Soyons réalistes

2011 - Actualité indépendantiste

Je fréquente ce site depuis plusieurs années maintenant. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’effervescence est à son comble. Le PQ s’est joyeusement planté. Je ne discuterai pas de ces échecs ou de ces succès ici, pas plus que je ne commenterai précisément les différentes argumentations et analyses publiées depuis, toutes plus rationnelles les unes que les autres, qu’elles soient numérotées ou non, en chiffre arabe ou romain. En fait, je suis assez d’accord avec presque tout ce qu’on reproche au parti comme à sa chef.
Par contre, j’ai quand même une question bien concrète à poser, car certains parlent d’assemblées constituantes et d’autres d’élections référendaires. Dans tous les cas, il faut un parti politique qui prendra la pouvoir et ce ne pourrait être le PQ car ce dernier ne veut changer son programme ?
Je n’ai rien manqué ici ?
Les seuls choix sont donc QS, le PI ou un nouveau parti. C’est la réalité crue. En bout de ligne, dans la mesure où on parle toujours de réaliser l’indépendance de façon démocratique, mais sans le PQ, il faudrait choisir entre une de ces trois options.
J’aimerais bien savoir si, après avoir tant critiqué, on peut répondre simplement à ça et essayer de nous convaincre que ce nouveau navire, quel qu’il soit, pourra nous mener à bon port et à temps, lire : gagner la prochaine élection.
Certains semblent l’avoir oublié mais le temps est une de ces dimensions bien réelles dont on ne peut faire abstraction. Il serait impensable de penser pouvoir se passer du pouvoir pour encore un mandat de plus. C’est d’autant plus vrai si l’on considère la situation économique mondiale.
Et les mutins sont là, dansants comme des lutins autour des feux qu’ils allument et des brèches qu’ils ouvrent! Et Oui ! S’auto-congratulant à grand coup de tapes dans le dos de tous leurs raisonnements bien intelligents, ces matelots d’eau douce, tels une véritable bande de Charlot en manœuvre, ont, dans la déroute, en haute mer et en pleine tempête, décidé de saborder le navire au lieu de jeter le capitaine par-dessus bord ! Ce navire est vieux, usé et ne va pas dans la bonne direction ! Mettons-le en morceau et construisons un beau et magnifique radeau !
Maintenant, soyons sérieux, regardons la réalité en face. QS, même si il marque lentement des points et cela dit, plus grâce à la flamboyance de son seul député qu’au programme qu’il propose, est loin de la coupe aux lèvres. Le PI, lui, aux dernières élections n’a présenté que dix-neuf candidats et récolté moins de cinq milles voix au total; ce n’est pas sérieux. Il reste l’option du nouveau parti. Mais dans tous les cas le problème au niveau de la stratégie d’accession au pouvoir est le même.
On pense que c’est la clarté du discours, la pureté des arguments, la qualité de la pédagogie et l’appel à l’engagement citoyen qui suffiront à eux seuls à convaincre les masses de nous porter au pouvoir. C’est un mythe ! C’est de l’angélisme simpliste qu’assez ironiquement j’ai vu trop souvent au Parti Québécois ! C’est la stratégie des va-t-en-guerre-tout-nu-pas-d-épée qui est, soit dit en passant, très populaire dans le beau comté de Crémazie. Telle une armée de jésuites avançant au front avec pour seule arme le pouvoir de leur parole salvatrice ! La lumière émanant de la pureté de leurs idées et de la puissance de leurs esprits les transcende et les englobe d’une aura protectrice !
Je n’ai pas l’intention d’essayer de démontrer ici ce que je considère une évidence : Ni QS, ni le PI et ni un nouveau parti n’ont la moindre chance d’être portés au pouvoir aux prochaines élections. Si un de ceux-ci voulait avoir le moindre espoir de réaliser quelque gain électoral significatif que ce soit, il devrait nécessairement, comme le Parti Québécois, finir par présenter un programme tentant de joindre une partie majoritaire de l’électorat, donc visant forcément certains plus bas dénominateurs communs. C’est l’évidence même. Et on serait alors au même point. Un chien qui court après sa queue !
On reproche beaucoup au PQ de vouloir s’approprier la cause nationale, le fameux : Hors du PQ point de salut ! Par contre, on fait ici la même chose en crachant mépris et dédain sur le méchant PQ qui a le malheur de vouloir s’en tenir à une version, disons plus modérée, de l’indépendance, la fameuse souveraineté ou souveraineté association avec ou sans trait d’union.
La prise du pouvoir par un parti « seulement » souverainiste nuirait à la cause ! Oui Oui! Ça sécurise inutilement les gens et cela les mélange ! Les petits pas sont une perte de temps ! Ça endort les bonnes âmes ! C’est avec le même genre de raisonnements tordus que certains autres barbus ont trouvé le moyen de se réjouir de la déconfiture du Bloc. C’est le dogme du tout ou rien et ça pue l’intégrisme suicidaire à plein nez ! La politique de la terre brulée dans la situation actuelle et étant donné le contexte historique du Québec est tout simplement vouée à l’échec !
