Santé - 45% des diplômés quittent le Québec

McGill - un corps étranger


Le campus principal de l’Université McGill, où la vaste majorité des étudiants sont anglophones, est situé au centre-ville de Montréal.

Photo AgenceQMI
Sébastien Ménard - Un grand nombre de médecins formés à l'Université McGill aux frais des contribuables québécois continuent de fuir la province au terme de leurs études.
Des statistiques fournies par l'Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) révèlent que 45 % des diplômés de la Faculté de médecine de McGill avaient quitté le Québec, en juillet 2009, deux ans après avoir complété leur résidence.
Même si cela semble élevé, cette proportion est en baisse par rapport aux statistiques révélées par le Journal l'an dernier.
En juillet 2008, c'était plutôt 52% des diplômés de McGill qui avaient choisi de pratiquer la médecine ailleurs qu'au Québec.
Environ 6,7 M$
Les médecins formés à McGill et qui désertent le Québec s'installent principalement en Ontario. Mais 13% d'entre eux exercent leur profession aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, selon les statistiques de l'AFMC.
L'an dernier, le ministère de l'Éducation avait indiqué que la formation de chaque étudiant en médecine coûtait près de 160 000 $ aux contribuables québécois, «peu importe leur provenance géographique.»
Cela représente une facture d'environ 6,7 M$ pour les 42 diplômés de McGill qui avaient quitté la province, en juillet 2009.
Même si les frais de scolarité sont plus élevés pour les étudiants provenant de l'extérieur du Québec, ils ne couvrent qu'une partie des coûts de leur formation.
Au bureau du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on dit être au courant de la situation qui prévaut à l'Université McGill. «On connaît la situation et on essaie de faire mieux pour retenir davantage de diplômés dans la province», dit l'attachée de presse du ministre, Karine Rivard.
«À McGill, il peut y avoir certains étudiants qui viennent de l'extérieur et qui souhaitent retourner vers leur province d'origine, souligne-t-elle. Les étudiants peuvent travailler plus aisément dans les provinces de langue anglaise.»
12 médecins de plus par an
Karine Rivard se dit un peu «surprise» par les statistiques de l'AFMC, puisqu'une récente étude du Ministère démontrerait que 83% des médecins résidents s'installent au Québec après leur formation, toutes universités confondues.
Mais selon cette même étude, le taux atteindrait seulement 65 % à McGill, avoue Mme Rivard.
Malgré les départs de certains diplômés, le Québec accueille en moyenne 12 médecins de plus qu'il n'en perd chaque année, soutient Karine Rivard. «En 1997, on perdait 80 médecins par année, dit-elle. Il y a beaucoup d'efforts qui ont été faits.»
* Les diplômés de McGill sont plus nombreux à demeurer au Québec lorsqu'ils y effectuent aussi leur résidence. Selon l'AFMC, deux tiers des médecins résidents qui complètent leur formation dans cette université restent dans la province, deux ans plus tard.
* Au total, 27 % des diplômés en médecine des universités québécoises exercent leur profession à l'extérieur de la province, deux ans après leur résidence. Mais cette statistique tient compte des données de l'Université de Sherbrooke, où une partie des étudiants fréquentent le centre de for mation de Moncton, au Nouveau-Brunswick, précise Steve Slade de l'AFMC.
Avec la collaboration de Jonatan Larochelle, notre recherchiste à Ottawa


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