Relancer la Caisse

CDPQ - Où va Michael Sabia?




La direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec a pratiquement fini de réparer les dégâts causés par la désastreuse année 2008. L'équipe de Michael Sabia doit maintenant nous prouver qu'elle peut être aussi efficace à faire prospérer la boutique qu'à la retaper.
PHOTO: CHRISTINNE MUSCHI, REUTERS



La direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec a pratiquement fini de réparer les dégâts causés par la désastreuse année 2008. L'équipe de Michael Sabia doit maintenant nous prouver qu'elle peut être aussi efficace à faire prospérer la boutique qu'à la retaper.
C'est une propriété bien amochée dont Michael Sabia a accepté les clés en mars 2009. Éclairage chancelant, robinets qui fuient, affaissement du dernier étage en cours de construction: une grande corvée s'imposait avant d'aller plus loin.
La tâche a été complétée au cours de la dernière année financière, dont on vient d'avoir les résultats. Tâche ingrate, car même avec un rendement de 13,6%, qui la place dans le peloton de tête des institutions comparables, la Caisse est simplement revenue à son point de départ. Au 31 décembre dernier, il lui manquait encore presque 4 milliards d'actif net pour retrouver son niveau d'il y a trois ans. Évidemment, 2008 n'a fait de cadeau à personne. Mais si la Caisse avait réussi à limiter sa perte au niveau médian de 18,4%, au lieu de tomber de 25%, elle aurait probablement mis moins de temps à se sortir du trou.
Enfin, c'est fait. Maintenant, il faut que ça rapporte. Le grand patron de la Caisse considère qu'il ne part pas de zéro. Qu'il n'a pas seulement fait le ménage et colmaté les fuites, mais posé des fondations qui contribueront à l'avenir. Qu'en simplifiant les plans (exit les mezzanines...), en réduisant l'effet de levier et en gérant mieux les risques, la Caisse serait moins vulnérable aux secousses des marchés. Et qu'en se concentrant sur ce qu'elle fait et connaît le mieux, la boutique serait plus prospère.
C'est logique. Est-ce que ça fonctionnera en pratique? On ne peut que le souhaiter. La situation générale des régimes de retraite est assez préoccupante comme ça, on aimerait au moins ne pas avoir à s'inquiéter des fonds de ceux qui sont obligés de faire affaire avec la Caisse. On ne lui demande pas d'être flamboyante: qu'elle devienne ennuyante serait à la limite rassurant, si elle livrait la marchandise.
Les informations publiées hier nous montrent en partie comment l'équipe en place entend s'y prendre. Les actions représentent maintenant près de la moitié du portefeuille et l'expertise immobilière devrait être mise encore plus à contribution. Pour connaître la stratégie d'investissements directs sur les marchés émergents, par contre, on pourrait devoir attendre jusqu'à l'été.
L'empreinte québécoise demande aussi à être précisée. On a vu que la participation dans Gaz Métro a été augmentée de 300 millions l'an dernier, mais sur la présence totale de Caisse dans sa propre cour, Michael Sabia n'a pas voulu donner de détails, affirmant se garder des bonnes nouvelles pour plus tard. La verra-t-on rebondir dans le Cirque du Soleil, par le rachat des parts des investisseurs de Dubaï? Voilà qui serait tout sauf ennuyant...


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé