La CAQ et le Conflit étudiant

Quoi de neuf?

Élection Québec 2012 et le Conflit étudiant


La période de la précampagne électorale achevant, il était bienvenu, hier, de sortir de l’inévitable mécanique électoraliste (candidats, slogans, autobus) au profit du contenu. C’est à François Legault, chef de la CAQ, qu’en revient le mérite. Mais avec quelle rapidité le soufflé est retombé ! Et quel ronron cela annonce pour la campagne qui vient…
Le Printemps érable, faut-il le rappeler, n’a pas été que manifestations musclées ou spectaculaires. Ce qui a fait sa force, ce qui le distingue comme tournant social, c’est la qualité de sa prise de parole et la remise au premier plan d’une véritable réflexion sur les choix collectifs. Que donc voulons-nous pour le Québec de demain ? Pouvons-nous y p-e-n-s-e-r ?
Bien des Québécois se sont pliés à l’exercice, avec profondeur et originalité. On les a lus et entendus sur les médias, sociaux comme traditionnels. Une belle source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à nous représenter.
Hier, on a donc pris au sérieux l’invitation de M. Legault, qui souhaitait causer de rentrée scolaire et de droits de scolarité. Bonne idée, en effet, de savoir comment, et dans la forme et sur le fond, la CAQ entend nous sortir de l’impasse dans laquelle le gouvernement libéral nous a conduits. Que nous dirait-on de distinct et d’original ?
Eh bien… rien.
Aux étudiants, la CAQ demande de rentrer en rangs dans le rang. Sur le fond, il y aura hausse, mais moins élevée que celle demandée par les libéraux. Mais pourquoi 100 $ par session, plutôt que 125 ou 145 ? L’argumentation fut oubliée pour un beau chiffre rond.
M. Legault appelait cela un compromis, un pacte susceptible de rallier les parties - mais pas toutes, puisque la CAQ écarte de ce nombre la CLASSE, acteur pourtant incontournable du conflit étudiant. Mieux encore, en réponse aux représentantes étudiantes qui ont accueilli très fraîchement sa drôle de proposition, M. Legault a rétorqué sur son compte Twitter qu’il ne s’attendait pas à ce que ces associations « acceptent notre compromis ». Mais à qui donc, alors, tendait-il la main ?
En fait, en dépit de sa rhétorique, François Legault ne s’adressait pas aux étudiants en grève, mais aux électeurs qui s’opposent à eux, leur offrant une version édulcorée de l’approche libérale dans ce dossier. Son point de presse nous ramenait donc là où le début de l’été nous avait laissés : sur un air de condescendance (oh, petits étudiants, faites un effort…), de rejet des personnes (on ne parle pas à Gabriel Nadeau-Dubois) et de déficit argumentaire (pour qui une hausse de 100 dollars est-elle « raisonnable » ; qu’entend la CAQ quand elle se fixe pour objectifs l’accessibilité et les études de qualité ?).
La campagne électorale aura beau être estivale, une bonne partie de l’électorat reste en quête de substance plutôt que de formules creuses. Qu’on se projette vers l’avenir plutôt que de passer le balai. Les politiciens ne peuvent pas toujours se contenter de surfer sur les grands enjeux de nos sociétés.
Pffftt, ont fait hier bien des étudiants. Comme on les comprend…


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