Sarkozy dit n'importe quoi, encore une fois!

L'avenir du Québec, comme il dit, ce n'est pas son truc.

Sarko décore Charest - février 2009


C'était clair. Déjà cet été, en route pour chez Bush, en coup de vent à Québec, il avait fait le dessin... pas très beau! En sourdine, par derrière, tout un chacun, les Français les premiers, avaient voulu le voiler d'un peu de couleur. Hier, chez lui, sans contrainte, il a repris le pinceau pour en remettre une couche. L'avenir du Québec, comme il dit, ce n'est pas son truc.
Il est sorti de son texte, a-t-il précisé. C'est son coeur qui a parlé. Avec des mots énormes visant celles et ceux qui oeuvrent à l'érection d'un pays français en terre d'Amérique. Des mots de la vieille rhétorique fédéraliste. Des mots qui lui ont été susurrés: opposition, division, détestation, sectarisme, repli sur soi, enfermement, agressivité, etc. Des mots qui sont en totale contradiction avec le projet que portent les souverainistes du Québec.
Agressifs? Bonasses plutôt! Nous qui n'avons jamais réussi arrêter le fédéral d'envahir nos champs de responsabilités et récemment encore de couper un milliard dans le retour au Québec de nos impôts. Sectaires? Majoritaires plutôt. Nous qui sur 200 députés à élire aux deux ordres de gouvernement en élisons une majorité absolue (101) d'obédience indépendantiste. Détestation? Respectueux plutôt. Nous qui reconnaissons que la nation canadienne est une grande nation et qu'elle a droit de faire sa vie sans être importunée par le Québec qui, lui, a son originalité, sa personnalité, ses valeurs et aussi le droit de faire ses propres choix. Opposition? Oui. Comme en France et dans toutes les sociétés démocratiques. Enfermement? Oui! Là-dessus, sans le savoir il a le mot juste. Effectivement, le Québec est enfermé... dans le Canada. C'est précisément pour accéder directement au monde, à la planète, que le Québec veut sortir du Canada. Il veut se libérer de cet enfermement pour, comme peuple, participer directement à la délibération internationale, défendre ses intérêts, proposer son savoir-faire et ajouter son originalité au patrimoine de la diversité culturelle mondiale.
Le Québec est tout sauf une société repliée sur elle-même. Patiemment, depuis 250 ans, pour surmonter son grave déficit numérique (2 % de parlant français en Amérique du Nord), cette nation n'a eu de cesse de multiplier les rapports avec le monde. Aussi avec la France. Qui lui a déjà fait défaut. Ce que Sarkozy voudrait rééditer aujourd'hui.
La fin des haricots?
Est-ce la fin des haricots? Pas plus que le «Vive le Québec libre» n'en fut le début. Le général de Gaulle a coiffé et planétarisé le mouvement social portant le projet de l'indépendance du Québec. Il ne l'a pas créé. Encore aujourd'hui, les Québécois et les Québécoises demeurent seuls responsables de la poursuite de leur projet. Ce faisant, ils forceront le Canada, la France et toutes les nations à respecter le droit des peuples à l'autodétermination qu'ils ont signé dans un texte fondamental des Nations unies et qu'ils ont fait appliquer très récemment tant au Monténégro qu'au Kosovo. Il en serait autrement pour le Québec qui, économiquement, socialement et institutionnellement, est mieux équipé que 95 % des pays existants? Le croire serait un défi énorme à la raison.
Nous avons le droit d'être déçus. Cependant, nous ne sommes pas surpris. De Gaulle était un grand président que les grands respectaient. Il avait fait de la France une exception dotée de la frappe nucléaire et non intégrée à l'OTAN. Il avait une vision claire de la géopolitique dans laquelle le Québec comptait. Sarkozy est un petit président fasciné par la cour des grands, il veut réintégrer le commandement de l'OTAN. Éliminer les irritants lui facilitera le chemin. Dans ce contexte, ses amis fédéralistes l'ont certainement rassuré que le Québec était un détail... à passer dans les profits et pertes. Pour autant, ils ne sont pas obligés de l'amener à dire n'importe quoi. Comme trop souvent.
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Gérald Larose, Président du Conseil de la souveraineté du Québec


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