Agence France-Presse Paris - Le président français Nicolas Sarkozy, candidat à sa succession à la présidentielle, a estimé qu'il y avait «trop d'étrangers» en France pour que le système d'intégration fonctionne bien et promis de diviser par deux le nombre d'immigrés accueillis chaque année s'il était élu.
«Notre système d'intégration fonctionne de plus en plus mal car nous avons trop d'étrangers sur notre territoire et que nous n'arrivons plus à leur trouver un logement, un emploi, une école», a déclaré M. Sarkozy dans une émission sur la chaîne de télévision France 2.
Sur le mandat de cinq ans à venir, «je considère que pour relancer dans de bonnes conditions l'intégration, il faut diviser par deux le nombre de gens que nous accueillons, c'est-à-dire passer de 180 000 (à) autour de 100 000», a-t-il proposé.
Par ailleurs, il a annoncé qu'il modifierait les conditions pour que les immigrés puissent bénéficier des minima sociaux.
Pourront bénéficier du revenu de solidarité et du minimum vieillesse les immigrés qui auront résidé 10 ans en France et qui y auront travaillé cinq ans, a dit le président-candidat alors qu'aujourd'hui, les étrangers résidant régulièrement en France ont les mêmes droits sociaux que les Français.
«Je veux que la France reste un pays ouvert parce que c'est la tradition de la France (...) mais je ne veux pas d'une immigration qui serait fondée sur la seule appétence pour des revenus de minima sociaux» parce qu'en France «il y a un système de protection sociale plus favorable que chez nos voisins», a-t-il expliqué.
«S'agissant de la couverture médicale universelle (CMU) et de l'aide médicale d'État (AME) accordées aux sans-papiers, la tradition de la France c'est de soigner quelle que soit la nationalité», a-t-il ajouté.
Donné par les sondages largement battu face au candidat socialiste Français Hollande à la présidentielle des 22 avril et 6 mai, Nicolas Sarkozy a renoué ces derniers temps avec les thèmes de l'immigration et de la sécurité qui avaient contribué à le faire élire triomphalement en 2007.
Samedi il avait déjà indiqué qu'il souhaitait s'il était réélu poser des «conditions» au regroupement familial. Il avait en outre estimé que donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, comme souhaite le faire son adversaire socialiste, ce serait «porter atteinte à la République».
La gauche accuse régulièrement Nicolas Sarkozy et ses proches de vouloir marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite pour récolter des voix.
Ces derniers jours, une vive polémique a éclaté à propos de la viande halal.
Lundi, le Premier ministre François Fillon a suggéré aux grandes religions de revenir sur les «traditions ancestrales» d'abattage rituel des animaux, qui ne correspondent plus «à grand-chose». Ces propos ont provoqué l'ire des responsables des communautés juive et musulmane et une réelle stupéfaction dans le camp présidentiel.
M. Sarkozy, qui dimanche s'était prononcé en faveur d'un «étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage», a tenté l'apaisement mardi. «Je voudrais que chacun se calme, vraiment on est épuisé de toutes ses polémiques, qui n'ont absolument aucun intérêt», a-t-il dit.
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