Sauvé par l'économie

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N'est pas Jésus-Christ qui veut ! Et il ne suffit pas de l'affirmer pour que ce soit vrai.

En politique, comme ailleurs, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Le premier ministre Philippe Couillard l'a bien compris et à tous ses détracteurs, qui dressent un sombre bilan de son gouvernement en 2016, il répond qu'il « a sauvé le Québec, littéralement ».
Bon, voilà une affirmation un brin exagérée, gonflée sans doute par l'effet euphorisant des fins de session endiablées à l'Assemblée nationale. C'est toujours dans ces moments-là que les accrochages sont les plus rudes entre les élus qui ont les nerfs à vif et que les envolées verbales atteignent des sommets.
Il faut dire aussi que M. Couillard a fait cette déclaration au lendemain de quatre élections partielles difficiles pour son parti. En cette fin 2016, les électeurs d'Arthabaska, de Marie-Victorin, de Saint-Jérôme et même de Verdun ont voulu passer un message au gouvernement.
M. Couillard a toutefois raison sur un point : l'économie du Québec va mieux. C'est même l'agréable surprise de 2016.
Les surplus budgétaires sont plus importants que prévu et le taux de chômage est plus bas au Québec que la moyenne canadienne et même qu'en Ontario.
Les libéraux seraient bien sots de bouder leur plaisir, mais Philippe Couillard a ajouté une note importante à son bilan : « Le plan du gouvernement fonctionne, mais il faut le montrer plus. »
C'est un constat que font les militants, les élus et les stratèges libéraux, eux-mêmes : le message passe mal dans la population. Ce sont les questions éthiques, bête noire des libéraux, qui ont dominé les débats politiques à Québec au cours des 12 derniers mois.
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L'année 2016 a commencé par un important remaniement, qui devait relancer le gouvernement. Les déboires de certains ministres ont toutefois rapidement plombé les efforts de relance. En plus, coup dur pour le gouvernement Couillard : le nouveau ministre de l'Éducation Pierre Moreau a été terrassé par un mystérieux virus avant même d'entrer dans ses nouvelles fonctions.
Dès février, les révélations de l'émission Enquête sur les liens entre l'ex-ministre Sam Hamad, l'ex-organisateur libéral Marc-Yvan Côté et une entreprise subventionnée par Québec ont placé le gouvernement sur la défensive.
On se souvient de la suite, un peu rocambolesque : Sam Hamad se retire de ses fonctions et fait appel au commissaire à l'éthique ; il part se reposer en Floride (ce qui provoque un tollé) et, finalement, il démissionne en avril et redevient simple député. (Le rapport du commissaire à l'éthique, déposé en juin, reprochait un manquement à l'éthique de la part de M. Hamad, mais n'imposait toutefois pas de sanction.)
La première moitié de l'année 2016 a également été marquée par une grave crise au ministère des Transports (MTQ). On apprend alors que l'ex-ministre des Transports Robert Poëti a laissé à son successeur Jacques Daoust une lettre faisant état de lourds problèmes internes au MTQ, mais que cette fameuse missive a été gardée secrète par son chef de cabinet. Celui-ci perdra éventuellement son emploi, de même que la sous-ministre du MTQ.
Pendant ce temps, le ministre Daoust est empêtré dans le dossier Uber, un embarras dont le gouvernement est incapable de se défaire.
Les problèmes de Jacques Daoust reprennent de plus belle lorsque les partis de l'opposition l'accusent d'avoir autorisé la vente de Rona aux géants américains Lowe's lorsqu'il était ministre de l'Économie. M. Daoust a toujours nié avoir autorisé cette transaction, mais, après des semaines de controverses, M. Couillard lâche son ministre, qui démissionne et quitte la vie politique en août.
Octobre, nouvelle distraction majeure pour le gouvernement Couillard : l'« affaire Sklavounos ». Cette histoire nébuleuse d'agression sexuelle alléguée par une jeune femme de Québec a profondément secoué l'Assemblée nationale. Le député de Laurier-Dorion Gerry Sklavounos est toujours en congé de maladie et la suite de cette affaire est apparemment entre les mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
L'année politique à Québec a aussi été marquée par l'adoption d'une loi serrant la vis aux assistés sociaux aptes au travail, par des accrochages entre le ministre Gaétan Barrette et le milieu de la santé, par des tiraillements avec Ottawa sur le financement de la santé, par des affaires d'écoute électronique de journalistes et par les relations tendues entre les autochtones et la police, en particulier en Abitibi. Tous ces dossiers attendront le gouvernement en 2017.
ET L'OPPOSITION ?
En principe, 2016 devait être l'année de la reconstruction du Parti québécois, dirigé par son nouveau chef Pierre Karl Péladeau, élu à ce poste quelques mois plus tôt. Sa démission-surprise, en mai, a replongé le PQ dans une nouvelle course à la direction. Dans le sillage de Pierre Karl Péladeau, Bernard Drainville est lui aussi parti.
Nouvelle surprise, en octobre, c'est Jean-François Lisée qui devient chef, assez facilement, devant le présumé favori Alexandre Cloutier.
Du côté de la CAQ, les derniers mois auront concrétisé le changement de cap de son chef François Legault, qui se présente maintenant comme nationaliste, mais qui reprend la position traditionnelle des fédéralistes : un Québec fort au sein du Canada.
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