Respecte-moi.... mais alors, me respecteras-tu?

Tribune libre

J’aimerais réagir au comportement d’un pharmacien de Longueuil qui dernièrement refusait de donner une « pilule du lendemain » à une femme qui en faisait la demande.

Pour moi, la liberté de religion devrait être totale, mais par dessus tout PERSONNELLE!

Ne mêle pas le travail, le service public et tes convictions. Cela est du domaine privé et devrait y rester. Si tu implores la société à respecter ta liberté d’action, alors pourquoi l’autre, en face de toi, n’aurait-il pas les mêmes droits? Pourquoi lui imposerais-tu tes convictions, tes jugements?

Un grand débat devra avoir lieu dans nos sociétés et ce débat devra porter sur le respect.
Chacun a ses convictions, religieuses, politiques, sociales ou autres. Chacun peut et est en droit de les exprimer aux yeux des autres. C’est la liberté de penser. Cela fait partie intégrante du droit légitime à la libre expression propre à nos sociétés libérales. Néanmoins, bien que notre droit inaliénable à la libre expression soit garanti, il va de pair avec le droit inaliénable de l’autre. Si c’est bon pour l’un, c’est bon pour l’autre. C’est alors que l’on parle de respect ! Si notre travail ou une partie de notre travail vient en conflit avec nos croyances, nous devrons peut-être réévaluer la pertinence d’exercer ce métier. Par exemple, certains ont parfois refusé de « servir leur pays » alors qu’ils se voyaient contraints de prendre les armes. Cela heurtait leurs convictions profondes.

En société, des règles générales du « bien vivre ensemble » se doivent d’être établies. Par contre, si, par mes convictions personnelles, j’impose un comportement donné à l’autre, je ne le respecte pas ! L’Histoire est peuplée d’attitudes discriminatoires, ségrégationnistes, sexistes ou racistes où l’un brime la liberté de l’autre. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, on interdisait aux gens de couleur, aux handicapés et même aux femmes, l’accès à certains lieux donnés.
Dans nos nouvelles sociétés où le multiculturalisme devient la norme, il faudra un jour en arriver à une « Charte du respect ».

Sur un plan personnel tu ne me respectes pas, quand tes agissements ou tes convictions briment ou interfèrent avec ma propre liberté d’expression.

Affirmant nos droits, nos combats ont cherché à adapter les infrastructures pour le respect des libertés de tout un chacun. L’égalité et le respect de la femme fut l’un de ces combats. Il faudra poursuivre dans ce sens en ne perdant pas nos acquis, chèrement gagnés, et en portant le respect mutuel en tête des priorités.


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