Pourtant, c’est une chance inouïe pour un peuple colonisé et vassalisé d’avoir réussi à prendre le pouvoir, et cela par le biais de plus d’un parti politique, à assez de reprises et pendant suffisamment longtemps pour se donner une existence légale, se donner un drapeau, des institutions dignes de ce nom et plusieurs autres leviers, comme Hydro-Québec et la Caisse de Dépôt. Cela nous confère déjà une certaine forme réduite de souveraineté et ces acquis ont été réalisés en plus, et contrairement à beaucoup d’autres cas similaires, avec un minimum d’épisodes violents. Ces gains nous ont lentement mais sûrement rapprochés du but. Ils se sont faits autant à travers l’Union Nationale que le Parti Libéral de Jean Lesage et que, bien évidemment, le Parti Québécois. Tous ne se sont pas faits de la même façon, dans le même but ou avec la même stratégie, mais ils ont tous, sans exception, nécessité au moins une chose : Qu’une élection soit gagnée.
Sans le pouvoir, on aura beau tenir les discours les plus justes et rationnels qu’on voudra, mais rien ne pourra jamais changer. Je suis du plan Larose et ce, depuis la première fois où je l’ai lu. Malgré ce qu’en pensent certains, quant à moi la gouvernance souverainiste s’inscrit dans le même ordre d’idées. Assurément, les objectifs ne sont plus les mêmes et sont bien diminués; par contre, l’approche prônée est la même. Subdiviser un gros problème en plusieurs plus petits. En fait, c’est une technique si basique qu’on pourrait facilement l’ériger en principe ! On permet ainsi à un parti politique de bâtir un programme cohérent, mais surtout gagnant, qui pourra à la fois répondre aux attentes des citoyens, disons plus modérés, qui ont le vil défaut de vouloir entendre parler de ces choses aussi insignifiantes que sont la santé, l’éducation et les finances publiques, tout en proposant des éléments de souveraineté choisis en fonction de la situation particulière de chaque élection et ayant ainsi plus de chance de recevoir une approbation majoritaire.
Pour moi, prôner un discours politique plus radical, proposant de s’attaquer directement à la racine du mal, en espérant qu’on ralliera ainsi une plus grande partie de l’électorat est une erreur de communication de base. Lorsqu’on cherche à rejoindre une majorité de gens, on présente un discours plus centré et touchant, encore une fois, un plus bas dénominateur commun. Les publicitaires ont compris cela depuis longtemps, une autre technique si élémentaire qu’elle est pratiquement en soi un principe.
En fait, la radicalisation du discours politique dans le contexte du parlementarisme britannique avec son système uninominale à un tour est une erreur stratégique flagrante. Bourgault, même si il en était venu à regretter amèrement cette réalité, en avait néanmoins saisi les implications et avait agi en conséquence.
Il faut accepter que le PQ ou n’importe quel autre parti, pour rester un parti de pouvoir, doive pouvoir s’adapter et bâtir un programme électoral pouvant rallier une majorité de l’électorat. Ce n’est pas de l’électoralisme malsain, c’est la démocratie à l’état pur !
Et cela n’empêche en rien les indépendantistes de faire avancer la cause en posant des actions concrètes comme par exemple le RRQ a su le faire à plus d’une reprise. Ce n’est pas parce que les différents acteurs souverainistes, séparatistes, sécessionnistes, indépendantistes ou même seulement nationalistes ne partagent pas la même vision des choses, et qu’ils ne s’affublent pas des mêmes épithètes, qu’ils doivent s’entre-déchirer en oubliant que le véritable adversaire est le gouvernement fédéral du Canada et son oligarchie. C’est là qu’il faut concentrer nos efforts et énergies ! Et, par ailleurs, cela vaut tout autant pour le PQ qui, de ses retranchements, a la mauvaise habitude de tirer dans le dos de la ligne de front, tant il a peur de faire peur.
Je veux bien que plusieurs en soit venus à développer une frustration certaine face à ce parti qu’ils n’ont pu façonner à leur guise et dont les instances ont refusé à plusieurs reprises une radicalisation de leur programme. Mais de là à en faire la cible de toutes les attaques au point de ne même plus critiquer l’adversaire ultime, il y a une marge… Comme tous ces militants de QS qui bien souvent prennent plus de temps et d’énergie à critiquer les positions de « droite » du Parti Québécois qu’à attaquer le PLQ de Jean Charest.
Avant même de penser réaliser quelque coalition que ce soit, il faudrait bien décréter un cesser-le-feu et arrêter de juger les uns et les autres mettant souvent, tant indirectement que directement, leur intégrité en jeu sous prétexte qu’ils croient en une stratégie différente. Un peu plus et on demandera bientôt que le serment du Test soit réhabilité mais cette fois-ci concernant la pureté de la conception que l’accusé se fait du dogme indépendantiste !


