ce qu’il appelle sa Loi sur la clarté. J’ai répondu ce qui suit à M. Dion. Ma lettre n’a pas été publiée :
M. Stéphane Dion et la clarté
M. Stéphane Dion nous explique son point de vue sur la nécessité d’une question claire à un éventuel référendum sur l’indépendance du Québec (La Presse, 19 février 2011). « Les questions posées en 1980 et en 1995 étaient confuses » nous dit-il. Ce serait donc au gouvernement fédéral (lire la majorité canadienne anglaise) de décider s’il doit tenir compte du résultat du référendum.
Mais quelle a donc été la performance du gouvernement fédéral en matière de référendum et de clarté? En 1982, il a modifié la Constitution en liguant les gouvernements des autres provinces contre le Québec et sans tenir de référendum. En 1992, dix ans après la modification unilatérale de la Constitution, le gouvernement fédéral a voulu donner un vernis de légitimité à son acte illégitime. Il a bricolé quelques petits changements à la Constitution adoptée unilatéralement, les a présentés comme de grandes améliorations et a tenu un référendum. La question était : « Acceptez-vous que la Constitution du Canada soit renouvelée sur la base de l’entente conclue le 28 août 1992? » Voilà qui était clair! Tellement clair que les partisans du oui pouvaient faire dire une chose à cette entente au Canada anglais et son contraire au Québec. Le Québec a répondu non à la question, parce qu’il considérait que les concessions étaient des bricoles. Le Canada anglais a répondu non parce que, en ce qui concerne les concessions faites au Québec, rien, c’est déjà trop.
Mais attention, les fédéralistes avaient pris leurs précautions. On ne votait que sur le « renouvèlement » de la Constitution. Si le Québec avait voté oui, il embrassait la Constitution de 1982, mais ayant voté non, il était toujours contraint par la loi unilatérale. Avec ce genre de feuille de route en ce qui concerne la clarté, comment le gouvernement fédéral pourrait-il s’arroger le droit de juger de la clarté d’une question posée à un référendum québécois?
D’autre part, M. Dion prétend que « le Parlement et le gouvernement du Canada ne pourraient … mettre fin à leurs obligations constitutionnelles envers près d’un quart de la population canadienne ». Mais quelle seraient leurs obligations envers la population du Québec qui aurait voté à 50% plus 1 en faveur de l’indépendance? M. Dion évoque la réaction de la communauté internationale. Quelle serait cette réaction si le gouvernement fédéral refusait de négocier?
Cette façon de faire de La Presse n’a rien de nouveau. Entre 2000 et 2009, j’ai adressé 59 lettres à ce journal, barque amirale de Propagande Canada. Elles ont toutes été refusées.
Le 25 février, ce même journal publiait une lettre de M. Françoy Roberge, animateur à Radio Ville-Marie. Il faisait l’éloge du gouvernement Charest. Parmi les grandes « réalisations » de ce gouvernement, il citait le Conseil de la fédération et le Plan Nord, ce qui se fait de mieux en matière de coquilles vides. On peut voir se dessiner l’ébauche d’une nouvelle campagne « Jean Charest nouveau » visant à faire réélire ce gouvernement inepte et entaché de corruption.
Le 2 mars, c’est Alain Dubuc qui consacre toute une chronique pour décrier les arguments de l’opposition péquiste. Car pour lui, ce n’est pas le gouvernement bancal et vénal qui est en place qu’il faut critiquer, mais l’opposition qui a le tort d’être souverainiste.
J’ai écrit un livre, qui n’a pas trouvé éditeur, sur les différentes méthodes utilisées par ce ministère clandestin de la propagande, « 59 à 0 pour Propagande Canada ». Les lecteurs peuvent le lire sur mon site, « Anti-propagande ».
Claude Boulay


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mars 2011


    L'enthousiasme de Françoy Roberge fait un trop bel écho au «Plan nord» de Charest et aux cassettes libérales sur les qualités de «grand bâtisseur» de celui-ci pour être vrai.
    Mais le «communicateur professionnel» aurait-il mal pris sa dictée. Il y aurait, selon lui, quelque 120 000 autochtones dans le nord québécois, ce qui est faux. Les autochtones résidant sur le territoire québécois, même en comptant les peuples du sud comme les Abénanakis, les Micmacs, les Hurons et les Iroquois, ne représentent que 1% de la population totale du Québec. Au nord, il y a les Cris, les Inuit et les Naskapis qui ont cédé leurs droits en échange de millions de dollars dans le cadre de l'entente du développement de la Baie James. Restent les Innus de Schefferville (Matimekosh) qui n'ont rien signé, rien obtenu mais perdu leurs droits territoriaux à cause des entourloupes légales de la même entente.
    Enthousiasme dérapant ou désinformation calculée de la part de M. Roberge?

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2011

    Quel con ce Dion qui "score" dans son propre filet. Heureusement, depuis maintenant plus de 20 ans, les québécois évitent de se faire représenter à Ottawa par ce genre d'individus qui ne représentent maintenant que les anglos et allophones.
    P.S: Vigile.net devrait publier plus souvent des témoignages comme le vôtre. Malheureusement, Vigile.net se permet aussi de faire de la censure. J'ai déjà moi-même envoyé un article avec documents à l'appui pour dénoncer de la sensure faite par un journal local mais Vigile.net ne l'a pas publié. Curieux de la part d'un site qui est contre la censure!