Qui sème le vent…

Chronique de Bernard Desgagné



Hier soir, dans la manifestation de Victoriaville contre le gouvernement le plus corrompu et le plus déloyal envers le peuple qu’ait connu le Québec, quelques braves se sont portés à la défense d’un camarade qui venait d’être plaqué sauvagement au sol par un des abrutis gonflés aux stéroïdes de la police de John James Charest, régiment québécois des forces du nouvel ordre mondial. Malgré la pluie de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et d’autres projectiles lancés sur eux à bout portant par la police de Charest, les braves ont réussi à libérer leur camarade et à mettre en fuite un véhicule qui leur avait foncé dessus. Quelle histoire Radio-Canada nous a-t-elle racontée à ce sujet?
Les vulgaires menteurs médiatiques qui osent encore s’appeler des journalistes ont fait tourner en boucle des images montrant l’abruti au sol en train de se faire prétendument «frapper à coups de barre de fer» par les manifestants. Pas de danger que les menteurs expliquent au public que l’abruti était couché sur un manifestant deux fois plus petit que lui, qu’il avait décidé arbitrairement et impulsivement d’arrêter ce manifestant, par esprit de vengeance ou simplement par nullité totale, et que les autres manifestants voulaient enlever l’abruti de là, et non le battre. (D’ailleurs, après s’être fait «battre à coups de barre de fer», l’abruti n’avait pas une égratignure.)
Les spécialistes en montage créatif du Réseau de la désinformation ont coupé la pellicule juste au bon endroit. C’est ça, le rôle des médias dans le système répressif de l’oligarchie qui mène le monde: mentir pour légitimer la violence et la corruption des possédants et de leurs serviteurs. Mentir pour légitimer tout ce qu’il y a de plus illégitime.
Depuis trois semaines, la police de Charest s’en donne à coeur joie sur des manifestants pacifiques. Arrestations, amendes salées et coups de matraque pleuvent. Les ordres sont les ordres. J’insiste: des manifestants absolument pacifiques ont été brutalisés, arrosés de gaz lacrymogène, menottés, arrêtés par centaine, détenus et intimidés. On appelle ça une démocratie. On appelle ça le droit de manifester.
Après des semaines de répression sans négociation sur la hausse des droits de scolarité, menteurs médiatiques et autres traitres à la solde du grand capital prennent leur air indigné lorsque la police se fait lancer des boules de billard et des pierres par les manifestants. Il faudrait que le peuple encaisse, obéisse et demeure «pacifique» pendant qu’il se fait enculer par le Parti patronal. Eh bien, hier soir, le peuple a décidé qu’il n’avait plus peur et que c’était le tour des bandits du PLQ d’avoir peur. Des cravatés et des poudrées ont commencé à trembler dans l’hôtel Le Victorin, quand ils ont senti le gaz entre deux gorgées de champagne. Ils ont parfaitement raison d’avoir peur. Leurs privilèges ne tiennent plus qu’à un fil.
Malgré la désinformation massive, qui crée un clivage dans la société et permet aux oligarques de maintenir leurs marionnettes dans les parlements, beaucoup de gens comprennent ce qui se passe vraiment et sont de plus en plus résolus à affronter l’oligarchie et ses valets politiciens. Ils comprennent que le PLQ finance le lockout de Rio Tinto Alcan avec l’électricité des Québécois. Ils comprennent que Charest a bradé les 3 billions de dollars de pétrole de l’ile d’Anticosti qui appartenaient aux Québécois et que, rien que pour ce vol, il mériterait la prison jusqu’à la fin de ses jours. Ils comprennent que la hausse des droits de scolarité a été ordonnée par les idéologues de la haute finance.
Des moralisateurs médiatiques, des juges, des ministres de rien et des profiteurs avocassiers nous somment d’obéir à leurs injonctions et de respecter la loi. Quelle hypocrisie! Quand j’étais enfant, on m’a appris que les lois et la police existaient pour nous protéger contre les malfaiteurs. Je l’ai cru pendant longtemps. Mais aujourd’hui, je dois dire à mes enfants que la loi est faite pour protéger les malfaiteurs contre nous et pour leur permettre de s’enrichir davantage chaque jour avec le travail des autres. Demain, je devrai peut-être leur dire que, nos voix étant étouffées par l’occultation médiatique et la répression policière, il ne nous reste que les armes.


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