Sondage: Duceppe n'est pas Brutus

PQ - succession de Boisclair

André Boisclair est lui-même responsable de ses malheurs, estiment le tiers des Québécois. Seulement 7 % des gens croient que Gilles Duceppe est la cause du départ du chef péquiste.
Selon un sondage Unimarketing réalisé pour La Presse du 8 au 10 mai auprès de 1001 personnes, 32 % des répondants pensent que M. Boisclair a causé sa propre perte.
Gilles Duceppe est loin d'être en tête parmi les causes de cette démission. «Contrairement à ce que M. Boisclair a tenté de faire croire, pour la population, il n'a pas joué le rôle de Brutus», observe Reynald Harvey, le président d'Unimarketing.
Avec la course qui débute entre Pauline Marois et Gilles Duceppe, un Québécois sur deux pense que les déchirements actuels au PQ peuvent mener à son éclatement. Parmi les électeurs qui ont voté pour le PQ le 26 mars, 40 % ont la même préoccupation.
Le Bloc québécois, quant à lui, devrait survivre au départ de Gilles Duceppe. Si 50 % des gens sont de cet avis (45 % pensent le contraire), l'optimisme est plus évident chez les électeurs péquistes, qui sont 53 % à penser que le Bloc se maintiendra. En fait, selon l'enquête, le Bloc aurait récolté 34 % des suffrages si des élections avaient eu lieu, les conservateurs 23 % et les libéraux, 18 %. Sans Gilles Duceppe, le Bloc perd trois points - son départ se fait surtout sentir dans la région de Montréal.
Dans l'ensemble de la population, 18 % des gens estiment que les militants péquistes ont entraîné la démission d'André Boisclair, et 14 % l'attribuent aux médias. Chez les électeurs péquistes, 19 % pensent que les médias ont provoqué ce départ.
Pas moins de 79 % des gens pensent que M. Boisclair a fait le bon choix en démissionnant - 75 % des électeurs péquistes sont de cet avis. «Il n'y aura pas de pétition pour le ramener», ironise M. Harvey.
Parmi l'ensemble des répondants, 71 % des gens pensent que le PQ est la source de ses déchirements. Les militants sont accusés par 43 % des répondants; les députés et les ténors de l'aile gauche, respectivement par 16 et 12 % des gens. Enfin, 9 % des sondés croient qu'André Boisclair est la source des querelles au PQ. «M. Boisclair aura été victime du grenouillage dans ses troupes, il n'a pas été capable de résister aux forces centrifuges du PQ», observe M. Harvey.
La distance entre l'opinion populaire et les intentions du PQ transparaît aussi dans l'enquête. Ainsi, 66 % des répondants estiment que le PQ ne devrait pas s'engager à tenir un référendum au cours d'un premier mandat. C'est beaucoup plus partagé au PQ : 48 % des péquistes veulent renoncer à cet engagement et 47 % souhaitent le maintenir.
La course à la direction du PQ qui s'annonce satisfera une majorité d'électeurs. Cette semaine, 51 % des gens disaient préférer une course, alors que 42 % souhaitaient que le chef soit élu par acclamation. Chez les électeurs péquistes, on constate des proportions identiques.
Gilles Duceppe
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a annoncé hier son intention de se porter candidat à la direction du Parti québécois, un parti auquel il a adhéré dès 1970. Voici quelques éléments biographiques.
> Naissance : le 22 juillet 1947 à Montréal.
> État civil : marié à Yolande Brunelle et père de deux adultes, Amélie et Alexis.
> Études : Bacc. ès arts, collège Mont-Saint-Louis, et sciences politiques à l'Université de Montréal.
> Militantisme :
- devient membre du Parti québécois en 1970 et travaille à l'organisation de la campagne électorale de Robert Burns ;
- membre de la Ligue communiste marxiste-léniniste et du Parti communiste ouvrier (1970 à 1980).
> Carrière professionnelle : - conseiller syndical à la CSN (1983-1990).
> Carrière politique :
- premier député élu aux Communes sous la bannière du Bloc québécois en 1990 ;
- chef du Bloc québécois depuis 1997 ;
- chef de l'opposition officielle (1997) ;
- leader parlementaire de l'Opposition officielle (1996-1997)
Télécharger : Le rapport de sondage complet Fichier PDF (3058 ko)


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