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2011

    Mr Trempe,
    Vous dites ;
    «On reproche beaucoup au PQ de vouloir s’approprier la cause nationale, le fameux : Hors du PQ point de salut ! Par contre, on fait ici la même chose en crachant mépris et dédain sur le méchant PQ qui a le malheur de vouloir s’en tenir à une version, disons plus modérée, de l’indépendance, la fameuse souveraineté ou souveraineté association avec ou sans trait d’union.»
    Juste vous informer qu’il n’existe pas de «version modérée» de souveraineté. Soit un État (-nation ou pas) est souverain ou soit il ne l’est pas en étant «associé» (sous forme fédérale ou confédérale…) avec d’autres États associés. Il me semble que c’est clair !
    Cessez de vous faire accroire que le PQ est ou fut déjà souverainiste (ou indépendantiste).
    Le PQ n’est d’autre chose que 43 ans d’impostures pseudo-souverainisme.
    Sylvain Marcoux

  • Robert Bertrand Répondre

    24 août 2011

    Madame Marois n'a pas laissé tomber le PQ comme bon nombre de ses prédécesseurs fatigués, écoeurés des divisions. Ils voulaient des 90% et des 95%. Seraient-ils jaloux des résultats actuels de la cheffe?
    Il faut le reconnaître: Ce sont des personnes, sont-elles dans une mouvance avant-gardiste ou une mouvance dépassée qui ont quitté le PQ.
    Autour de Madame Marois, je vois plusieurs jeunes qui ont foi en l'avenir. Madame Marois les fait parler et ils ont une qualité de langue et une qualité de présence que l'on peut envier.
    PRENONS LE TEMPS.
    Regardons-nous bien dans le miroir ou autrement, mais prenons le temps de nous regarder et de nous analyser.
    Avons-nous été capable d'arrêter la vague orange?
    On était là avant cette vague. L'avons-nous vu venir? L'avons-nous apprécier tout au cours du dernier mois qui a précédé le 2 mai?
    Faut pas se prendre pour d'autres. Faut être réaliste et analyser la situation telle que vécue, ici, et maintenant.
    Ce ne sont aucun des écrits sur les blogues, sur les sites d'informations qui ont bien vu quoi que ce soit qui s'est passé.
    Tout ce beau monde qui écrit, ici et là, aurait-il compris ce qu'il était pour arriver le 2 mai?
    Ont-ils analysé ce qui a été vécu depuis trois ou quatre mois ?
    Ne nous leurrons pas. Ce sont les voteurs qui ont fait leur X et qui nous ont dit ce qu'ils souhaitaient plus ou moins avec le reste de leur bon sens.
    On s'est fait avoir avec tous nos bons écrits et articles sur nos sites dits indépendantistes. Le réveil qu'on demande aux autres, il faudrait possiblement nous l'adresser à nous également.
    Nos objectifs ne s'atteindront pas dans la division, dans la chicane, dans le trouble. Le sens commun n'accepte pas de réaliser un plan tant et aussi longtemps qu'il y a des divisions profondes entre les proposeurs.
    Faudrait sortir et aller dans la rue, nous aussi, et tenir des rencontres avec les citoyens et citoyennes.
    Le message de DÉSUNION, de DIVISION, de PROBLÈMES, de parler de Monsieur untel ou de Madame untelle, ÇA NE MARCHE PAS. Ça ne fait que descendre dans les sondages que nos adversaires savent bien conduire.
    Les citoyens ne veulent rien savoir de nos troubles d'intellectuels d'indépendantistes hargneux et méprisants que nous sommes devenus à leurs yeux.
    PARLER D'UNITÉ.
    Bouchons-nous le nez et parlons d'UNION. Faudrait-il ajouter : Parlons d'une seule voix ou bien FERMONS-LA.
    ON A UN PAYS À ASSUMER.
    Je vous laisse à vos réflexions.
    On a une gang de malade à soigner.
    Si je m'en allais voir mon banquier avec un dossier comme on présente actuellement, tout de travers, tout croche, avec des tentacules qui vont dans toutes les directions et qui n'acceptent aucun de leurs chefs, vous croyez qu'il ferait quoi, mon banquier?
    Et bien, actuellement, nos banquiers sont nos concitoyens et nos concitoyennes qui nous voient et nous entendent pleurnicher avec nos propositions à n'en plus finir. Avec toutes les divisions qui sont insupportables.
    Vous croyez mériter notre confiance? NON, NON, et NON. Et je comprendrai les résultats à venir.
    C'est la débandade assurée avec l'esprit qui se dégage présentement de nos sites qui seraient censés nous UNIR.
    Robert Bertrand

