Critique du réalisme

Réalisme désespérant ou l’espérance réaliste

Lettre à Joseph Facal

Tribune libre

Monsieur,

Quand on regarde véritablement la réalité, le réalisme des choses, la faisabilité d’un projet et son pragmatisme, la réalité vue de très près est démoralisante de non-sens. C’est le sort de damné de l’humanité que de tenter d’échapper à cet incontournable question de non-sens, de déchet de poussière d’étoiles.

Parfois, on ne sait plus comment les gestes posés auront un impact sur notre vie, "ma triste vie", disait Enrico Macias (J’ai quitté mon pays), comme pied-noir sur le bateau du retour dans son pays qu’il ne le reconnaissait plus.

La réalité et le réel, le réalisme ont tous la même origine latine : res. Permettez-moi de vous dire que sur ce sujet il y a autant de compréhensions différentes que de philosophies de ce que c’est.

Le courage, dont vous exprimer l'importance, ce n’est pas de regarder la réalité en face, mais d’espérer réalistement

C’est le courage de ses convictions. Utiliser dans le sens d’abandonner, une action irréaliste revient à juger que le rêve est irréaliste. En mon sens, je ne crois pas que les trois candidats qui reportent le référendum soient « réalistes ».

C’est le regard sur le verre à moitié plein qu’il ne voit pas. Je le plains celui-là qui malgré la vie de non-sens, ne lui donne de l’espoir, du sens et une saveur à la vie.

L’espoir donne du goût et de la couleur. Et cela est la clé ensoleillée vitale pour œuvrer. Lisé, habituer aux virevoltes, se dit à la fois amoureux du rêve et ne veut rien y faire. Même pas une action de son hypothétique gouvernement, en ce sens. Un non-sens en soi et une contradiction flagrante. L’amoureux irréaliste selon ses propres standards. Un amour égoïste prisonnier de lui-même. Ce n’est pas réaliste de s’engager pour la deuxième prochaine élection. Du vent frivole. Un fol étalement.

Mon espoir à moi, mon bonheur à moi c’est le plaisir de voir que la condition des miens, ceux de culture unique et originale ne se meurent aucunement. Je dirais que mon bonheur je le vois en assurant la pérennité des miens. De prendre mes talents, mes énergies, et de mes bagages pour y assurer un endroit de paix et de sécurité, d'y mettre quelques frontières de protection; ce qui est l'essence de pays.

Chaque pas dans ce sens est un pas de réalisme de réaliser mon espoir. La lucidité est aussi celle de rendre ce qui est possible, ce qui est réalité, actualisation et ce qui est effectivité. Reporter un rêve aussi important n’est pas dans les possibles que si toutes les portes n’existent plus, sont fermées à double tours.

Ainsi, ne pas se faire élire avec un projet pour bâtir ce lieu comme indépendantiste convaincu n’est pas une option. Pour renverser la vapeur, il faut agir, il faut faire un pas à la fois et ne jamais renoncer. Il y aura toujours des gens pour dire que c’est infaisable, que c’est peine perdue. Si mon manège à moi c’est de bâtir un pays pour les miens et que c’est la seule solution réaliste et raisonnable, je persisterai encore et encore. Ne pas tenir de consultation populaire sur le sujet est un argument des adversaires.

Ceux qui disent que démissionner c’est le vrai courage de voir les choses en face ont tort.

Abandonner, lâcher prise est nécessaire quand on croit qu’autre chose est nécessaire qu’un autre objectif est meilleur pour assumer ce destin. Le réalisme en politique c’est de persister quand on croit avoir un motif sérieux de la pertinence de ce qui est souhaité.

La bonne gouverne n'est pas une nécessité
comme l'est un gouvernement de plein droit.

J’aimerais bien vous expliquer comment réussir.Vous posez la question. Comment on espère réunir les conditions nécessaires et suffisantes de la réussite à tout coup. Personne n'en a la recette infaillible.
Je vous donne quelques balises de réussite que vous savez autant que moi:

1- Je sais une chose. En lâchant le projet, en l’oubliant, en l’abandonnant:
-On est sûr de ne pas réussir.
Lisé se permet de prétendre qu’il peut sauter une élection. Il est des plus irréalistes, mais surtout un engagement inutile pour gagner la prochaine élection générale, un fol espoir.

