Sylvain Larocque - Le nouveau président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, a touché pas moins de 21 millions $ de son ancien employeur, BCE (T.BCE), en 2008.
La rémunération que la société mère de Bell Canada a versée à M. Sabia l'année dernière comprenait une indemnité de départ de 9 millions $, soit l'équivalent du salaire et des primes qu'il a reçus au cours des trois dernières années. Le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers) avait exigé son départ dans le cadre du projet de rachat de BCE, qui a finalement échoué.
Le dirigeant a aussi eu droit à une prime de rendement de 3,1 millions $ et à une «prime de reconnaissance» de 1,3 million $ pour le projet de rachat de BCE par un groupe d'investisseurs dirigé par Teachers. Le reste de la rémunération comprenait des unités d'actions, des options d'achat d'actions et la valeur du régime de retraite de l'ex-PDG, précise la plus récente circulaire de procuration, déposée mercredi.
Michael Sabia, 55 ans, reçoit depuis septembre une rente annuelle de 968 750 $. Ce montant sera indexé au coût de la vie jusqu'à sa mort.
La semaine dernière, M. Sabia a annoncé qu'il renoncerait, à la Caisse, à ses primes de rendement en 2009 et en 2010, à son régime de retraite ainsi qu'à toute indemnité de départ. Le président du conseil d'administration de l'institution, Robert Tessier, a alors soutenu qu'il s'agissait d'une décision «altruiste» et «généreuse».
L'actuel président et chef de la direction de BCE, George Cope, a gagné 4,6 millions $ en 2008, dont 2,1 millions $ à titre de «prime de reconnaissance» pour le projet avorté de Teachers. Il a aussi reçu pour 11,3 millions $ d'actions et d'options d'achat d'actions de BCE.
Au moins quatre autres dirigeants de l'entreprise montréalaise ont reçu plus de 4 millions $ en 2008, dont Stéphane Boisvert, président du secteur des grandes entreprises de Bell Canada. C'est sans compter les millions de dollars en actions et options d'achat d'actions.
Dans la circulaire, BCE explique qu'en raison du projet de Teachers, les membres de la haute direction ont vu leur charge de travail augmenter, sans compter qu'ils ne pouvaient pas négocier d'actions de l'entreprise, ni monnayer leurs options. Les paiements versés en 2008 étaient «exceptionnels et non récurrents», a-t-on assuré.
Un vote l'an prochain
Le géant des télécommunications a par ailleurs indiqué, mercredi, qu'il emboîterait le pas aux banques canadiennes et à d'autres institutions financières en tenant un vote consultatif sur la politique de rémunération de ses hauts dirigeants. Le conseil d'administration recommande ainsi aux actionnaires de se prononcer en faveur d'une proposition présentée par le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), fondé par Yves Michaud.
BCE s'oppose toutefois aux autres propositions du MEDAC, notamment celle prônant que la moitié des nouvelles candidatures mises de l'avant pour des postes au conseil d'administration soient féminines. L'entreprise rejette également la proposition d'un petit actionnaire souhaitant une réduction des salaires, primes, options d'achat d'actions et autres avantages octroyés aux hauts dirigeants.
Lors de l'assemblée annuelle du 7 mai, qui se tiendra à Toronto, trois nouveaux membres doivent faire leur entrée au conseil d'administration de BCE, dont le Montréalais Robert Brown, président et chef de la direction de CAE (T.CAE).
L'action de BCE a clôturé mercredi à 26,01 $, en hausse de 3,5 pour cent, à la Bourse de Toronto.
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