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 août 2011

    M Trempe.
    Remarquable synthèse (Cela me réconforterais que vous soyez un stratège du Parti Québécois). Je doute fort cependant que pragamatisme touche les idéalistes du Grand Soir.
    Au cas ou vous n'auriez pas lu voici une lecture géopolitique 101 du Plan Marois:
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    Sur la gravité de la situation (sur laquelle vous n'insitez pas assez selon moi):
    http://www.vigile.net/Une-Nation-face-a-son-destin
    Dont un des volets, le vol de nos ressources, est documenté ici (Daniel Breton: "La cabane brûle" !):
    http://www.tagtele.com/videos/voir/73448/
    Merci pour votre texte remarquable, autrement plus signifcatif que dessine-moi-un-pays à tout les deux heures de certain.
    Pour ceux qui ne l'ont pas remarqué, le pays est sous vos pieds et tout autour de vous; ca fait 400 ans que l'on s'investi pour le réaliser. Ce qui nous manque c'est le contrôle effectif de ce pays depuis l'annexion de 1760. En reprendre le contrôle suppose que l'on reprenne le pouvoir de notre État pour tasser l'État fédéral pouce par pouce, pîed par pied, etc. Des rapports de forces qui créent une dynamique qui vise la rupture. On y arrive pas avec de la rhétorique qui ne sert qu'à faire tourner le moulin aux illusions.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2011

    M. Gauthier
    Pour introduire une nouvelle formule politique(communauté territoriale) il faut d'abord consulter la population et il faut que le peuple comprennent bien ces changements pour y adhérer. Ce serait utopique de penser qu'on peut faire ça avant les prochaines élections.
    Restons dans la réalité du moment, le CAQ fait lieu de changement actuellement et il n'est pas compliqué à comprendre, il fonctionne comme les autres. Si le PQ continue de se faire torpiller par des tirs supposément amis le peuple n'aura pas de misère à trouver son changement de façon expéditrice car il n'a pas que la politique en tête et surtout s'ils doivent perdre leur emploi avec la situation économique actuelle qui semble nous diriger tout droit vers un autre crash.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2011