2- La deuxième condition est d’exprimer sa confiance et sa foi en toute pertinence en cet espoir. -Même si on n’est jamais sûr de réussir.

En fait, la loi la plus universelle, la plus puissante et celle qui mène à la réussite , celle qui nous a transportée jusqu’à la lune et qui est aussi la plus connue est celle du calcul infinitésimal de Leibnitz. Elle a pour origine Thalès. Chaque pas, petit à petit nous transporte à connaître la surface de n’importe quel objet. Transposée, elle nous dit que chaque pas en avant nous mène à destination.

Celle de Newton, le troisième principe de sa loi universelle nous aide à comprendre ce qui se passe depuis 20 ans avec le Parti Québécois.

Elle dit : À toute action correspond une action inverse égale pour que le système soit en équilibre. Son corollaire pourrait bien être. Si les sondages sont par bons c’est que les forces en présence sont inégales : une des deux exerce une force en présence est plus grande ou bien l’autre n’exerce pas assez de force. D’où mes deux expressions

Si le PQ n’avance pas, c’est qu’il n’y a personne pour pousser.

S’il régresse, c’est que les adversaires poussent plus fort ou que les chefs sympathisants le font trop mollement.

Finalement le troisième concept est celui de l’espérance. Blaise Pascal en a fait une norme. D’ailleurs, il l’a appliqué pour tenter de démontrer l’existence de Dieu.

Il prône alors que d’aller au ciel est la finitude de l’être humain, de sa vie. L’espérance de cette finitude si on ne croit pas en Dieu est nulle. Mais, s"il y a une probabilité très faible presque nulle, mais non nul de l’existence de Dieu, alors l’espérance de finitude est infinie.Conclure donc qu'il est suicidaire de ne pas croire en Dieu ou croire en Dieu est le meilleur gage de réussir sa vie.

Transposer, elle dit que l’espérance de réussir un référendum est infiniment plus grande que de ne pas en tenir. Trivial, évident et une tautologie. De là, cet argument de:

-ne pas tenir de référendum est toujours un argument des adversaires.

3- La troisième est d’en faire l’objet le plus important et de le dire. De polariser les options pour en dégager les aboutissants. J’aiderai d’autres personnes à voir cet espoir, à s’ajouter, je les accueillerai pour qu’ils deviennent à leur tour des roues de fortune de cet espoir.
4- Quatrièmement, il faut défendre et pourfendre de nos arguments tous ceux qui ne voient pas d’un bon œil ce que je crois être la meilleure des solutions. L’illusion que ça se fait en criant ciseaux n’est qu’impatience mal gérer. La cohérence entre le projet et l’action est la nécessaire nécessité de toute communication.

Concluons que le réalisme c’est plutôt ça! Plutôt que d’abandonner. Parce que d’abandonner n’est pas un mot employé en français, il n'est pas dans le dictionnaire des gagnants.

Mon vote ira à Martine Ouellet pour son espérance réaliste.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2016

    Bravo M. Blondin!
    M. Facal méritait cette réponse, lui, ce disciple de Lulu Bouchard, dont j'apprécie
    l'intelligence. Mais là, il a franchement dérapé.
    Quant à Martine Ouellet, je constate hélas qu'on tente de la tasser. Je parle de l'establishment du PQ et de nos élus qui ont oublié leur Article 1 de leur parti.
    Il reste 3 semaines avant le vote. Je lance un appel à tous les gens
    qui souhaitent un vrai pays avant l'an 40 de penser à une stratégie, un appui
    massif à Martine lors du dernier débat à Mtl et aussi les autres à venir. Enfin à solliciter des personnalités connues à donner leur appui officiel à Mme Ouellet.
    So So So Solidarité.

  • François Ricard Répondre

    14 septembre 2016

    C'est beau le rêve. C'est inspirant. C'est énivrant.
    Mais le rêve nous amène à passer à côté de la réalité.
    Le Québec, d'année en année, de mois en mois, de jour en jour , se transforme suite à des politiques entièrement décidées par des fédéralistes.
    Les indépendantistes, actuellement, n'ont aucune influence sur les transformations présentes et futures du Québec. Trop occupés à rêver. À rêver d'un référendum gagnant.
    Pourquoi ferions-nous l'indépendance d'un Québec quiksera devenu bilingue, totalement multiculturel et mondialiste à outrance?
    Beaux rêves....