    Vos arguments ne sont guère différents de tous ceux qui paniquent à l’idée que la sainte bile du PQ et ses dogmes soient contestées. Ce faisant, vous interdisez à tout autre courant de pensée de vouloir s’exprimer démocratiquement. Vous agitez le spectre d’une défaite des nationalistes à la prochaine élection provinciale pour mieux convaincre ceux qui ne pensent pas comme vous de se la boucler et pour mieux nous enfoncer dans la gorge un programme confus qui nous expose à des reculs politiques dangereux à cause d’un rapport de force qui n’est vraiment pas à notre avantage.
    Veuillez prendre note, je vous prie, une fois pour toute que la venue d’Option Québec sur l’échiquier politique québécois ne mettra pas en danger le clan nationaliste. Le vote sera fragmenté autant que dans le camp des fédéraliste avec la présence de trois partis qui se disputeront la faveur des électeurs. Dans le contexte actuel, je calcul qu’aucun parti ne sera en mesure, seul, de former un gouvernement majoritaire. Le gouvernement sera nécessairement issu d’une coalition ou d’une alliance ou il ne sera pas. Le défi sera de faire en sorte que ce soit le camp nationaliste qui soit majoritaire pour mettre un terme à la corruption, pour affaiblir l’Oligarchie prédatrice et pour redonner le pouvoir au peuple.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2011

    M. Trempe, je suis jalouse de ne pas avoir écrit moi-même ce texte.
    J'ajouterais qu'avec la concentration des médias(Gesca), avec les moyens démesurés dont ils disposent, à force d'abrutir les gens avec des sondages truqués, avec la manipulation quotidienne de masse que sont la télé, l'internet, les blogues et avec le jargon incompréhensible des spécialistes sur les réformes économiques etc., on a pas intérêt à se disperser, à se diviser et encore moins à se critiquer entre nous pour quelques lignes d'un programme qui ne convient pas à certain où qu'ils veulent réécrire. Provoquer une vraie tempête médiatique pour s'auto détruire, c'est à n'y rien comprendre.
    De plus avec Charest et Harper au pouvoir on ne doit pas minimiser le tort qu'ils nous font en ce moment et dans l'avenir si on les maintiens au pouvoir.
    Je suis très surprise que les députés dissidents qui suivent l'actualité ignorent ces réalités. Je ne les voient vraiment pas au pouvoir ou capable de nous diriger. Ils n'ont pas l'esprit politique mais idéologigue et comme un parti politique est essentiel pour mener à bien nos projets, je ne vois pas où ils veulent en venir et je ne vois pas comment le citoyen ordinaire ni partisan peuvent les suivres dans un pareil tapage.

  • Richard Gauthier Répondre

    24 août 2011

    Pour faire l’indépendance, ou changer le Québec tout simplement, il faut d’abord prendre le pouvoir, rappelle Pauline; et pour prendre le pouvoir, il faut un parti politique qui fait élire une majorité de ses candidat. Ceux qui pensent autrement sont des rêveurs qui ne comprennent rien à la réalité politique.
    Il y a deux siècles, la réalité politique, c’était la monarchie, et ceux qui rêvaient de gouvernements démocratiques élus étaient de dangereux anarchistes!
    Mais Pauline a raison. Pour opérer des changements importants dans nos sociétés, soi-disant démocratiques, il faut, en bout de ligne, passer par le pouvoir, et même prendre le pouvoir en s’assurant une majorité de députés favorables. Les mouvements politiques, états généraux, assemblées ou constituantes citoyennes ont un rôle essentiel à jouer pour élaborer des propositions, mais ce ne sont pas eux, en définitive, qui ont la légitimité pour décider au nom du peuple : ils ne sont pas élus.
    Là où Pauline et les autres se trompent, c’est quand ils affirment que pour prendre et exercer le pouvoir, il faut passer par un parti politique. Il faut tout simplement être élu par une communauté territoriale pour gouverner le pays avec l’ensemble des représentants élus par les autres communautés. En somme, redonner à l’assemblée des députés sa pleine souveraineté. C’est ce que nous faisons au niveau municipal. Il n’est nullement nécessaire que des partis politiques organisés, électoralistes et généralement achetés, soient l’intermédiaire obligé pour se faire élire et pour intervenir comme député à l’assemblée nationale. Dans les faits, les partis politiques ont plutôt transformé la démocratie en guerre de clans et d’image pour s’emparer du pouvoir et s’y maintenir, ce qui les éloigne toujours davantage des besoins des citoyens. En réalité, ce sont les groupes d’intérêt qui se servent des partis politiques pour s’assurer le contrôle des décisions et confisquer le pouvoir des citoyens sur leurs représentants.
    Au projet Papineau, nous parlons de démocratie directe, citoyenne et territoriale, mais nous maintenons, au centre de l’exercice démocratique collectif, l’élection et l’autorité de représentants élus. Nous croyons cependant que la meilleure façon de revenir à une démocratie mieux contrôlée par les citoyens est d’élimer l’intermédiaire des partis politiques dans le processus électoral et législatif et de remédier à l’absence de pouvoir des citoyens entre deux élections par un ensemble de mécanismes de démocratie directe et territoriale rendus possibles aujourd’hui par les moyens de communication moderne à notre disposition.
    Nous croyons également que ce n’est pas uniquement avec des états généraux ou des assemblées constituantes citoyennes parallèles que nous pourrons implanter cette réforme démocratique, mais en faisant élire majoritairement, à une élection générale, une coalition de députés indépendants dont l’engagement commun serait de se saborder après avoir réalisé, dans les deux années suivant leur élection, cette réforme démocratique.
    Roméo Bouchard
    Richard Gauthier

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2011

    M. Philippe Trempe
    J'ai lu votre texte avec beaucoup de satisfaction. Je me suis dit que ceux qui écrivent sur Vigile et ne tiennent pas compte de votre "réalisme" qui s'appuie sur le fonctionnement réel de la démocratie en régime britannique doivent avoir bien d'autres raisons de démolir le PQ que celle de faire l'indépendance, motif noble qui abrille bien d'autres choses.
    On aimerait comprendre comment la destruction du Parti québécois fera avancer le peuple québécois vers son indépendance.
    Il me semble que c'est ce à quoi vous essayez de répondre.
    Je crois que votre point de vue est incontournable.
    Il m'arrive de critiquer le Parti québécois et Pauline Marois. Il me semble que je le fais de façon constructive.
    Par exemple, je n'ai pas aimé ce que le député péquiste Sylvain Gaudreault du Saguenay (ex-prof de cégep comme moi) a dit des membres du RRQ et de Rhéal Mathieu (ex-felquiste), les traitant d'extrémistes (comme Jean Charest et Jean-Marc Fournier...qui les traitent de radicaux...) qui nuiraient au Nouveau Mouvement pour le Québec. Je trouve ça cheap et je ne suis pas sûr que ce soit politiquement opportun. Il faut respecter les combattants qui manifestent de façon non-violente.
    Je fais remarquer qu'il y a ex en avant de ex-felquiste et que l'action de Rhéal Mathieu est excellente et les analyses qu'il publie sur Vigile aussi; quant au RRQ, un exemple: doit-on rester immobile devant la propagande monarchiste fédérale?
    Robert Barberis-Gervais, 24 août 2011

  • Christian Montmarquette Répondre

    24 août 2011

    «Sans le pouvoir, on aura beau tenir les discours les plus justes et rationnels qu’on voudra, mais rien ne pourra jamais changer...» - Philippe Trempe.
    Je ne suis malheureusement pas de votre avis.
    Si le peuple est véritablement souverain, il faut alors mettre cette souveraineté passive en action et ce «pouvoir citoyen» au combat.
    Rappelons les origines et l'étymologie du mot «démocratie» lui-même :
    Démocratie : Nom formé à partir de deux termes grecs :
    «demos» qui signifie «peuple»
    «kratos» qui signifie «le pouvoir»
    D'après son étymologie, ce mot signifie donc :
    «le pouvoir du peuple».
    Il n'est donc nul besoin d'être à la direction d'un gouvernement pour faire l'indépendance.
    Pour vous en convaincre, je vous invite à prendre connaissance de l'article ci-dessous.
    Merci de votre attention,
    Christian Montmarquette
    Montréal
    «Le NMQ : Un véritable mouvement citoyen ?»
    http://www.vigile.net/Le-NMQ-Un-veritable-mouvement
    .

  • Pierre Cloutier Répondre

    24 août 2011

    [1] Je respecte ce que vous dites, mais moi je suis pour la franchise dans la vie comme en politique.
    [2] Vous voulez un pays. Mettez le sur la table et le peuple en disposera. Point final.
    [3] S'il ne veut pas, on se reprendra à la prochaine élection.
    Pierre Cloutier